35 ans après sa diffusion, on sourit devant l’ingénuité des romances au cœur d’Embrasse-moi Lucile. Ce serait oublier un peu vite comment elle a ouvert la voie à des séries animées shôjo en phase avec leurs spectatrices…
Si le Mambo, restaurant de crêpes (d’okonomiyaki en V.O.), est connu de tout son quartier à Osaka, c’est moins pour le talent du cuisinier M. Duronchon (Shigemaro Mitamura) que pour la gentillesse et la beauté de sa fille Lucile (Yaeko Mitamura) qui l’assiste en salle. En prenant sous son aile le petit Benjamin (Hashizô) et son chat Roméo (Juliano), elle rencontre le grand frère de ce dernier, Mathias (Gô Katô), leader du groupe de rock en pleine ascension, les Bee Hive. Problème : l’adolescente ne sait qui choisir entre le chanteur du groupe et Tristan (Satomi Ôkawa) le joueur de clavier ! Dans les deux cas, elle devra affronter la colère de son père réactionnaire allergique aux chevelus…
Quand le manga de Kaoru Tada débute en 1982 dans les pages du magazine shôjo Bessatsu Margaret, on pense avoir affaire à un énième triangle amoureux… Pourtant, Aishite Knight se démarque rapidement du lot en intégrant l’élément à la mode de des années 80, la montée en puissance du visual kei. L’avantage devient flagrant dans la version animée l’an suivante chez Toei Animation : aujourd’hui encore, les mélodies des Bee Hive vont fureur dans les karaoke !
Contemporaine, Embrasse-moi Lucile analyse en filigrane les problématiques des adolescentes de son époque qui voit le taux de divorce grimper d’année en année. Certes, M. Duronchon est veuf ; certes, les parents de Mathias sont partis vivre à Paris ; mais au final, le mal-être ressenti par Lucile et Benjamin dans leur famille monoparentale (le père ou le grand frère) résonne chez les lectrices aux parents séparés. On est loin des aventures romanesques de Candy, terminée quatre ans plus tôt ! Cet écho sociétal deviendra rapidement un indispensable des succès shôjo à venir…
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