La sortie de Golden Wind, cinquième volet animé de Jojo’s Bizarre Adventure, est l’occasion rêvée pour revenir sur le parcours du créateur de la saga devenue mythique au Japon. Et dans le monde.
Grandir avec une petite sœur casse-pieds n’est pas facile ; c’est encore pire si ce sont des jumelles ! On comprend pourquoi, adolescent, Hirohiko Araki s’évadait à travers ses mangas et les livres d’art de son père où il découvre, entre autres, le talent de Paul Gauguin. S’entraînant en secret, il commence à envoyer ses manuscrits aux éditeurs dès sa première année de lycée… et cumule les refus. Araki descend alors de son Sendai natal pour demander des explications en personne aux bureaux de Shueisha ! Malgré de nombreux défauts, l’éditeur qu’il y rencontre réalise le potentiel de l’artiste et l’encourage à s’améliorer. Grâce à lui, Araki publie son premier one-shot en 1980 et débute sa carrière à 20 ans.
Après une brève série SF-horreur en deux tomes, Baoh le visiteur, le mangaka entame son grand-œuvre, Jojo’s Bizarre Adventure, ou la lutte entre Jonathan Joestar et sa némésis Dio, qui se prolonge via leur descendance à travers les siècles. Sans perdre ce fil rouge, la série peut ainsi se renouveler à chaque cycle, tant sur le fond (période, lieu et personnages différents) que la forme, Araki adaptant son graphisme à l’ambiance globale, tour à tour horreur victorienne, thriller urbain, course géante ou évasion… Dépassant les 120 tomes depuis 1986, Jojo’s Bizarre Adventure est une référence intergénérationnelle au Japon !
L’exubérance des personnages hyper lookés et aux postures anatomiquement improbables a dépassé le simple cercle des lecteurs de manga pour faire d’Araki une référence chez les amateurs d’art (quand il n’est pas exposé dans les galeries parisiennes, il collabore à la collection de mangas du Louvre) et de mode (une collection Gucci en 2013) ! Tout comme les otakus, les esthètes fortunés s’interrogent également sur le mystère Araki : en quarante ans d’apparitions publiques, le mangaka semble ne jamais vieillir !
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