Dessin : Jiro Taniguchi
Scénario : Shiro Tosaki
Editeur : Kana
One shot.
Nul ne sait qui il est, nul ne sait d’où il vient, ni combien font deux plus deux, ni quoi que ce soit sur lui, mais K est une légende vivante respectée en tant que meilleur alpiniste de tout l’Himalaya et bien au-delà.
A ce titre, il est sollicité par un peu tout le monde pour aller sauver les vies de ceux qui sont moins forts que lui mais qui tentent quand même l’ascension des plus redoutables sommets. K est un peu à la montagne ce que BlackJack est au bistouri : celui qui réussi l’impossible.
Plaisante lecture dans l’ensemble, même si ceux qui s’attendraient à retrouver l’Aventure épique du Sommet des Dieux passeront leur chemin : il s’agit ici d’une ( chouette ) série B où l’on assiste aux plus improbables situations extrêmes que pourrait être amené à “affronter” un alpiniste suicidaire.
Qu’on se le dise, autant la montagne était la reine du “Sommet”, autant ici “K” pèse de tout son poid et efface le reste.
Malgré le message pseudo-mystique de K sur sa perception de l’âme de la montagne pour expliquer ses exploits outranciers, il faut bien admettre que ce manga ne met pas du tout en valeur l’esprit conquérant des grimpeurs qui s’attaquent aux dénivelés les plus redoutables de la planète. La montagne n’est plus que le théâtre des performances surhumaines d’un alpiniste japonais ( of course ) hyper compétent.
Dans le Sommet des Dieux les monts imposaient leur puissance, leur sauvagerie, leur respect aux misérables insectes qui avaient la prétention de fouler leurs cîmes. Les Dieux mettaient les hommes à l’épreuve et ces derniers devaient consentir bien des sacrifices pour atteindre leur graal. Dans K, cela ne suffit pas, il faut en plus que les auteurs en rajoutent dans le mélo-dramatique ( non, je ne vous dirais rien sur les 5 histoires de ce recueil, lisez, point ! ).
Au point que la sagesse de K, ses messages, nous touchent moins que le silence de cathédrale illustré avec brio dans le sommet.
Le tout reste cependant véritablement spectaculaire et tient en haleine le lecteur qui va certainement écarquiller les yeux sur certaines planches proprement hallucinantes : Taniguchi sait bien mettre en valeur les reliefs enneigés et leurs brusques phénomènes mortels.
Edité par bub le 16-08-2006 à 19:15