Il y a de nombreuses années, un article publié dans un fanzine, feu Mangazone (à une époque où pas un manga n’était encore traduit en France), m’avait à ce point frappé que je ne l’ai jamais oublié. Son rédacteur affirmait en substance que tout marché du loisir obéissait à la loi des 10% : soit 90% de titres sont sans intérêt et 10% seulement valent l’achat.
Avec un marché manga en crise en 2012, réduire les sorties de manière drastique ne serait pas forcément une mauvaise chose. Imaginez des linéaires de librairie remplies des meilleurs titres du moment et uniquement de ceux-là. Le bonheur ! Sauf que toute la question est : quels sont ces meilleurs titres ? Je pourrais dresser une liste, mais mes goûts ne sont pas forcément ceux de mon voisin. Mon âge, mon sexe, ma situation financière et d’autres choses encore conditionnent ce que je lis de manière certaine.
Dans les années 1990, tellement peu de manga sortaient chez nous que les amateurs achetaient tout, shôjo, seinen, sans se préoccuper une seconde de la qualité du papier ou du pédigrée de l’auteur. Aujourd’hui, le marché français s’est segmenté au point que l’on consomme un peu comme au Japon, en fonction de son âge et de son sexe, mais aussi selon le nombre de tomes, la réputation du mangaka, le fait qu’on ait vu, ou pas, une adaptation animée…
La règle des 10% est sans doute encore valide, mais inapplicable. Désormais le marché ressemble à un puzzle et nous possédons tous une ou plusieurs pièces entre nos mains. Rien de surprenant, donc, à ce que les ventes par numéro chutent à ce point. En fait, il n’y a plus de marché, mais uniquement des consommateurs.
Pas de commentaire
Je te rejoins tout à fait Kuro : le seul problème que je trouve sérieux du point de vue des consommateurs que nous sommes, c'est ce marché noyé de nouveautés, lesquelles nécessairement en viennent à se ressembler (d'autant que la demande est surtout shônen) et à obérer la mise en rayon et même en stocks des séries un tout petit peu anciennes. Or si elles ont de nombreux volumes, c'est parce qu'elles ont du succès au Japon. A l'étranger, les Français sont accusés depuis plusieurs siècles d'être des esprits-girouettes, avides de nouveautés qu'ils délaissent rapidement, cela m'y fait penser !
Même si tu sembles galérer pour aligner trois mots sans faute d'orthographe (c'est chiant à lire !), je te rejoins sur ce point Adamand, je pense que le fansub est davantage une conséquence qu'une cause directe, et j'en profite pour souligner que certaines teams font vraiment un super boulot. D'ailleurs, je pense comme toi qu'une série comme Ippo est arrivée dans l'hexagone grâce au succès rencontré via le fansub.
Je pense pour ma part (comme certains l'ont déjà dit) que le marché est noyé. Un flot discontinu de nouveautés se déverse sur les étals (par exemple je suis allé en librairie début octobre voir un peu les news, j'ai pu compter sur l'étagère "nouveautés" 4 nouveaux titres shonens de samourai …) On pourrait se réjouir d'une telle variété, mais je pense que c'est excessif, les titres se ressemblent et financièrement on ne peut évidemment pas tout acheter, les éditeurs prennent un gros risque en jouant à celui qui va en distribuer le plus et tôt ou tard çà casse … Il y a un gros tort des éditeurs à vouloir publier tout et n'importe quoi en misant sur l'attrait du jeune public français pour ce qui est japonais, sans se limiter excessivement, ralentir la cadence pourrait leur faire du bien.
Et en plus, comme mentionné ici, les nouveautés prenant toute la place, on a un mal de chien à trouver les nouveaux numéros des séries plus anciennes (je vous mets au défi de trouver un tome de Bakkuon Retto, même sur Paris !!) et j'ai du "commander" mes Adachi !! bordel !!
