Le 26 septembre prochain, All The Anime et Paris Loves The Anime proposent une projection de Maquia When the promised Flower Blooms, au cinéma du Grand Rex de Paris, tandis que le film sera aussi proposé dans les cinémas Kinepolis de France. Voici trois points, soit autant de bonnes raisons, de se laisser tenter par ce film d’auteur.
- Mari Okada, première
Pour cerner au mieux ce que l’on voit à l’écran, il faut apprendre à connaitre les personnes qui se cachent derrière. Sur ce point, il est impossible de minimiser l’apport colossal d’une Mari Okada qui mène ici sa première réalisation. Avec un CV long comme le bras (Une femme nommée Fujiko Mine, Hisone to Masotan), la scénariste fait partie des rares autrices reconnues par le grand public (ou les initiés). Ses terrains de prédilections ? La philanthropie contrariée, le conflits des générations, la relation matriarcale difficile… Mari Okada ne répond à aucune commande, alors elle mène ce film comme elle l’aime, en l’écrivant comme bon lui semble. En résulte une histoire poignante, dans laquelle de multiples questions se posent, entre fines métaphores et intentions hurlées : le rôle de la mère, le prédéterminisme, réflexions existentielles, la dualité entre éphémère et permanent…Un étalage que le film digère plutôt, en moins de deux heures.
- L’identité artistique
Toujours dans l’idée d’assimiler la personnalité au résultat, le reste du staff de Maquia est ébouriffant. Le studio P.A Works (Shirobako) a réunit du beau monde, à commencer par le chara-designer Akihiko Yoshida. Après avoir charmé le monde du jeu vidéo (Vagrant Story, Final Fantasy Tactics et plus récemment NieR Automata), il signe pour la première le chara-design d’un film d’animation. Son trait, tout en rondeur et ultra reconnaissable, n’a pas été un cadeau pour les animateurs, mais il s’inscrit à merveille dans le récit, intelligible et complexe à la fois, du métrage. Enfin, si Maquia va vous arracher quelques larmes (parfois au forceps), à cause du thème et de la musique de Kenji Kawai, il possède aussi de solides arguments en matière d’action. C’est bien simple, Mari Okada ne dessine pas, donc elle s’est entouré de fidèles collaborateurs pour l’accompagner au storyboard, tels Masahiro Ando (ils étaient ensemble sur CANAAN). Le talent du réalisateur de Sword of the Stranger n’est plus à démontré tant il a livré des morceaux d’actions top niveau (encore récemment avec Sirius the Jaeger), où sa maîtrise des combats à rapprochés est formidable. À ses côtés, on trouve un autre mastodonte de l’animation, le génial Toshiyuki Inoue (Akira, Paprika), ou encore Tadashi Hiramatsu (chara-designer sur Yuri!!! On Ice) et Masayoshi Tanaka (Darling in the Franxx, your name.). Maquia, c’est l’assurance d’un film qui parle à travers le cœur de son autrice, et la garantie d’une esthétique classe grâce aux pontes que composes son équipe.
- Se mobiliser pour mieux choisir
On conclura par dire que le public français doit se mobiliser pour soutenir la distribution de l’animation japonaise. Aller voir Maquia, c’est monter qu’un projet peut se détacher des grands noms (d’artiste ou de licence, telle SAO Alicization qui a fait salle comble au Grand Rex) pour exister dans l’Hexagone. Evidemment, la question du budget et du pouvoir d’achat se pose, et il n’est pas possible pour tout le monde d’aller au cinéma chaque semaine. Néanmoins, pour avoir la possibilité de choisir demain, il faut que les éditeurs puissent compter sur un public sensible au plus grand nombre de projet possible.
On note enfin qu’All The Anime a déjà annoncé la distribution du film en Blu-ray.
Résumé :
“Le peuple d’Iolph possède le secret de la longévité tout en conservant une éternelle apparence juvénile, mais ce précieux sang attise la convoitise. Leur quiétude se voit rompue par une invasion d’ennemis, semant chaos et destruction sur leur passage. La jeune Maquia parvient à s’enfuir mais, anéantie par la mort des siens, elle erre seule dans ce monde hostile qui lui est inconnu. Lorsqu’elle découvre un bébé orphelin abandonné dans la forêt, elle décide de le garder. Tous deux vont pouvoir se reconstruire, et ainsi débute un voyage émotionnel entre un mortel et un être qui ne vieillit plus…”.
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