Nous voilà arrivés au Festival d’animation d’Annecy. C’est sous un beau soleil que nous nous sommes rendus aux projections de la journée. Voilà quels films et films de télévision nous avons eu le plaisir de découvrir :
–Le Conte de la princesse Kaguya (Japon) : c’est devant une salle enthousiaste qu’Isao Takahata vint présenter son film. Applaudi alors à tout rompre, il le fut de nouveau une fois la projection terminée. Une standing ovation enthousiaste méritée pour ce qui est d’ores et déjà un des plus beaux films du studio Ghibli. Ode à la nature et à la simplicité, Le Conte de la princesse Kaguya – en animation traditionnelle, mélange de fusain et d’aquarelle – représente tout ce que l’animation a de plus beau à offrir. Souvent drôle, parfois émouvant, ce métrage transpire la beauté. Assurément, Isao Takahata a réalisé un chef d’œuvre.
–Ku ! Kin-dza-dza (Russie) : cruelle déception que ce film russe. Malgré une belle interaction entre la 2D et la 3D, ce film de science-fiction nous a laissé coi. Téléportés sur une planète extraterrestre, un violoncelliste et son DJ de neveu tentent désespérément de convaincre les indigènes de les rapatrier chez eux. Plombé par un humour grotesque, incohérent et limite incompréhensible, Ku ! Kin-dza-dza était LE film de la journée à éviter.
–Les amants électriques (Etats-Unis) : le dernier Bill Plympton se présente, une fois de plus, sous la forme d’un métrage à l’animation saccadé et dessiné au crayon de papier et couleur. Muet, mais ponctué d’airs d’opéras, de borborigmes et hurlements, il met en scène un couple manipulé par une femme perverse et qui se déchire. Libidinal à un point qu’il est difficile à imaginer (tout, à l’écran, renvoie à la passion sexuelle et aux sécrétions), le film se veut outrancier, délirant et guignolesque. Seulement, il vire au pur exercice de style pour un résultat formel certes intéressant mais sans l’ombre d’un point de vue autre qu’ironique. Lassant.
–Les films de télévision (TVC1) pour enfants : Annecy projette chaque année des films de télé destinés aux enfants. Une bonne façon de prendre la température des productions pour les plus petits. Le résultat général de ce programme s’avère réussi. Utilisant une 3D très douce, imitant l’animation de papier découpé ou en volume, ces métrages initient les enfants à des questions comme la philosophie (C’est quoi l’idée ? “Les Humains”), à la musique (Peg + Cat “The Beethoven Problem”) ou à l’exploration des fonds marins (Octonauts “The Octonauts and the Mariana Trench”). Ils proposent aussi des récits très doux et tendres qui ne sont pas exempts d’une certaine poésie candide. Un bémol toutefois : ces films répètent trop souvent qu’il suffit de vouloir pour pouvoir.
–Minuscule (France) : beau succès au box-office, Minuscule est un film drolatique mettant en scène une petite coccinelle accompagnant un groupe de fourmis transportant une boite de sucres jusqu’à leur repaire. Mis en scène avec inventivité, ce film nous donne à voir des insectes aux expressions pleines d’une candeur touchantes embarquées dans une véritable Odyssée. Parodiant volontiers les films de genre (film de guerre, horrreur, etc.), le film se révèle drôle et léger. On lui reprochera toutefois de manquer d’une ligne directrice forte. Le film a en tout cas été généreusement applaudi par la salle.
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