#TBT : Utena, la fillette révolutionnaire

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Le 2 avril 1997 débutait sur TV Tokyo une série animée qui allait bouleverser tous les codes du shôjo et des magical girls. Vingt ans plus tard, Shôjo kakumei Utena reste une référence sans pareille dans le paysage animé nippon.

 

Petite, elle avait tellement été impressionnée par le prince qui lui avait offert une bague qu’elle veut désormais en devenir un. Et tant pis si Utena est une fille. A son entrée à l’académie Ohtori, elle prend la défense d’une autre élève, Anthy, la « Fiancée de la Rose ». En devenant sa protectrice, Utena hérite du pouvoir de « révolutionner le monde », mais devra affronter de nombreux adversaires pour le conserver…

utena01La relation saphique entre Sailor Uranus et Sailor Neptune a certainement influencé Kunihiko Ikuhara, qui avait réalisé les épisodes 60 à 166 de Sailor Moon. Avec Utena, il joue la confusion des genres, avec des métaphores plus ou moins ambiguës mais rarement subtiles. Patchwork surréaliste oscillant entre humour (le singe Chu-chu, les attaques improbables animalières dont est victime Nanami…), magical-girl, et tragédie antique (Phèdre et Roméo et Juliette ne sont pas loin), Utena varie également sa mise en scène, avec des saynètes en théâtre d’ombre. Ce surréalisme trouvera son apogée dans un long-métrage en 1999, dans lequel Utena se transforme en… bolide de compétition.

Depuis, Ikuhara poursuit ses questionnements existentiels sous couvert de romances torturées avec Mawaru Penguindrum (2011) et Yurikuma Arashi (2014). Peut-être est-il allé trop loin dans sa mise en scène allégorique ? Malgré leur animation exceptionnelle, les deux séries n’ont pas remporté le succès de leur glorieuse aînée, manifeste LGBT d’avant-garde.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon