Représentante d’un courant alternatif depuis plus de quinze ans, Q Hayashida se prépare à la fin de son titre-phare, Dorohedoro. L’occasion de mettre dans la lumière une artiste qui préfère l’ombre…
Née en 1977, la petite Kyu Hayashida se plonge chaque semaine dans la lecture des magazines shônen. Peu à peu, l’idée d’être publiée elle aussi germe dans l’esprit de l’adolescente, qui décide de s’inscrire aux Beaux-Arts. Sa mère, connaisseuse dans le domaine, passe alors de nombreuses heures à réviser les essais de sa fille : grâce à ses critiques difficiles mais toujours honnêtes, la jeune fille progresse… sauf dans certains domaines !
Diplômée, Hayashida a conscience de ses lacunes en matière d’anatomie (les cours les plus ennuyeux selon elle). Elle se crée alors son propre style, jouant sur les textures plutôt que les contours, laissant les traits de construction sur les corps de ses personnages ainsi étoffés. Ce style dont elle compte faire son atout, les Japonais le découvrent en 2000 dans un bref manga en deux tomes adapté d’un jeu vidéo, Maken X. Premier titre professionnel de Q Hayashida, il lui permet avant tout d’expérimenter les techniques narratives !
Convaincu par son style « cracra », Shogakukan lui offre enfin sa première série, qui fera les beaux jours de ses magazines alternatifs (IKKI, Hibana) avant de rejoindre le Shônen Sunday mensuel. Univers steampunk délétère, hybridations humaines (le héros a une tête de lézard), magie noire… Dorohedoro plonge depuis 2001 ses lecteurs dans des trips hallucinés où la beauté surgit du laid. La fresque confidentiellement acclamée à travers le monde prendra fin dans trois chapitres, soulevant la grande question de l’avenir et la prochaine série de Q Hayashida… dix-huit ans après ses débuts.
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