Décédé le 30 avril 2018, le compositeur Osamu Shôji laisse un grand vide dans le paysage musical japonais, y compris celui de l’animation japonaise : ses rares bandes originales n’en sont que plus précieuses.
Né en 1932, Osamu Shôji découvre la musique religieuse tout d’abord, avant de se tourner vers le style hawaiien dans un groupe durant le collège. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis tiennent le Japon en tutelle jusqu’en 1951, important de nombreux pans de leur culture… dont le jazz ! Le jeune homme écume les boîtes des quartiers prestigieux de Tokyo (Yoyogi, Shibuya, Roppongi, Asakasa…) pour divertir les G.I. au piano. Il y est vite remarqué par Satoshi Watanabe qui l’embauche pour arranger les chansons de ses artistes.
Avec l’expansion de la télévision, Watanabe Productions croule sous les contrats et Osamu Shôji sous la tâche, jusqu’à ne dormir que quinze minutes par jour ! En 1970, il prend un break en Californie pour, à son retour, s’embarquer dans une nouvelle aventure : celle du synthétiseur ! S’adaptant avec aisance à chaque mode musicale, il se retrouve rapidement contacté par les studios d’animation pour des projets représentatifs des années 1980.
Quitte à transposer sur grand écran les séries à succès, autant leur offrir une bande-son à leur hauteur ! Pour leur version long métrage, Osamu Shôji donne donc un nouvel écrin sonore à Galaxy Express 999, Cobra et Mes tendres années. On le croyait disparu de l’animation après sa partition pour Wicked City en 1987, il revient pour les OAV de BlackJack, héros de son enfance, entre 1993 et 2000. Entre temps, il s’était imposé dans le quotidien nippon avec ses tubes comme Kaijû no Ballad, repris par Nichijou et A silent voice – une raison supplémentaire pour les Japonais de pleurer sa perte.
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