J'interviens sur la partie fansub . Vous me rappeller wakanim. Les fansub n'est en rien la cause de la morosité il en est la conséquences ! Alors il faut arrêter de tout attribuer au fansub qui nous a permis de découvrir bcp d'anime ! Ces arguments à la fois faux et pitoyable ne feront qu'enfoncer plus la situation. Les plus gros acheteurs sont ceux qui ont consommé le plus de contenu piraté. Sa été montrer et redémontrer alors actualiser vous et réfléchiss
J'approuve ce que dit Bub à propos de Glénat. Je crois que cela vaut aussi pour Kana/Dargaud. Leur souci est de vouloir à tout prix différencier le manga du reste de leur production maison, en ne les considérant que comme un catalogue auto-géré (investissements, bénéfice) et surtout périssable.
Ah sinon, pourquoi les manga "adultes" ne se vendent pas ? J'ai peut-être une piste. Là où je suis (une agglomération de 100 000 habitants quand même), il m'a été impossible de trouver Shigurui, Saru Lock, Wingman, Kamui-Den…
Par contre, ils ont dans chaque magasin et supermarché au moins 50 à 100 ex du dernier Naruto-Bleach-One Piece "parce que ça se vend bien", comprendre par là : "C'est facile à refourguer et comme j'y connais rien, j'en reste au TOP 5. Non,non, pas le TOP 20, le TOP 5, je viens de vous dire que j'y connais rien !".
A la question "Pourquoi n'avez-vous pas les mangas que je veux ?", la réponse est souvent : oh ça ne se vend pas trop, alors ce n'est que sur commande. Vous les voulez ?" Mais évidemment, dans ma ville de 100 000 habitants, il n'y a plus de libraire, uniquement un centre "culturel" Leclerc, un Auchan et un Cultura.
Ces magasins pourraient avoir 1 exemplaire de chaque nouveauté compte tenu du CA qu'ils brassent chaque année, mais apparemment leur métier n'est pas de vendre des mangas, mais de refourguer du Naruto-Bleach-One Piece.
J'ai finalement trouvé (et su qu'il était sorti du coup) le dernier Shigurui… à Paris.
C'est un raccourci bien trop rapide.
Tout d'abord je rappelle que Glénat s'est retrouvé par hasard avec Akira sur les bras : il voulait refourguer un certain nombre de séries aux japonais, pour conquérir ce marché, et pas l'inverse. Il s'est donc retrouvé avec Akira par "politesse" (c'est lui qui le dit) en contre partie du fait que la Kodansha ait accepter de publier les Passagers du Vent (entre autres).
Pourquoi je vous parle de ça ? Parce qu'il est très difficile de prévoir le succès d'une oeuvre. Akira n'a absolument pas rencontré le moindre succès à sa première publication (en format presse qui plus est). Ce n'est que plus tard, en éditant en album la version américaine et colorisée de Marvel que ce titre a commencer à timidement décoller (plus après la sortie du film dans quelques salles françaises, avec une publicité rentre dedans "c'est violent et c'est beau"…). Mais au moins il a eu une seconde chance et fut proposé de manière adaptée à un public néophyte (perso à l'époque j'ignorais même ce que c'était un "manga").
Glénat avait-il besoin de One Piece pour sortir 2001 Nights ? Non !!!!! 2001 Nights ne date pas de 2012, mais de 1985 ! Ce titre aurait pu (et aurait dû !) déjà sortir depuis belle lurette, à une époque plus contemporaine de sa sortie. Casterman avait bien proposé le Trou Bleu du même auteur dans une version cheap, mais après tout, au moins le titre était dispo et le format cohérent avec l'idée de vendre du manga au plus grand nombre. Un 2001 Nights en édition de luxe limitée collector tunning turbo ne va s'adresser qu'aux maigres connaisseurs qui ont les moyens de se laisser aller à ce caprice. A côté j'aurais préféré pouvoir disposer d'une édition plus modeste mais cent fois plus abordable, genre ce que fait Sakka.
Glénat n'a jamais eu besoin d'avoir de grosses locomotives pour vendre des titres "difficiles". Mais les faits sont là : vendre du Gunnm c'est plus facile de vendre du Striker, vendre du Nihei c'est plus simple que du Sakaguchi. Va expliquer ça après… Des explications partielles j'en vois bien, des définitives non. ça doit être le lot de toute oeuvre culturelle je suppose.
