Yoshihiro Togashi est un mangaka né le 27 avril 1966, rendu célèbre par 2 titres shônen, Yû Yû Hakusho et Hunter x Hunter. A noter qu’il est aussi le mari de Naoko Takeuchi, célèbre mangaka de Sailor Moon.
Yoshihiro Togashi est, sans discussion possible, un artiste en marge du marché manga tant son profil est unique. Avec un prix Tezuka dans la poche à 20 ans, Togashi ne tergiversera pas beaucoup avant de se forger une renommée dans le milieu. Après une poignée d’histoires courtes, c’est en 1990 que tout commence véritablement pour lui, avec la publication de Yû Yû Hakusho (Shûeisha), un shônen qui a marqué toute une génération de lecteurs.
Narrant les périples de Yûsuke Urameshi, petit voyou au grand cœur, Yû Yû Hakusho s’étend sur 19 tomes, tous parus en France chez Kana. Teinté de fantastique, le titre qui devait d’abord s’orienter vers une gentille histoire d’enquêtes paranormales s’est transformé en un shônen plus électrique où les combats font rage. Un changement assez brutal qui s’explique par des décisions éditoriales, désireuses de profiter jusqu’au bout du talent de l’auteur. Péniblement, Togashi ira jusqu’au bout de son histoire : “La seule manière de se débarrasser d’un personnage était de lui faire répéter les mêmes aventures jusqu’à la lassitude du lecteur. Je n’avais plus la force de continuer. Ainsi, j’ai décidé que si j’étais capable de faire une longue série dans le Jump, je pouvais la finir comme je le souhaitais” (1).
Pour l’artiste, cette expérience servira d’électrochoc et c’est avec Hunter x Hunter, en 1998, qu’il va dévoiler toute sa folie créatrice. Plus que jamais, le mangaka fera ce que bon lui semble. Entre une santé fragile et son bon vouloir, l’artiste accuse près de 2 ans de pauses cumulées ! Heureusement pour son éditeur, sa nouvelle série s’est vendue à plus de 50 millions de tomes. Et pour cause, Hunter x Hunter est un petit bijoux à décortiquer. Passant d’un shônen violent (et parfois carrément tordu, n’est-ce pas Hisoka ?) à un jeu de RPG cérébral en quelques planches, l’histoire s’affranchit de toute contrainte pour naviguer selon le bon vouloir de son auteur. Un style très libre qui offre une fraîcheur récurrente au titre, mais qui peut aussi s’avérer déroutant : une analyse de fond qui pourrait être la même sur la forme puisque Togashi passe d’une planche magistralement pensée à une page dessinée par-dessus la jambe… Déroutant, on vous dit !
Reste que l’auteur demeure fascinant. Par ses choix scénaristiques et son imagination débordante, le mangaka s’amuse à briser les codes du shônen. Voir des subalternes de bas étages profiter de l’amnésie du grand méchant pour le tromper n’est pas surprenant avec Togashi. Et si vous vous vous attendiez à voir ce même super boss affronter nos héros dans un puissant combat, vous tomberez de votre chaise en apprenant qu’il meurt tout en douceur après une partie d’échec perdue ! Yoshihiro Togashi, c’est ça. Il est au-dessus de toute règle, et fait ce qu’il veut, que ça nous plaise ou non.
Yoshihiro Togashi, c’est pour qui ?
Analyser de fond en comble le travail de Yoshihro Togashi prendrait plusieurs heures. Switchant d’un univers à un autre sur Hunter x Hunter (ne prononcez pas le “x” !), l’auteur offre une diversité jamais vu dans un même titre. Mais derrière cette navigation à vue se cache une volonté simple : celle de constamment surprendre le lecteur. Vous êtes prévenus.
Bibliographie sélective :
1990 : Yû Yû Hakusho (shônen fantastique) – Kana
1995 : Level-E (comédie fantastique) – Kazé Manga
1998: Hunter x Hunter (shônen fantastique) – Kana
(1) Histoire(s) du Manga Moderne, Matthieu Pinon et Laurent Lefevbre, éditions YNNIS.
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.