Révélé avec Jujutsu Kaisen auprès du grand public, l’étoile montante de l’animation japonaise est coréenne ! Ses projets actuels, enthousiasmants, redynamiseront-ils cette industrie ?
Quand un cinéphile évoque l’année 1984, ce sont souvent les même films qui reviennent dans son discours : Karate Kid, SOS Fantômes, Terminator, Le flic de Beverly Hills et autres saga cultes produites à Hollywood. Cependant, dans la majorité des cas, il occultera une production colossale japonaise, deuxième plus gros budget dans l’animation (à l’époque) après Le château de Cagliostro, à savoir Macross : Do you remember love ? Le long métrage à la qualité prodigieuse a pourtant su se faire un chemin à travers le monde, et notamment en Corée du Sud. C’est d’ailleurs en le découvrant que Sunghoo Park (qui peut aussi s’écrire Seong Ho Park) décide de faire carrière dans l’animation – certes, il connaissait déjà la série TV mais l’impact de ce film fut crucial. Il oriente donc ses études dans cette voie, et s’inscrit dans une faculté avec une section consacrée à l’animation.
Durant ses études, Park hésite : vaut-il mieux entamer sa carrière aux États-Unis, patrie de Pixar, nouveau moteur de l’animation mondiale, ou au Japon, pays d’origine du film qui lui a ouvert les yeux sur sa voie professionnelle ? Le niveau de compétence en animation à la main du Japon lui fait choisir l’archipel, où il termine son cursus à l’institut de technologie de Chiyoda. Une fois diplômé, il intègre en 2004 la société qui avait produit une de ses séries favorites, Dragon Quest, le Studio Comet. Il y fait ses premiers pas en tant qu’intervalliste sur School Rumble, Onegai My Melody ou encore Capeta. Cinq ans après ses débuts, en 2009, il commence à gérer la direction de l’animation, tout d’abord en tant qu’assistant (Full Metal Alchemist, Tiger & Bunny), avant de voler de ses propres ailes (Fairy Tail). Présent sur des productions de plus en plus importantes (Terror in Resonance, Yuri !!! on ice), son talent est reconnu par la profession, et il finit par découvrir les responsabilités de réalisateur sur quelques épisodes de Garo Vanishing Line en 2017, puis en assistant Hiroko Utsumi sur Banana Fish.
Est-ce en raison de sa nationalité ? Le premier titre sur lequel Sunghoo Park devient réalisateur à part entière est l’adaptation d’un webtoon, The God of high school, en 2020. Il impressionne les professionnels et le public par le dynamisme avec lequel il met en scène les combats : outre le réalisme des mouvements (il se documente avec YouTube ou des films de Jackie Chan), il exploite les mouvements de caméra pour un résultat nerveux au possible. Convaincu par cet essai, le studio MAPPA lui confie l’adaptation du shônen à succès du moment, Jujutsu Kaisen. Le résultat dépasse les espérances, et booste les ventes du manga de Gege Akutami. Sunghoo Park profite de cet élan pour fonder en mars 2021 sa société de production E&H, où il dirige l’adaptation de Monsters : L’enfer du dragon volant aux 103 passions, nouvelle de jeunesse d’Eiichirô Oda. Il y réalise également l’ultra-violent Ninja Kamui à destination du public américain d’Adult Swim. Mais E&H est surtout pour lui l’opportunité d’enfin concrétiser Project Bullet/Bullet, un projet qu’il nourrit depuis déjà dix ans. Cette production originale achèvera-t-elle sa consécration en tant que créateur ? C’est tout le mal qu’on lui souhaite !
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