Si j'étais vraiment vache, je rappellerais que le catalogue de Glénat possède déjà en franco belge de quoi largement financer des titres seinen comme 2001 Nights depuis très longtemps. On parle quand même de l'éditeur qui a l'exclusivité des publications des intégrales des comics Disney hein… Alors One Piece comme garantie d'avoir des titres plus sophistiqués, ça aide un peu, mais faut aussi voir le reste. En fait je comprends même pas que l'on fasse la différence entre franco belge et manga quand on vise pourtant le même type de public dans le fond.
Bien d'accord avec Steve !
Et même si je trouve très intéressante aussi l'analyse de Bub orientée sur la très faible "niche" du public.
Je l'ai dit, je ne crois en rien à une décadence quelconque de qualité en tout cas, parce que la qualité est un concept totalement relatif. Par exemple "Les Cités d'Or", lorsqu'elles passaient sur nos écrans, me plaisaient un peu, mais je n'étais plus d'âge à me pâmer devant comme j'aurais sûrement fait à 12 ans : déjà adulte, j'en voyais fort bien le simplisme et les bonus sur les civilisations andines ne m'apprenaient rien vu mes études. Or des gens seraient prêts aujourd'hui à se prosterner plus bas que terre devant cette série. Très bien, j'en conclus que tout cela est purement subjectif, et c'est tant mieux. Il n'y aura jamais d'organisme décrétant des degrés de "qualité" en démocratie et tentant d'"améliorer" le "vil marché", je l'espère bien !
J'avoue que je ne comprends pas très bien où est le problème.
Que les consommateurs soient ceux qui régissent les sorties n'est pas un mal, non? Pourquoi fait-on un manga? Pour que le lecteur prenne du plaisir à le lire. On ne tourne pas un film sans penser au spectateur. Bien sûr, il faut avoir un ego important quand on est artiste (et je dis ceci dans sa forme positive), mais il est normal de penser c'est le public qu'on vise avant tout.
Ainsi l'éditeur propose. Ce qu'il peut, effectivement, d'après son budget et ses envies. Le lecteur achète ou non et peut consacrer une œuvre de haute qualité ou une bouse. Tant mieux pour l'éditeur.
Prenons les films d'Asterix. Ne remettant pas en cause le côté divertissant de ces œuvres, elles ne sont pas des grands moments de cinéma. Pourtant, des millions de spectateurs ont été voir les 3 premiers en battant des records. Le système de production français permet que de tels succès remplissent la caisse d'aide à la création ciné française et, ainsi, permet de produire des plus petits films d'auteur d'où sortiront les grands maitres de demain. On ne peut que pleurer de l'échec du 4e Asterix, car c'était en principe une rentrée d'argent prévue qu'il n'y aura pas.
Mais je m'égare. Prenons Glénat. Pour faire simple, pas de succès de One Piece (attention, je ne remets pas en cause la qualité du titre). Si la série n'avait pas autant de succès, il est sûr qu'un titre comme 2001 night stories n'aurait pas connu une version française, pas chez Glénat en tout cas.
A partir de là, quelle est la raison de l'échec de Cyborg 009?
Donc Glénat, grâce au succès de titres shônen, dû à un public enthousiaste, décide de sortir un classique : Cyborg 009, qui a 40 ans dans les pattes, mais c’est pas grave, c’est quand même un chef d’œuvre. Belle édition, critique dithyrambique d’AnimeLand, prix quand même abordable, de toute façon, on vise les plus âgés.
Et paf, ça ne décolle pas. Pourquoi ? Parce que ceux qui sont intéressés par ce titre l’ont acheté, les autres non. On ne peut pas les forcer à le faire. Le public n’est donc pas assez nombreux pour que Glénat puisse continuer sans perdre de l’argent. Augmentation du prix, édition moins jolie, mais pas d’arrêt. Pourquoi ? Parce que l’éditeur écoute tous ses lecteurs. Ceux qui ont acheté les premiers volumes et leur offre la possibilité de continuer et ceux qui ne l’ont pas acheté en leur proposant autre chose.
