Pour bien finir l’année, Paru Itagaki offre à la série qui l’a faite connaître un nouveau chapitre inédit. L’occasion de revenir sur le parcours de cette mangaka à suivre, à l’orée de sa trentaine.
Ne demandez pas à Paru Itagaki quand elle a créé son premier manga, elle n’en a aucun souvenir ! C’est dès le jardin d’enfants que la fillette, née le 9 septembre 1993, a commencé à dessiner ses premières histoires. En grandissant, malgré la pléthore de titres pour enfants, la petite Paru ne lit pas beaucoup de mangas. Elle se passionne tout d’abord pour Mirumo, dont la publication débute alors qu’elle a dix ans. Mais son premier vrai coup de cœur sera Chibi Maruko-chan, ce qui est particulièrement surprenant puisque la série fait référence à des années 70 qu’elle n’a jamais connues – très branchée humour, elle dévore également Atashin-chi. En revanche, elle s’intéresse particulièrement à la BD franco-belge, notamment les travaux de Nicolas de Crécy et de Bastien Vivès.
Pour ses études, la jeune femme s’oriente vers le cinéma, un domaine qui lui semble fournir plus de pistes d’emplois et d’impact sur la société que la peinture. Hélas, une fois diplômée, Paru Itagaki ne parvient pas à trouver de poste. Puisqu’elle a déjà tâté du fanzinat à deux reprises, elle tente sa chance auprès des maisons d’édition et, en 2016, à tout juste 22 ans, elle fait ses débuts professionnels avec une compilation d’histoires courtes, Beast Complex (disponible aux éditions Ki-oon). Plus aboutie que ses travaux amateurs, cette première expérience professionnelle lui permet d’asseoir ses compétences en narration et en dessin, où elle exploite toutes ses connaissances en éclairage acquises durant ses études de cinéma. C’est aussi l’occasion pour Itagaki d’installer son style graphique, avec des animaux anthropomorphes que l’on retrouve dans sa série suivante, Beastars (disponible aux éditions Ki-oon), dont la publication commence quelques mois plus tard, la veille de son vingt-troisième anniversaire. Le titre est un véritable triomphe critique multiprimé et public, vendu à plus de sept millions d’exemplaires, et adapté en anime sur Netflix qui contribue à son succès à l’international.
Désormais figure publique, Paru Itagaki choisit une solution originale pour conserver son anonymat. Elle apparaît effectivement le visage dissimulé sous un gigantesque masque de poulet, un des personnages de Beastars ! Elle finit également par faire son « coming-out artistique » en révélant en 2019 être la fille de Keisuke Itagaki, mangaka-star auteur de Baki : si elle avait caché jusqu’ici cette filiation, c’était pour s’imposer par son seul talent sur la scène manga, sans qu’on la soupçonne d’avoir été pistonnée. Depuis l’arrêt de Beastars en 2020 sur son 22e volume, elle a signé deux nouvelles courtes séries, Paruno Graffiti et Bota Bota. Avec Sanda, débuté en en 2021, la mangaka semble repartir sur un titre au long cours… ce qui ne l’empêche pas de revenir à ses premières amours ! En effet, elle vient d’annoncer publier un chapitre inédit de Beast Complex, le titre qui l’a révélée, en décembre 2022. Preuve qu’année après année, un auteur peut exploiter et enrichir son univers !
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