Bon, ça fait des siècles et des siècles qu’il est sorti, et c’est Nausicaä qui est à la mode en ce moment, mais que voulez-vous, je ne vais pas voir les films en même temps que tout le monde. D’ailleurs, je suis un peu étonnée que personne n’en cause… Personne ne l’a vu? Ou tout le monde a honte?
C’est à contrecoeur et à reculons que je suis allée voir ce truc qui a pour nom “Nos voisins les hommes”. La mode est visiblement aux bandes-annonces inintéressantes(un écureuil qui rote l’alphabet, ce n’est guère encourageant), car, j’ai bien dû me l’avouer, ce film n’est pas aussi minable que je le craignais.
Résumons: Riton, un raton-laveur vif et ingénieux, a la mauvaise idée de cambrioler un ours accro aux chips en tube. Pris par le même ours en flagrant délit, il a une semaine pour tout lui restituer(et attention, il ne s’agit pas que d’un pot de miel, pour vous faire une idée de la quantité, imaginez le chariot des courses mensuelles en grande surface). Riton se trouve donc dans une situation bien embarrassante, heureusement qu’il trouve de gentils récolteurs à arnaquer pour l’aider…
Je ne parlerai pas des prouesses techniques nécessaires à la réalisation du film (pourtant, je sais qu’elles sont là, j’ai lu l’interview dans AL), vu que j’ai tendance à mettre ça en dernier quand je réfléchis à ce qui fait un bon dessin animé. L’action est fluide et jamais ralentie, les personnages, nombreux, sont rapidement exposés, et le film reprend les inusables ficelles de vieux cartoons, à savoir les objets d’humains utilisés par les animaux (Riton est aussi débrouillard qu’un Coyote, en plus efficace, et il ne commande pas du neuf chez ACME, c’est tout de la récup’), et nous avons droit à un savoureux portrait de l’espèce humaine, ainsi qu’un hilarant exposé sur les rapports complexes qu’elle entretient avec la nourriture en particulier et le monde en général. En contrepartie, il y a des gags pas toujours très fins (je suppose qu’il fallait amortir l’achat de la mouffette…), une morale habituellement correcte (la Famille, ‘y a que ça de vrai…), mais il faut bien le dire: nous sommes en présence d’une oeuvre pas complètement bête, et même intelligente, qui explore gentiment le problème de la survie de quelques bestioles contaminées par les délices de la nourriture industrielle et le plaisir des jeux vidéos. Pas désagréable, en somme. Ce n’est pas le dessin animé le plus profond ni le plus génial de tous les temps, mais c’est léger et amusant. A voir pour se moquer de nous, les humains.
J’édite pour une dernière remarque: en ces temps troublés par l’hygiénisme que c’est pour notre bien qu’on nous le dit (vous savez, tous ces messages “mangez au moins cinq légumes ou fruits frais par jour, et deux pour cent de yaourt, sinon, vous allez vous abîmer la santé, oulà, que vois-je, tu as regardé un bout de forêt noire, tu mourras à 30 ans du cancer des stoks lipidiques!”), je disais donc, en ces temps où il faut manger sain, il est bien agréable (et quelque peu ironique) de voir que la malbouffe (chips et autres galettes) sert à sauver de mignons petits animaux d’une horrible et lente mort par la faim.
Puisque vous êtes restés jusqu’à la fin de ce post, je vous encourage à rester jusqu’à la fin du générique conclusif.
Bon, après hein… moi, ce que j’en dis… chacun fait ce qu’il veut…
Edité par Darklara le 02-09-2006 à 20:26