Résultat : Glénat publiera plus difficilement un vieux titre. La faute à qui ? A personne ! c’est comme ça.
Personnellement j'aurai pas dit 10% mais 20%. En théorie, si on applique la loi de Pareto au marché du Manga on peut dire que 80% du CA de ce marché est réalisé grâce à 20% des titres.
On peut donc statistiquement dire que 80% des titres proposés n'intéressent pas les acheteurs. Mais on ne peut pas dire pour autant que ces titres sont inintéressant, car c'est une notion trop peu subjective en fonction des individus.
Je pense que bub a dit l'essentiel.
Les éditeurs aiment bien multiplier le nombre de titre. Néanmoins, il faudrait surtout augmenter le nombre de lecteur. En fidélisant les enfants et les ados jusqu'à l'âge adulte, ce serait le plus logique.
Personnellement, j'ai la version Glénat d'Ikkyu.
2001 Nights m'intéresse fortement. Malheureusement si mon coeur dit oui, ma raison et surtout mon porte-monnaie disent non !
Petite précision: Cyborg 009 n'est pas interrompu et sera, selon Glénat, édité jusqu'au bout!
Cela dit, il ne faudra plus espérer de collection Vintage après Cyborg 009…
Tout d’abord, j’aime beaucoup ce billet d’humeur, et j’approuverais à 100% l’idée de créer un forum dédié.
Ensuite, aussi loin que je me souvienne, les titres de qualités ont toujours eu du mal à se vendre.
Il suffit simplement de jeter un œil au catalogue de Glénat, le milieu des années 90, période où l’offre a littéralement explosée, a vu nombre d’excellents titres purement abandonnés : Astro Boy, Crying Freeman, I’ll, Kurogane, What’s Michael, Naru Taru, Next Stop, Pineapple Army, Raïka, Striker ou Version ! Excusez du peu !
Le cas de Naru Taru mis à part, on n’a que des gros titres qui feraient honneur à n’importe quel catalogue d’éditeur qui ont été abandonnés faute de rencontrer leur public.
Je pense que le marché du manga, je parle de manga « ambitieux », doit faire face à plusieurs handicaps sévères.
En premier lieu, le marché du manga en France rencontre le même problème que le marché de la BD tout court : le public potentiellement intéressé par des œuvres mûres n’est pas assez large.
Les gros succès du marché sont sans surprise des shonen. Mais pourquoi le public d’hier qui lisait Dragon Ball et Fly dans les années 90 n’est-il pas resté plus tard pour lire AUSSI des œuvres plus adultes ?
Comment les éditeurs peuvent-ils retenir le public ado et étudiant une fois que ceux-ci sont entrés sur le marché du travail ? Pourquoi le public ne vieillit-il pas en même temps que la demande s’élargit ?
Le constat est là : le public adulte amateur d’œuvres de « qualités » est le même que celui du comics ou du franco-belge indépendant. C’est dire comme c’est un marché de niche ! Mais en plus son portefeuille doit être partagé entre BD, comics et manga. A partir de là, comment espérer vendre plus de 1000 volumes d’un titre noyé en plus dans le flot des nouveautés ?
Deuxième problème : la méfiance du public visé.
Comme j’en parlais plus haut, trop d’éditeurs ont pris la mauvaise habitude d’abandonner en cours de route leurs publications. Glénat continue cette politique fort préjudiciable à l’image globale du marché (le cas Cyborg 009) : comment le potentiel acheteur qui s’est déjà fait avoir une fois ou deux pourrait-il se laisser convaincre d’investir ses billes dans des titres a priori très casse gueules ? Surtout s’il s’agit de série ?
Je trouve tout bonnement STUPIDE les politiques éditoriales actuelles qui non seulement se font concurrence entre éditeurs, mais se font AUSSI concurrence au sein du même éditeur en lançant plusieurs séries auprès d’un public hyper restreint à la base ! A quoi bon sortir 20 titres en même temps quand le public est rikiki ?
