Souvent perçue comme une dessinatrice de yaoi, Minami Ozaki refuse pourtant d’être cataloguée ainsi, malgré l’œuvre sulfureuse qu’elle a dessinée dans les années 1980-90 : Zetsuai 1989.
Nous vous proposons un extrait de l’interview qu’il nous a accordée à l’occasion de sa venue à Nice à Cartoonist, en avril dernier, l’intégralité étant visible dans le dernier numéro d’AnimeLand (n°193), actuellement en kiosque.
Vous avez débuté en dessinant des shôjo manga plutôt classiques avant d’entamer Zetsuai 1989. Comment est née l’idée d’un tel manga ?
Ce n’est pas quelque chose que j’ai décidé. L’histoire s’est construite pendant que je la dessinais. En réalité, à aucun moment je n’ai eu l’impression de sortir du cadre du shôjo manga, même si j’avais conscience que mon histoire était différente de ce qu’on pouvait lire à l’époque.
En effet, Zetsuai 1989 paraissait dans Margaret, un magazine pour adolescentes. Comment les lectrices le percevaient-elles ?
C’était impressionnant. Je recevais environ une trentaine de lettres par jour. Très souvent, on me disait : « C’est différent, mais j’aime ça. » Des lectrices m’ont même avoué avoir pleuré en lisant Zetsuai. Cette série a provoqué chez elles de la surprise, et parfois bien plus : certaines évoquaient même un profond changement de leur vision de la vie.
On vous associe souvent au genre yaoi, mais en réalité, en dehors de Zetsuai (un shôjo) et de sa suite, Bronze (un josei), vous n’avez jamais dessiné de manga estampillé yaoi.
Vous ne pouvez pas savoir combien je suis heureuse de vous entendre dire ceci. En effet, je ne suis pas une dessinatrice de yaoi. Je suis d’ailleurs triste qu’on m’associe encore aujourd’hui à ce genre. Dans mes manga, je décris simplement des relations entre les gens. Il se trouve juste que, de temps en temps, certaines se déroulent entre des hommes.
Suite de cette interview dans AnimeLand n°193.
Propos recueillis par Olivier Fallaix.
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