Les plus jeunes ont découvert Kinryu Akimoto comme voix de Barbe Blanche dans One Piece, un rôle venu consacrer la carrière du comédien polyvalent qui vient de nous quitter.
Adapté de multiples fois au cinéma (notamment Le sabre du mal), le roman Daibosatsu Tôge est devenu dès sa publication en 1931 un classique de la littérature nippone. Quand son père en fait l’acquisition dans les années 50, Kinryu Akimoto dévore le récit de cape et d’épée et s’imagine dans la peau de son héros. C’est décidé, il sera comédien pour pouvoir l’incarner dans le futur ! Mais, pour le jeune homme né en 1940 dans la préfecture de Tottori, loin de Tokyo, la route vers les planches n’est pas gagnée d’avance…
Une fois arrivé à la capitale, Akimoto s’essaye aux classiques occidentaux (notamment Jean Racine) sans grand succès. Sa rencontre avec Nochi Nozawa, future voix de Cobra, sera déterminante ! Ils fondent ensemble la compagnie théâtrale « Roses », où Akimoto décroche ses premiers rôles à 25 ans. Au fil des années, les deux complices s’installent peu à peu dans le milieu du doublage, en devenant les voix japonaises officielles de deux stars incontournables des seventies, Alain Delon pour Nozawa, et Christopher Walken pour Akimoto.
Malgré sa carrure (1m77) forgée par le kendo (il en est premier dan), Kinryu Akimoto se fait donc avant tout connaître derrière le micro en intégrant une agence de doublage à la fin des années 70. Il multiplie les seconds rôles dans les séries populaires (Cat’s Eye, City Hunter, Détective Conan, Nadesico, Pokémon, FMA…) jusqu’à One Piece, pour qui il incarne le charismatique Edward Newgate, alias Barbe Blanche, alias l’homme le plus fort au monde. Il apporte ensuite son timbre inimitable au roublard Tomomi Masaoka dans Psycho Pass, qui sera son ultime rôle : alors que la trilogie Sinners of the System sort au cinéma en ce début 2019, le comédien décède à 70 ans d’un cancer de l’œsophage.
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