Citation (Videogirl)
Comme Arkhantos, ce terme de “mangalisation” – que je mets dans la même catégorie que les racourcis journalistiques tels que “japoniaiserie” ou “adulescents” – m’a imméditament dérangée et m’apparait comme très négatif.
o_O
Je n’avais pas fait ce rapprochement avec la “mondialisation”.
La banquise est bien le premier forum qui parle de ce rapport sur lequel je vois des réactions plutôt sur la défensive.
Comme quoi ça valait le coup de le poster !
Citation (vidéogirl)
Surtout qu’en cette période de crise où on fait de la mondialisation la 11ème plaie d’Egypte, parler de mangalisation revient a agiter l’épouvantail du péril jaune face à la BD franco-belge alors qu’on sait pertinemment qu’il n’en est rien dans les faits.
En effet, c’est d’ailleurs indiqué dans le rapport.
Citation (vidéogirl)
Mon impression générale à la lecture de ce rapport : il est évident que son auteur y dénonce ouvertement “l’invasion” des mangas dans le paysage de l’édition au détriment de la BD franco-belge. Si je trouve normal qu’il défende sa crémerie, il y a plusieurs choses qui me dérangent dans sa façon de le faire et les arguments avancés ne sont pas toujours pertinents.
Cependant, les acheteurs de BD concentrent de plus en plus leurs achats sur les valeurs sûres et les libraires, toujours submergés, réalisent des mises en place très faibles sur les albums innovants, mais peu rentables.
Mmf, moi je trouve plutôt qu’il déplore la surabondance de titres de toutes sortes, qui ont tendance à étouffer les sorties des éditeurs alternatifs ou autres plus confidentielles. La preuve : tous les grands cartons de l’année sont le fait de grooses valeurs sûres en Bd.
Il faut être lucides aussi : les grosses ventes manga sont aussi des titres qui ont cartonnés au Japon, des titres pour d’jeuns qui ne seront pas forcément appréciés par des quadra/quinquas complètement dépassés par le rythme infernal de sorties manga.
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c’est toute l’Europe (celle du Nord, de l’Est, l’Italie et l’Espagne qui se sont mis aux mangas humoristiques, genre qui n’a pas encore conquis les lecteurs francophones, etc.) qui s’est laissée séduire par les BD asiatiques. Certains tentent même de trouver des solutions pour freiner cette invasion, privilégiant les expériences avec les USA ou la Chine. Pour le moment, cela n’empêche guère la BD japonaise d’être la plus traduite sur le territoire francophone : sur les 1142 mangas, parus en 2005, 937 viennent du Japon, 195 de la Corée, 9 de Hong-Kong et 1 de Chine.
Aux armes citoyens…formez vos bataillons… il faut occire ces BD asiatiques qui nous envahissent. Ce qui est cependant assez contradictoire c’est de parler d’invasion de la BD asiatique et de chercher comme rempart à cette invasion rien de moins que la Chine. De deux choses l’une : soit ma géographie me fait défaut, soit alors ce qu’on dénonce en réalité c’est l’arrivée en masse des BD nippones plus “qu’asiatiques” et là j’ai la fâcheuse împression de revoir le film de mes 12 ans où on tirait à boulet rouge sur les anime qui commençaient à prendre un trop grande part du marché télévisuel. A quand les censures sur les manga ? les quotas d’édition ? etc.
Mouais, ok c’est assez ambigu la façon dont c’est tourné.
Et visiblement l’auteur a attrapé le train en marche : la France est depuis très longtemps le premier importateur de manga non traduits. Son succès aujourd’hui confirme ce vieil amour qui ne se dément toujours pas.
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* “Mangalisation” de la culture BD :
la respectabilité du 9ème art n’est en aucun cas diminuée par l’arrivée des mangas, lesquels ont gagné leurs lettres de noblesse.
Quand ils sont arrivés sur le territoire francophone européen sous forme de dessins animés, les mangas ont marqué des générations de téléspectateurs mais ont aussi irrité nombre de parents et de pédagogues. Ce genre si décrié pour sa violence et ses scénarios infantiles a su toucher un public réfractaire à la lecture et est devenu, aujourd’hui, avec le mûrissement du lectorat, très tendance : désormais, les éditeurs proposent les classiques du genre, le cinéma multiplie les adaptations et les journalistes célèbrent, à qui mieux mieux, le génie d’un Osamu Tezuka ou d’un Jirô Taniguchi.