Mais il y a pire : troisième problème, le marché de l’occasion !
Et oui, le public étudiant étant pauvre par nature, le marché de l’occasion a explosé en même temps que le marché global du manga.
Et les éditeurs, en publiant à tour de bras tout et n’importe quoi se sont tirés tout seul une balle dans le pied.
Retour dans les années 90. Au début, il n’y avait quasiment aucun titre nippon dans nos rayons.
Et puis Glénat, Tonkam, Casterman, J’ai Lu et bien d’autres se sont lancés.
Le TRUC c’est que le marché étant complètement vierge, les éditeurs n’avaient qu’à se servir dans l’inépuisable marché japonais. C’est ainsi qu’en seulement deux décennies on a pratiquement vu être publié chez nous tous les grands succès japonais des années 60, 70, 80, 90 et 2000 ! Oui les gens : là où les millions de japonais ont digérés toutes ces sorties en 40/50 ans, nos éditeurs ont en une quinzaine d’années publiés quasiment l’essentiel des œuvres nippones à un marché français limité à quelques dizaines de milliers de fidèles. Et on s’étonne aujourd’hui de l’encombrement ?
Rien de surprenant donc que moult revendeurs fassent florès en revendant des lots entiers de séries complètes sorties il y a 15 ans à des amateurs qui n’ont que l’embarras du choix tant il y a profusion de titres disponibles à l’occasion. Et d’excellents titres SVP ! Car nous avons pratiquement eu le meilleur, malgré certains gros loupés qui sont petit à petit rattrapés.
Enfin, quatrième handicap : les éditions de luxe !
Histoire de condamner définitivement toute chance pour un grand titre de rencontrer son public, on le sort (ou réédite) en version luxe.
Que la volonté soit celle de l’auteur ou de l’éditeur importe peu, c’est juste enfoncer encore un peu plus les maigres chances de titres qui auraient mérités mieux…
Aller, combien de 2001 Nights seront vendus en décembre ? 99 €, c’est criminel dans le contexte actuel.
Et je ne parle même pas des rééditions grand luxe des Monster, Vidéo Girl, Dragon Ball, Kenshin, etc qui plombent lourdement le budget des amateurs.
Qui s'est payé l'intégrale d'Ikkyu parue chez Vent d'Ouest ? Pas les moyens…
Mais le pire, c'est que les éditeurs peuvent mal interpréter ces mauvaises ventes et ne pas donner à nouveau leur chance à ces auteurs !!!!!! Mauvaises ventes ? La faute à l'auteur, pas au prix !!!!!!
Bref, tout ça pour dire qu’il n’y a pas seulement 10% d’œuvres de qualité disponibles sur le marché, il y en a bien plus que ça. Le VRAI problème, c’est que le potentiel d’acheteurs de ces œuvres excède rarement les 10% du public manga habituel…
Quand les éditeurs auront intégré ce fait, peut-être que le marché vivra une révolution.
En attendant, pleurons tous ensemble sur les innombrables titres abandonnés depuis 20 ans et toujours pas réédités, et les quelques titres qui finalement parviennent jusqu’à nous mais à des tarifs qui font exploser notre budget.
Pour revenir à l'objet du débat, je conteste totalement la "règle des 10 %" (de bonnes séries) et "90 %" (de sans intérêt). En matière culturelle, ces chiffres et ces classes n'ont aucun sens. Ce que Tartempion croit sans intérêt est d'une immense richesse poétique pour Gudule ; ce que Charles-Albert trouve divin est un charabia incompréhensible pour Aziz ; et ainsi va l'univers, qui n'est fait que de relativité, comme disait Albert.
Nous qui aimons les arrières-plans psychologiques de telle oeuvre pouvons bien nous lamenter à voir la foule se ruer sur un truc centré sur l'éviscération et négliger notre chouchou, nous n'avons pas raison. Ni tort.
