Festival d’animation d’Annecy : 3e jour (MAJ)

0

3e jour de festival sur Annecy. Et c’est toujours sous un soleil de plomb que nous vous invitons à découvrir les projections de la journée :

Saint Seiya – Legend of Sanctuary : attention, voilà du lourd ! S’offrant l’équivalent d’une cinématique de jeu vidéo mais version gros budget pour 1h35 de film, Saint Seiya – Legend of Sanctuary dépote grave. Remake de la saga des 12 maisons des Chevaliers d’Or, le film se la joue clairement blockbuster (Matrix et Mission Impossible : 2 sont carrément cités) pour un résultat ultra réaliste. C’est simple : on croirait parfois voir un film live tant la 3D CGI assure. Alors bien sûr, c’est nekketsu à mort et ça frôle parfois le ridicule (voir la séquence dans la Maison du Cancer où Deathmask est métamorphosé en chanteur de comédie musicale !) – le public d’Annecy ne s’y est d’ailleurs pas trompé, applaudissant parfois à tout rompre pour marquer son contentement et s’esclaffant à de multiples reprises tant le côté « in your face » était exagéré. Au final, Saint Seiya – Legend of Sanctuary est un must-see pour le fan mais le néophyte risque de décrocher complètement.

Courts métrages en compétitions 3 : Parmi cette sélection, on retiendra plus particulièrement trois courts qui nous ont vraiment plu. Réalisé en animation en volume, Grace Under Water (Australie) d’Anthony Lawrence est un bijou technique sur la relation entre une belle-mère et sa fille à la piscine. Impossible à résumer, mais visuellement fort avec une vraie émotion… Autre bijou, Histoire de bus (Canada) de Tali, dessiné dans un style rappelant la BD des Bidochons. On suit les premières armes d’une jeune chauffeuse de bus. Déjanté, avec des personnages à l’accent canadien à couper au couteau, du tout bon ! Enfin, Beauty anime de magnifiques peintures romantiques françaises et étrangères (comme Bougereau ou le Caravage) pour un résultat somptueux.

L’arte della felicità (Italie) : ce film d’Alessandro Rak raconte l’histoire de Sergio, un chauffeur de taxi complètement paumé depuis la mort de son frère, un violoniste devenu moine bouddhiste. Vivant dans sa voiture, cet homme bedonnant prend difficilement la mesure de son deuil et commence à disjoncter… Reprenant le titre d’un livre du Dalaï Lama, ce film animé en 2D et en 3D se perd un peu dans des réflexions oiseuses mais réussit par contre parfaitement à retranscrire l’état d’esprit de Sergio. Exercice de style réussi, donc pour ce métrage qui ne fera pas l’unanimité.

Conference RenderMan de Pixar : RenderMan est le nom du nouveau logiciel de travail de Pixar. Un court inedit presentant les heros de Monstre Academy en train de faire la fete fut le pretexte pour devoiler cet outil de travail permettant un rendu photo realiste et une utilisation de la lumiere judicieuse. Prevu pour aout 2014, vendu 495 dollars mais gratuit pour tout ceux souhaitant en faire un usage non commercial (les etudiants vont etre contents), RenderMan fut disseque en long, en large et en travers au cours d’une conference qui etait abscons pour un non praticien en animation. Pour plus d’infos, rendez-vous sur renderman.pixar.com.

Saibi (Corée-du-Sud) : Min-chul est une petite frappe qui retrouve sa famille après une longue période loin de son foyer. Rapidement, il réalise que sa femme et sa fille sont tombés sous la coupe d’un mouvement Chrétien à tendance sectaire. Ivre de colère, il tente de convaincre la Police que le numéro 1 de ce mouvement est un manipulateur recherché, mais en vain… Rarement aura-t-on vu un film aussi violent et âpre. Véritable brûlot anti-Chrétien et anti-religion, ce film se regarde comme on reçoit une gifle assénée en plein visage. Ici, aucun espoir, rien d’autre que de la violence et des injures. Réalisé avec un soin maniaque, Saibi est à ce point réaliste et crédible qu’il aurait pu être tournée en prise de vue réel tel quel. Une série B qu’on déconseillera aux plus sensibles.

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur

Nicolas-Penedo