Il a fêté ses quarante ans en mai, et n’a signé jusqu’ici que deux séries, Planètes et Vinland Saga. Pourtant, Makoto Yukimura fait déjà partie des grands noms du manga.
Il a longtemps été mauvais élève, dans les tréfonds du classement de son collège. Makoto Yukimura est comme ça : si le sujet ne le passionne pas, il ne pourra pas s’y investir. En revanche, il met toute son énergie au service de ses centres d’intérêt, à commencer par les mangas, qu’il dévore depuis sa plus tendre enfance.
La découverte des débris de l’espace, via un simple livre, le pousse à se documenter sur le sujet jusqu’à en tirer un premier manga, Planètes (éd. Panini). Les tranches de vie d’éboueurs en orbite dans un futur pas si lointain sont aussitôt plébiscitées par la critique et le public du Morning, hebdomadaire seinen de Kodansha. A 25 ans, Yukimura a enfin trouvé sa voie ! Le succès du manga (2001-2004) est tel qu’une adaptation animée en 26 épisodes produite par Sunrise (excusez du peu) voit le jour en 2003.
S’il fait la part belle aux interactions humaines, ce cadre space opera policé ne convient plus aux thématiques que souhaite désormais aborder le mangaka, plus viscérales, barbares. C’est dans le Nord de l’Europe, aux environs de l’an mil, qu’il installe sa nouvelle série en 2005, Vinland Saga (éd. Kurokawa). Pendant un an, Yukimura s’est plongé corps et âme dans l’univers viking pour nourrir de faits avérés ou de légendes folkloriques son intrigue, qui nécessite pas moins de huit tomes avant de prendre sa pleine dimension. Fleuron du mensuel Afternoon, cette démonstration de reconstitution historique a conquis les Japonais : chaque tome s’écoule à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires depuis onze ans.
Faudra-t-il attendre la fin de Vinland Saga pour une adaptation animée ? Une chose est sure : quand l’épique parcours de Thorfinn se terminera, Yukimura aura désormais trouvé une autre passion, dans laquelle il s’investira, à nouveau, sans retenue.
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