Xanatos, pardonne-moi d'insister, mais je ne pense pas avoir été désagréable, juste suffisamment exaspéré. Exaspération grandissante lorsque tu évoques un désaccord avec certains de vos propos alors qu'il n'en est fait nulle part mention — il était plutôt question de leur raison d'être au regard du sujet de la news. Exaspération toujours, lorsque, le temps d'une citation, « savoir écrire c'est bien mais savoir lire c'est mieux » devient ma phrase, alors qu'un copier-coller aurait suffi à lui rendre justice.
Je réitère donc, sous une forme nouvelle, ce que tu qualifies de provocation, déplacée peut-être, mais que tu viens de justifier : prends le temps de lire avant de nous faire profiter de ta verve pourtant sublime.
C'est vrai qu'il y a 5 ans, le prix d'un manga valait le prix d'une place de cinoche (dans ma ville le cinoche était à 5 euros maintenant c'est 8 euros)…
Enfin bref, je trouve que sortir un manga tous les 3 mois c'est long, déjà qu'un tome tous les deux mois pour certaines licences c'est déjà long…
Holàlà, pas la peine de parler ainsi VpourViennetta, tu peux très bien montrer ton désaccord avec certains de nos propos sans te montrer aussi désagréable, surtout pour ta phrase "savoir écrire c'est bien mais savoir lire c'est mieux" qui est franchement de la provocation complètement déplacée et qui n'apporte absolument rien de constructif au débat.
Et de plus Dukyduke a réorienté les discussions vers le sujet principal de Nicolas donc tout va bien et la comparaison à laquelle il s'est livré entre le marché du manga et celui de la vidéo s'est montré pertinente.
Toujours est-il qu'il y a effectivement un nombre gigantesque de mangas qui sortent chaque année. L'ennui avec un choix aussi large proposé aux lecteurs, c'est qu'il y a probablement de nombreux titres originaux et intéressants qui sortent sur le marché mais qui se retrouvent noyés dans la masse, complètement éclipsés par les blockbusters les plus connus.
Il y a de quoi y perdre son latin.
Il y a eu également une augmentation du prix des mangas, un volume coûte en moyenne 7 euros alors qu'il y a encore 5, 6 ans il en coûtait 5.
Espérons qu'ils ne connaîtront pas la même escalade de prix que les albums de bande dessinée franco belge.
Je pense notamment aux albums de Blake et Mortimer qui coûtaient 32 francs en 1986 et qui ont fini par en coûter 82(!) en l'an 2000…
Merci dukyduke.
Comment les commentaires ont-ils réussi à dévier si vite sur le fansub ? C'est bien de savoir écrire, mais c'est aussi pas mal de savoir lire.
On part d'un billet d'humeur sur le manga, d'un souvenir puis d'une réflexion personnelle sur l'évolution du marché et sur ses conséquences, et vous venez nous casser les pieds avec votre rengaine habituelle. Un paragraphe avec « marché » et « crise » et, roule ma poule, on ressort les violons et la guillotine. Arrêtez votre fixette, on peut aussi parler d'autres choses surtout quand une news s'y prête.
Le manga est-il réellement en crise, ou n'y a-t-il pas tout simplement trop de titres sans intérêt et une stagnation des hits ?
Ce qui me surprend en ce moment chez les éditeurs manga, c'est la similitude avec ce qui s'est passé chez les éditeurs vidéos il y a 5 ans. Je m'explique :
Il y a 5 ans, les éditeurs achetaient au prix fort des séries compte tenu de la forte concurrence (Dybex, Declic, Kaze, Pathé, Kana, AB, Kero…) et l'accueil fait à la FNAC ou aux supermarchés. Le souci est qu'il fallait assurer un CA régulier, voire en hausse, pour faire plaisir aux banques ou investisseurs. Donc il faut sortir des produits, tout et n'importe quoi.
Il y a donc eu saturation entre les bons titres et les mauvais. A cela s'ajoute l'augmentation des possibilités de visionnage en streaming illégal, et les éditeurs voient alors leurs ventes baisser.
