#TBT : Touch

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Il y a trente ans, se terminait au Japon la publication de Touch, consacrant Mitsuru Adachi comme roi du manga des eighties. Ecoulé à cent millions d’exemplaires, le manga reste à la mode chez les jeunes générations grâce à ses versions animées.

Déjà attelé à Miyuki (les plus anciens se souviendront de l’anime Tommy & Magalie) dans les pages du bimensuel Big Comic depuis 1980, Adachi entame une nouvelle série dans l’hebdomadaire phare de son fidèle éditeur Shôgakukan, Shônen Sunday, Touch. Dès les premières pages, le lecteur se retrouve en terrain connu : romance et baseball.

touch01_46661Deux frères jumeaux que tout oppose, l’irréprochable Kazuya et le désinvolte Tatsuya Uesagi sont nés le même jour que Minami Asakura, fille de la famille voisine. Les trois enfants ont grandi ensemble, et le triangle amoureux s’installe peu à peu… malgré l’évidence pour tout le monde : Kazuya et Minami sont voués à se marier. Tatsuya, pour sa part, préfère laisser place nette à son exceptionnel frangin, prédestiné à être une gloire du baseball.

Soudain, tout bascule. Adachi expulse le lecteur hors de sa zone de confort pour révéler la vraie nature de son manga, bien plus mature qu’une comédie de mœurs. L’impact est tel que Touch est lauréat, ex-aequo avec Miyuki, du prix Shôgakukan des meilleurs mangas shônen ET shôjo en 1983 ! Il faudra toutefois que les Japonais patientent jusqu’à 1985 pour découvrir la version animée sur Fuji TV. 101 épisodes à l’audimat démentiel, et pas moins de neuf génériques (5 openings, 4 endings) qui propulsent Yoshimi Iwasaki au rang de star. Le tout premier, tout simplement titré Touch, est devenu un classique, incontournable au fil des différentes déclinaisons. Chez nous, la série deviendra Théo ou la batte de la victoire et fera les beaux jours de la 5.

Durant la diffusion, le manga se termine sur un 26e volume (série disponible chez Glénat) en 1986, mais c’est définitivement 1987 qui est l’année Touch, remonté en trilogie cinéma, adapté en drama et s’offrant un épilogue animé en téléfilm. C’est par ce même biais que le titre reviendra onze ans plus tard pour nous présenter des héros désormais sur les bancs de la fac (Miss Lonely Yesterday) et entrés dans la vie active, en 2001 (Cross Road). Vingt ans après la série animée, en 1985, un film live remplit les cinémas de couples de tout âge !

Quand, en 2012, Adachi place l’intrigue de sa série MIX dans le lycée Meisei, cadre de Touch, mais trente ans plus tard, c’est l’émeute. En pleine crise du marché, la version mensuelle du Shônen Sunday prépubliant le premier chapitre se retrouve en rupture de stock ! Et encore aujourd’hui, il suffit de traîner dans un karaoke à Tokyo pour rapidement entendre une Japonaise reprendre le générique d’un titre qui fascine toujours autant.

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon