Vingt ans après sa diffusion, L’autre monde reste un choc pour tous ceux qui l’ont vu. Crépusculaire et sans concession, l’anime tient encore la dragée haute à tous les isekai contemporains…
Shû a beau être passionné par le kendô, son trop-plein d’énergie l’empêche de progresser. Le collégien, qui aime s’isoler dans une usine abandonnée pour reprendre son calme, y rencontre une étrange jeune fille, Lala Ru. À peine a-t-il pu faire connaissance qu’apparaissent des soldats en mecha venus la capturer ! Cherchant à la protéger, Shû se retrouve téléporté avec le groupe dans un autre monde, un univers apocalyptique où l’eau semble avoir totalement disparu. Seule Lala Ru peut la faire jaillir grâce à son médaillon, mais la jeune fille aux cheveux bleus est désormais captive de Hamdo, tyran qui règne en maître grâce à son armée d’enfants-soldats…
À sa diffusion le 14 octobre 1999, le premier épisode de L’autre monde semble n’avoir rien d’original puisque, avec son héros déluré et sa jeune fille au pendentif mystérieux, il renvoie à des classiques comme Laputa, le château dans le ciel ou Nadia et le secret de l’eau bleue. Les douze épisodes suivants prennent alors tous les spectateurs à contrepied : en décrivant les atrocités de cet univers totalitaire, L’autre monde jette un regard sans concession sur la situation actuelle de milliers d’enfants à travers notre planète. Torture, lynchage, assassinat… tout au long de l’intrigue, des personnages à peine adolescents subissent les pires sévices dont un, commis hors champ, aura des répercussions psychologiques irrémédiables. Shû sera donc trop occupé à survivre pour en apprendre plus sur cet univers parallèle mais quelques indices laissent penser au spectateur qu’il s’agirait de notre Terre future, à commencer par le titre original, Ima, soko ni iru boku (Moi, qui me tiens ici et maintenant).
Pour donner plus d’impact au scénario nihiliste rédigé par Hideyuki Kurata (à qui on devait déjà la saga Read or Die), la chara-designer Rie Nishino (qui travaille aujourd’hui sur la saison 3 de Seven Deadly Sins) prend un malin plaisir à créer des personnages au look enfantin et innocent. Du pain bénit pour le réalisateur Akitaro Daichi, qu’on retrouvera deux ans plus tard sur Fruits Basket ! Mais le spectateur retiendra avant tout la bande-son composée par Taku Iwasaki (Black Butler, Noragami, Bungo Stray Dogs) : poussant l’anticonformisme jusqu’au bout, il offre un générique d’ouverture sans paroles à L’autre monde ! Avec cette équipe de rêve, la série reste, vingt ans plus tard, une réussite technique dont la mise en scène n’a pas vieilli. Ni sa violence : son visionnage reste donc toujours fortement conseillé… à un public averti !
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