Découvrir le manga à l’adolescence, c’est comme recevoir une énorme claque en plein visage. D’un seul coup, ses rêves, fantasmes et aspirations trouvent sur le papier ou en animation un reflet d’une netteté presque intolérable. Il devient alors facile de « tomber » dans le genre, au point de préférer la fiction au monde réel.
Marcel Proust écrivit : « La lecture est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire : elle ne la constitue pas ». On pourrait en dire autant du manga. Il met en scène de jeunes héros se donnant à fond pour devenir un bon footballeur, conquérir l’objet de leur cœur ou encore sauver le monde. Confortablement installé dans son canapé, on vit par procuration de belles aventures et on sort de ses lectures ou visionnages comme comblé. Mais qu’a-t-on réellement accompli ? A-t-on sué sur le terrain de jeu ? A-t-on senti son cœur se serrer en faisant sa déclaration ? Peut-on se féliciter d’avoir dépassé ses limites pour aider un ami ?
Le manga a ceci de paradoxal qu’il célèbre le courage, la détermination, la fraternité et l’entraide, tout en proposant un expédient fictionnel à ces valeurs concrètes. Sans bouger, sans rien faire, on se sent chamboulé, et on croit avoir vécu.
Pas de commentaire
"selon nous, ces billets n'ont aucun but de dire le vrai. Mais plutôt de susciter votre réflexion"
C'est bien de l'avoir précisé, car moi aussi, j'ai pensé la même chose que Tom Le Chat dans son premier post, après avoir lu ce billet. Et je me suis même dit "Certes, il y en a peut-être pour qui les manga, anime, films, séries… procurent des émotions factices, mais de là à généraliser à l'ensemble des lecteurs / spectateurs …"
Parfois, un récit de fiction peut ouvrir les yeux sur le réel, peut-être plus que ne le ferait un documentaire : en restant dans le manga, on a par exemple, "Say Hello to Black Jack" qui montre les travers du système médical japonais à travers le travail d'interne d'hôpital du héros, et qui a, par la suite, eu pour conséquence la revalorisation des salaires des internes au Japon.
Un autre exemple, plus léger celui là : "What's Michael", où chacun peut reconnaître tout ou partie des mimiques et comportement de son (ses) chat(s) à travers ceux de Michael, Poppo et Cie
c'est un acte réfléchi, donc 😉
Du reste, ces billets ont effectivement pour but de vous faire réagir ! Et voilà pourquoi, selon nous, ces billets n'ont aucun but de dire le vrai. Mais plutôt de susciter votre réflexion.
Tom a dit exactement ce que je pense, et qui m'a poussé à placer des contre-arguments (tout en conservant toute mon estime à ce cher Nico!).
Et moi aussi j'aime assez le principe du "billet d'humeur".
Merci de ton commentaire, Tom. Je vais faire remonter la discussion.
Le problème, c'est que tu n'a pas vraiment situé ton billet dans son contexte ; à lire comme ça j'ai franchement du mal à voir où tu veux en venir dans ton billet si ce n'est dénoncer les manga (en général) comme un genre de paradis artificiels. A lire sur le site d'un des plus anciens magazines consacrés aux manga, ça a de quoi être choquant tu ne trouves pas?
Le post de Ritz m'a un peu aidé à comprendre mais ma première réaction a volontairement été violente pour aussi te forcer à clarifier tes propos.
J'aime bien cette idée des billets d'humeur mais je pense qu'ils gagneraient à être mieux présentés ; ça peut être le point de départ de très intéressants débats mais des fois je ne vois pas du tout le message, l'idée que vous voulez faire passer et ne voit pas trop quoi répondre.
Je trouve ces billets d'humeurs intéressants, mais vraiment trop court et pas assez affirmé, ce qui laisse l'interprétation à tout, et parfois n'importe quoi! Il est quasi évident que l'on imagine la vie différemment après avoir vu, lu ou entendu quelque chose qui nous a marqué (à moins de ne regarder que le journal de 20H). Mais cela ne signifie pas que l'on est un auditeur cultivé frustré comme l'écrit Tom le chat, ou que l'on va se lever et faire la révolution après avoir lu "Prophecy"
Un peu d'évasion et d'imagination, ça fait du bien pour sortir du quotidien…
Tom : tu te trompes sur mon intention. Je soulève ici quelque-chose qui, en fait, me concerne directement. Ce texte tient de l'auto-critique et je m'interroge, en somme, sur la possibilité que d'autre éprouvent la même chose. Le message de Ritz démontre que je n'ai pas totalement tort… Je pense que ce sujet m'est venu après la lecture des Combustibles, pièce de théâtre d'Amélie Nothomb qui m'a marqué, bien que je sois loin d'être un passionné de cet auteur.
C'est sur qu'en prenant exemple sur des shonens avec des buts à atteindre qui sont irréalisable en vrai , il est vrai que le retour à la réalité est dur.
Je ne dirais que ce ci: silver spoon a poussé de nombreux japonais a s'inscrire à des lycées agricole. En clair le manga permet de découvrir des choses réels malgré que ce soit des ficti
Moi je m'identifie souvent an certain personnages de mangas ou d'anime. (Avant de connaître Ace de One Pièce j'aimais pas le poulet, maintenant je saute au plafond dès qu'il y en a xD)
Donc si je te suis, le manga et les anime n'apportent finalement que des illusions, des émotions factices à des lecteurs frustrés, incapables de pouvoir s'épanouir dans la vie réelle?
Ca en dit beaucoup sur ce que vous pensez de votre lectorat actuel et ça explique beaucoup de chose sur la quasi disparition des articles de fond dans Animeland.
Pas vraiment surpris, mais un peu déçu… quand-même.
Ce post de Nico revient à nier la valeur de message éthique du manga, et comme le dit Darkyoshimoshi, de toute fiction : comme si celles-ci ne pouvaient nous faire "bouger" un peu. Je pense qu'elles le peuvent bien davantage que les sermons et bla-bla sur le prétendu "réel" imaginé par certains : le monde n'est que la représentation qu'on s'en fait (Schopenhauer). Et Proust a conclu et prouvé par sa vie que réinventer et revivre le passé dans un grand roman est la seule chose qui vaille.
Bien dit.
Mais face à Proust, je citerai Terry Pratchett : L'Homme a besoin de croire en des choses qui n'existent pas, sinon, comment pourraient-elles advenir ?
Ce qui renvoie à une autre humeur du site : HUMEUR : Tsubasa ou Messi ?
Par contre j'avais lu le Seigneur des anneaux, Dune ou encore Fondation avant d'ouvrir un manga…
celle-ci.
Ben c'est le principe d'une fiction… C'est comme dire "ce qui est dommage avec la pensé, c'est qu'elle n'est pas réel". Ça n'a de sens que si l'on se penche alors sur les enseignement que la fiction a pu nous donner, en plus de nous divertir. Lire un manga, regarder un film… Toutes ces activités trouvent leur intérêt autrement que dans l'aspect "vidage de cerveau" qu'elles peuvent dispenser. Pas besoin d'être un génie pour comprendre, par exemple, que dans un anime comme evangelion, on a une porté intellectuelle supérieure a une simple séance de jolie images. Voir la fiction simplement comme une activité se substituant sournoisement a la réalité est la limité a une vision non-objective qui se cache les infinie possibilités de
Si seulement il n'y avait que le manga… Mais moi, ça me fait pareil avec un bon bouquin, un film, un spectacle…
Le retour à la réalité est parfois dur. C'est le seul fait manquant dans ces œuvres qui nous apprennent tout sans bouger de chez nous.
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