“espérons que s’y formeront des lecteurs avec assez d’ouverture d’esprit pour s’intéresser autant aux mangas qu’aux autres formes de littératures, graphiques ou non : ne soyons pas trop inquiets, cela a bien l’air d’en prendre le chemin !
Ce qui me dérange dans ces passages c’est cette impression que les manga ne se sont toujours adressés, et ne s’adressent encore qu’à des débiles profonds plus attirés par la forme que par le fond, ce qui relève évidemment de la pure difamation.
Ben là, désolé, mais je trouve ce monsieur bien plus optimiste que moi. Si l’on s’en tient aux seuls chiffres de ventes, le shonen écrase tout. Après, est-ce que ce lectorat en grandissant se tournera en nombre vers des oeuvres plus recherchées et plus sophistiquées ? Permet-moi d’en douter : c’est en effet le cas en Bd. Le public adulte qui lit XIII ou Largo winch ne se penche pas sur les auteurs alternatifs ou autres. Cela ne veut pas dire que XIII c’est à jeter, c’est simplement que le public est assez conservateur dans ses lectures et qu’il ne cherche pas à éprouver de nouvelles formes d’histoires, écritures ou dessins. Je suis parfaitement d’accord avec ce constat.
Pis, les gens se déchargent totalement sur les vendeurs pour faire leurs achats. “J’ai un ami qui aime le manga, qu’est-ce je pourrais lui offrir monsieur ? – Il aime quoi ? – Oh je ne sais pas trop.” le vendeur lui a refourgué Love Hina. Le mec devait avoir une trentaine d’année. Bref, c’est très difficile pour un titre un peu ambitieux de se vendre. Alors si en plus les vendeurs cèdent à la facilité…
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Notons que la plupart des BD japonaises qui arrivent en Europe ont souvent fait l’objet d’une adaptation en dessin animé et sont déjà connues et appréciées d’un large public : facteur fondamental qui explique, en partie, le succès de la BD asiatique aujourd’hui.
Oui, bien sûr, il est clair que la masse incommensurable des anime diffusés à la télévision de nos jours, explique fondamentalement l’engouement du public pour les mangas. Si c’était vrai il y a quelques années où les seuls mangas qui paraissaient étaient ceux des animes du Club Do, ce n’est de loin plus le cas maintenant ou les mangas ont tendance à paraître bien avant qu’une adaptation télé ne soit disponible. Mais bon vous comprenez il doit quand même essayer de trouver une autre raison à ce succès que celle de la qualité intrinsèque de la production.
Ce n’est pas complètement faux non plus. Yu-gi-Oh, FMA, sont encore diffusés sur les écrans. Et l’effet nostalgie joue aussi à plein : Angel Heart, c’est quoi sinon un city hunter bis sirupeux ? Gunnm last order, une suite médiocre d’une série culte ; Saint seya G, une suite encore ; Tsubasa et xxxHolic, c’est du Clamp prêt à consommer ; Et Naruto dans son genre est un clone de DBZ.
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La raison en est simple s’ils commençaient à reconnaître toutes les productions qui en valent la peine et qui sont certainement – vu la masse de mangas publiés chaque année au Japon – en nombre considérable, le marché de la BD franco-belge en pâtirait certainement. Mais bon, dormons sur nos deux oreilles, grâce à des personnages comme Gilles Ratier, la mangalisation ne se fera pas de sitôt.
Pas dit. Les mangas prépubliés dans les revues “expérimentales” au Japon, souffriraient peut-être autant que la bd franco-belge alternative par chez nous. N’est-ce pas d’ailleurs déjà le cas, sorti de Taniguchi ?
reste le seinen, qui je l’espère s’installera durablement. Sinon, je suis étonné après coup de ne pas voir 20th century boys dans ce classement. Je ne peux pas croire que cela se vende moins bien qu’Hikaru non Go. o_O
En tout cas, vos réactions me font réfléchir. Moi je n’avais vu dans ce rapport qu’un déluge de chiffres, un magma de références. Ratier déplore-t-il vraiment cette “mangalisation” ? A voir. D’autres avis sur la question ? ^^
Edité par bub le 29-12-2005 à 15:05