Problème : il faut exploiter des séries achetées il y a 1 an au prix fort avec l'état d'un marché moribond (TF1 et pathé ont jeté l'éponge, DI n'achète plus…). On entre alors dans une spirale infernale où les coûts d'acquisition ne sont plus en rapport avec la réalité des ventes.
On y vient actuellement avec le manga, car les éditeurs ne voient pas le manga en tant que publication mais en tant que marché, surtout porteur chez les jeunes. Ils se sont affrontés à coup de Minimum Garanti intenable, lançant énormément chaque mois pour assurer un CA, sauf qu'ol faut maintenant vendre 10 titres par mois pour faire le CA de 5 titres il y a 3 ans.
Je ne comprends pas comment des sociétés qui existent pour certaines depuis au moins 50 ans n'ont pas essayé de reproduire avec le manga ce qui a fait le succès de la BD, à savoir une catégorisation des publics, un suivi selon les âges pour passer de Naruto à Kamui-den.
Il y aura sans doute des morts dans les 2 dernières années, à moins que les éditeurs ne commencent sérieusement à réfléchir aux raisons de cette "crise". Déjà, que les éditeurs arrêtent de proposer 1 volume tous les 2 mois : un manga sort au minimum tous les 3 mois.
un constat malheureusement vrai.
Pourtant AB vend en grande quantité leur DVD.
Que ce soit les coffrets inédits comme St Seiya, Juliette je t'aime, DBZ et ainsi que leur groupe de chaîne tv. Je doute fort qu'ils soient en baisse.
Y compris AB Vidéo ?
Et c'est extrêmement triste.
Quelle ironie tout de même: Dans les années 80 et 90 des séries animées japonaises cultes comme Goldorak, Candy, Albator, Lady Oscar, Cobra, les Chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball et Dragon Ball Z, Juliette je t'aime, Nicky Larson… captivaient des millions de gens à la télévision qui les suivaient assidûment, alors que nos jours, si un éditeur vend 800 exemplaires d'un coffret d'une série animée japonaise lambda, c'est limite s'il sort le champagne, sic…
Le fansub et la quasi absence de diffusions télévisées ont assassiné le marché vidéo de l'animation japonaise en France…
Autant le marché du manga s'il est en crise propose un large éventail de titres (bien qu'il y ait énormément de sorties et même trop comme le souligne Nicolas dans son article) autant le marché de l'animation japonaise est à l'agonie…
C'est tout de même désolant: des personnes compétentes et passionnées ayant donné le meilleur d'eux mêmes en produisant des éditions DVDs de haute qualité chez IDP et Beez se retrouvent aujourd'hui au chômage, quelle injustice…
Quant on voit la qualité des éditions DVDs premium et collector de Ashita no Joe 2, de Cat's Eye et de Lady Oscar ainsi que les superbes éditions de Gurren Lagann et Gundam 00 et qu'elles ont été injustement boudées par les fans, il y a franchement de quoi avoir les boules!
Même certains hits contemporains acquis et édités par Kazé comme "La Mélancolie de Haruhi Suzumiya" se sont mal vendus chez eux. Quant on connaît l'importance du fandom français de ce titre, cela laisse songeur…
D'ailleurs le patron de Black Box l'a confirmé, tous les chiffres d'affaires des éditeurs français de Japanime sont déficitaires à l'heure actuelle et la situation ne semble pas près de s'arranger…
Le fansub l'a déjà remporté sur le marché de la vidéo … Les éditeurs ferment les un après les autres (beez par exemple), ou tente de survivre (dybex) … Bref le marché français est devenu un petit marché de ni
Ça serait triste, et le fansub l'emporterait malheureusement.
Ben alors Nico, c'est quoi ce coup de blues ?
Ça t'étonne mais pourtant, on consomme finalement les mangas comme on consomme nos films, nos livres, nos jeux vidéo ou tout autre produit culturel. Du coup, je ne sais pas si c'est vraiment du à la crise, mais pas plus simplement à nos habitudes de consommation, nous petits français
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