Innocent vol. 4

La torture, encore et toujours. M. Damiens est aux portes de la mort et Charles-Henri doit prendre les commandes de son exécution. La sentence n’est pas la plus clémente : M. Damiens doit être écartelé. L’horreur commence même avant l’application du jugement, l’oncle de Charles-Henri ayant tout fait pour que l’exécution soit la plus lente et la plus horrible possible. Le supplice durera une heure et demi mais c’est un enfant qui y mettra un terme.

Chaque volume dévoile un degré de violence supérieur au précédent, et ce volume 4 atteint un paroxysme qu’on aimerait peut-être ne pas voir dépassé. L’horreur d’Innocent a plusieurs visages mais cet opus renferme une folie historique et l’affiche sans fioriture. Shin’ichi Sakamoto nous offre un style toujours plus beau, rendant l’horreur tantôt sublime tantôt académique, étudiant les corps dans leur plus pure simplicité, celle de la chair dénuée de son âme.
On découvre aussi au fil des pages un Charles-Henri plus sûr de lui, plus décidé, et son assurance peut faire frémir. Sa détermination n’a d’égale que sa compassion, et s’il est bien décidé à prendre son rôle d’exécuteur au sérieux, ce n’est que pour abréger les souffrances des condamnés le plus rapidement possible. Un ange dans la peau d’un démon auréolé.
Mais les graines de la famille Sanson n’ont pas fini de pousser et la relève semble toute trouvée dans Marie-Josèphe, digne héritière du sang maudit et déjà fascinée par la torture. Elle s’avèrera être une alliée inattendue pour Charles-Henri qui devra toutefois se méfier de la jeune enfant…

Innocent porte toujours aussi bien son titre, et le trait délicat et foisonnant de Shin’ichi Sakamoto sert l’histoire comme peu d’autres mangaka l’auraient fait, mêlant délicatesse et horreur dans un manga pour public très averti.

10 Awesome