Coffee time

Coffee Time se compose de nouvelles dont le seul point commun est la boisson que déguste les protagonistes : le café. Une jeune fille croit avoir tué son père et veut se suicider. Un réalisateur est à la recherche d’un chien qui l’a attaqué. Une jeune femme rend visite à sa tante qui torréfie des grains de café. Courtes, étranges et décalées, ces récits nous font découvrir comme des instantanés de la vie de personne qu’on croiserait par hasard et dont on apprendrait, par indiscrétion, quelques détails.

Après Goggles, Coffee Time confirme le statut d’auteur de Tetsuya Toyoda. Une fois de plus, ce sont à des récits décalés que nous avons à faire. Il ne s’agit pas de suivre un personnage longtemps ou de découvrir son histoire avec un début, un milieu et une fin. Non : il est ici question de moments pris sur le vif – et souvent de moment amusant, voire bizarre (l’histoire avec les girafes). Voilà pourquoi ces historiettes déstabilisent au plus haut point. Nous sommes embarqués au cœur d’une histoire qui se termine le plus souvent sur une non-conclusion énigmatique. Juste un court moment de vie partagé. Ce n’est pas ce que nous recherchons dans le manga, d’où une note qui dévoile un sentiment mitigé. Mais nul ne doute que les amateurs de manga d’auteur seront ravis. Avec son trait influencé par Katsuhiro Otomo (Akira), Tetsuya Toyoda démontre sa sensibilité et son savoir-faire. Si vous pensez pouvoir partager son univers, foncez ! Si vous préférez les histoires complètes, mieux vaut passer votre chemin.