Personnalité de la semaine : Yuki Suetsugu

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Hou la voleuse ! Reconnue coupable de plagiat, Yuki Suetsugu aurait pu voir sa carrière de mangaka s’arrêter net… si elle n’avait su rebondir avec Chihayafuru, qui triomphe depuis dix ans.

Tout commençait pourtant si bien pour la lycéenne de Fukuoka ! A 17 ans, sa nouvelle Taiyô no romance remporte le prix du débutant organisé par Nakayoshi, et est publiée dans le magazine shôjo de Kodansha. À partir de 1995, soit trois ans plus tard, elle alimente en courtes séries le mensuel Bessatsu Friend, où elle gagne peu à peu ses galons, jusqu’à débuter sa première série au long cours en 2000, Eden no hana. Le cœur des lycéennes japonaises bat à l’unisson de celui de l’héroïne Midori, orpheline introvertie après des années d’abus sexuel de son premier frère adoptif qui découvre enfin l’amour… mais ne connaîtra pas de happy end.

La mangaka est en effet surprise en flagrant délit de plagiat, et reconnaît  en 2005 devant la justice s’être largement inspirée des dessins de Takehiko Inoue dans Slam Dunk pour les postures des personnages d’Eden no hana. Les éditeurs de Yuki Suetsugu tiennent alors conseil, et leur sentence est irrévocable dans un pays où l’honneur est prioritaire : son manga est aussitôt arrêté, et tous ses projets à venir purement annulés.

Après deux ans de traversée du désert, la mangaka revient en toute discrétion dans le magazine Be Love (Kodansha n’aura pas été rancunier) où elle retrouve ses lectrices devenues adultes. Inspirée par le karuta, sport japonais mêlant Memory et rapidité qu’elle pratiquait ado, Suetsugu y lance Chihayafuru, comédie romantique toujours en cours onze ans plus tard avec 39 tomes au compteur. Après le triomphe de la trilogie cinéma, l’anime adapté du manga revient pour une troisième saison en 2019 ! De quoi largement faire oublier ses erreurs du passé…

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon