J’ai vu récemment ce drôle de film, un poil atypique, de l’Argentin Juan ANTIN. Pas mal, vraiment pas mal. Par quoi commencer… ?
Ben déjà, l’intrigue de départ est assez peu banale. Un martien (le Mercano en question) sort promener son « chien » (enfin, sa bestiole de compagnie quoi), tranquille et tout. Quand soudain un satellite s’écrase sur mars, plus précisément en plein sur la bestiole domestique. La un disque en sort et annonce gaiement : « Bonjour. Nous sommes des Terriens, et nous venons en paix ». Tu parles. Là le Mercano furax fonce prendre une navette & direction la Terre pour leur faire payer, à ces saloupiauds ! Manque de pot sa navette est foutue & il se retrouve coincé dans son pays d’impact, en Argentine, à vivre telle une Tortue Ninja moyenne dans les égouts de la ville, se nourrissant de sa culture de vermissaux extraterrestres & se connectant à Internet à longueur de journée. Voilà ça ce sont les bases.
Que dire de plus sans spoiler les gens ? Ce film a résolument été créé pour faire un pied de nez à toutes les productions type Disney qui d’après le réalisateur envahissaient jusqu’à présent la secteur de l’animation, les Simpson & South Park mis à part. Il s’inspirera d’ailleurs de ce dernier pour formaliser son bébé à lui. Ce film possède un design assez simpliste, mais toutefois un peu glauque, une expression malsaine couronnant à peu près tous les visages du film, quelque soit leur camp (sûrement du à ces petits yeux blancs & à ces fronts proéminents. Ah oui ya pas de sourcils non plus). Le ton n’est pas moins acide : entre gens charcutés à la pelle et intentions véreuses du gouvernement pour exploiter le petit martien à ses dépends, dur de trouver une once de morale dans cet engin. Il y a bien une personne au monde qui aime Mercano, et qui fera tout pour le sauver, mais quand on voit le final du film (qui au passage est délicieuse), on se dit que la réussite est mitigée au possible.
Ce film est clairement une critique de la crise sociale (et un peu une anticipation à son époque), ainsi que de la société de consommation, notamment via le web. Comment pousser les gens à rester planter devant leur PC, à consommer ce que VOUS voulez leur vendre ? Rien que le nom des ministres montre le couleur : Mr Economie, Mr Alimentaire, Mr Finances, etc. Presque une leçon de marketing quelque part. On pourra croire que le regard (très) étranger du martien sur ce bas monde soit le prétexte à présenter tout ça, mais finalement il a assez peu d’interaction avec la vérole politique.
Techniquement c’est de la 2D pure à 90p100, sauf quelques scènes ou la 3D est utilisé pour avoir des mouvements de caméra un peu plus audacieux qu’habituellement. Effets très réussis ma foi. Ah oui et aussi la 3D est utilisés pour simuler l’univers virtuel de Mercano. C’est assez basique (on se croirait sur PS One) mais là c’est voulu.
Donc voilà… Ce film à beaucoup de particularités : un ton, une histoire & des personnages nouveaux, et surtout une fin, je le répète, à 1000 lieues de ce qu’on peut voir ailleurs, dont la mise en scène est à mourir de rire de surcroît. J’avais jamais vu une fin aussi négative depuis Darkness, un film d’angoisse espagnol (que je conseille d’ailleurs à tous au passage).
Bref du bon boulot. Encore.
(Et puis une VO espagnole, ca change ^^)
Edité par Kaiser Panda le 15-01-2007 à 17:58