#TBT : Kochikame

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Après 40 ans de bons et loyaux services, la série phare du Shônen Jump a tiré sa révérence. Un événement d’une telle ampleur que, pour la première fois, Shueisha a décidé de réimprimer le numéro contenant l’ultime chapitre de Kochikame !

 

Voici le poste de police devant le parc Kameari de l’arrondissement Katsushika. Dès son titre à rallonge, Osamu Akimoto réduit à un quartier banlieusard de Tokyo l’intrigue de Kochira Katsushika-ku Kameari kôen mae hashutsujo, que les lecteurs surnomment Kochikame dès ses débuts en septembre 1976. Quarante ans plus tard, en septembre 2016, l’inoxydable série prend fin dans le numéro 42 du Shônen Jump, entièrement dédié à sa gloire. Sous la célébration se cache un énorme coup dur pour l’hebdomadaire, qui perd à nouveau un titre de son top 5 des ventes (plus de 150 millions d’exemplaires) deux ans à peine après Naruto.

jump-kochikameSur les 6000 kôban du pays, un millier est regroupé dans la région de Tokyo. Avant-poste des commissariats d’arrondissement, le kôban est tenu par trois à huit policiers qui assurent un service de proximité. On y vient pour déposer – ou réclamer – un objet perdu, pour prévenir de son déménagement ou demander son chemin ; ses agents patrouillent à vélo dans le quartier et gèrent les éventuels problèmes de trafic.

Kankichi Ryotsu est l’un de ces agents, figure coutumière des habitants du quartier qui l’ont surnommé Ryo-san. Un phénomène bien loin de la rigueur de son métier ! Mi Gaston Lagaffe, mi Homer Simpson, ses trouvailles lui apportent une richesse passagère… avant des conséquences qui finissent par le dépouiller. Outre ce running gag, Kochikame fait la part belle aux aventures de quartier, des tranches de vie cocasses et sans concession sur les tendances du moment – comme dans les Simpsons, les personnages ne vieillissent pas, à l’exception d’un bambin devenu ado.

Et, au cours de quarante ans, Osamu Akimoto a eu de quoi alimenter sa plume (évolutions technologiques, modes vestimentaires et caricatures de personnalités) dans un titre qui fait la fierté du quartier de Kameari : depuis 2006, quatorze statues de bronze à l’effigie des personnages principaux de Kochikame y ont vu le jour ! Dire qu’il aura fallu attendre vingt ans, en 1996, pour que les aventures de Ryo-san s’animent enfin dans une série qui durera… huit ans et demi et 382 épisodes.

kochikame-200Avec son 200e tome qui lui vaut le record du monde de nombre de volumes pour une BD par le Guinness Book en 2016, Kochikame met un point final en 2016 à une analyse sociétale étalée sur quatre décennies, toujours contemporaine grâce à son humour potache. Le manga réussira même un tour de force posthume inédit : le Shônen Jump 42 contenant son dernier chapitre et le numéro spécial du 40e anniversaire seront réimprimés le 31 décembre. Une première dans l’histoire du magazine né en 1968… soit huit ans avant Kochikame.

 

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Matthieu Pinon

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