Sun-Ken Rock Vol. 1

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Plutôt du genre à se prendre râteau sur râteau avec les filles, Ken Kitano s’amourache de Yumin, une charmante jeune coréenne décidée à retourner à Séoul pour devenir agent de police. Notre héros au cœur tendre part alors pour le pays du Matin Calme sans un sou et commence une vie de loser : les retrouvailles avec la belle seront un moment de honte tant sa tenue fait peine à voir. Mais la bête se réveillera un beau jour : attablé à un restaurant de nouilles ambulant, notre héros se voit offrir un bol par le vieil homme tenant le commerce avant de se faire violemment agresser par des mafieux. Ken, ivre de colère, leur administre une magistrale correction : il attire sur lui l’attention du clan de Tae-soo bien décidé à l’enrôler de force.

Sun-Ken Rock constitue une surprise réelle : manga de baston, il privilégie au combat un humour assez terrible et des récits de vie dramatiques. Ken, loser et pauvre, découvre des gens engoncés dans leurs problèmes d’argent et vivant avec la mélancolie au cœur : même le gang lui tournant autour a ses problèmes, bien qu’ils soient sapés comme des ministres de Nicolas Sarkozy… Par l’intermédiaire de Tae-soo, l’auteur se livre à une critique de l’État, des règles et propose un éloge des voyous, vus comme des rebelles au système : un discours franchement limite mais qui ne va jamais trop loin puisque Tae-soon se fait ridiculiser par le héros. Bref, on se retrouve régulièrement surpris à la lecture. On rigole mais on se crispe, on se fait plaisir avec quelques belles mandales, mais il y en a peu, on lorgne sur les costumes de nos héros, mais on les sait sans le sou.
Cette originalité et la qualité de Sun-Ken Rock ont sans doute à voir avec la nationalité de son auteur, Boichi. Bien que prépublié au Japon, ce manga est l’œuvre d’un auteur coréen (d’où le déplacement du héros dans son pays d’origine). En effet, les manhwaga montrent souvent des récits de voyous bien différents de ceux de leurs confrères japonais : sans doute parce qu’en Corée, où la vie est plus dure, le phénomène de la violence se fait plus tangible. Ainsi, le manhwa de High School (Tokebi) dévoilait déjà des héros particulièrement violents mais avec un humour pour le moins spécial. Au final, pour une rare fois, la présence d’un auteur coréen se révèle être un gage de qualité et non un handicap.
Doki Doki, éditeur de ce titre, envisage de frapper fort pour son lancement : des dédicaces de l’auteur devraient être proposées à Japan Expo. Le manga sera mis en avant avec des « mini-manga » gratuits à retirer sur place et un « manga cadeau » remis aux possesseurs du « passe VIP ». Sans compter une grosse campagne de publicité sur les principaux sites spécialisés. Ils ont raison d’y croire : percutant, le premier tome de cette série mérite toute votre attention !

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  • Editeur VFDoki Doki
  • Date de sortie2008-06-11 00:00:00
  • Prix6.8 €
  • Nombre de pages187
  • ImpressionNoir et blanc
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A propos de l'auteur

Nicolas-Penedo

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