L’annonce de l’adaptation de son manga Himawari en drama vient confirmer les vingt ans de carrière d’Akiko Higashimura, une mangaka qui n’a pas son pareil pour croquer les travers de sa société.
Née en 1975 dans la préfecture de Miyazaki, Akiko Higashimura s’oriente rapidement vers des études artistiques, qui se concluent par l’obtention d’un diplôme en peinture à l’huile. Difficile de remplir son frigo avec ce dernier ! La jeune femme gagne donc sa vie en tant qu’office lady, et dessine ses histoires en dehors de ses heures de travail. Il ne lui faudra pas longtemps pour être repérée : en 1999, elle fait ses débuts professionnels dans l’ancêtre du magazine Cookie, à tout juste 23 ans ! La mangaka s’installe alors à Tokyo, et, dès sa première série en 2001, Kisekae Yuka-chan, s’attaque au thème social de la séduction à travers son héroïne aux mille tenues.
En 2006, elle s’inspire de son expérience d’office lady pour concevoir Himawari, gag manga sur l’univers du bureau. Entretemps, la jeune femme est devenue une figure publique, suite à son mariage en 2004 avec le comédien-star Ikkan. Si l’idylle donne naissance à un petit garçon, Goku, elle se finit sur un divorce en 2008. Malheureuse en amour, Akiko Higashimura obtient alors son premier grand succès populaire en tant que mangaka, Princess Jellyfish (éditions Delcourt/Tonkam), ou le quotidien d’un groupe de jeunes femmes vivant en recluses, coupées du monde pour vivre leur passion obsessionnelle – les méduses, dans le cas de l’héroïne. Gérer ce triomphe en tant que jeune mère célibataire est une épreuve pour la mangaka, qui en témoigne dans l’autobiographique Mama wa Temparist, dont les ventes dépassent le million d’exemplaires.
Se limitant depuis 2010 à huit heures de travail quotidiennes, Akiko Higashimura gère plusieurs séries de front (jusqu’à cinq), pour mieux glisser son message féministe. Si Le Tigre des Neiges (éditions Le Lézard Noir) séduit en jouant sur la théorie qu’un ancien seigneur de guerre nippon ait été une femme, Himoxile agace les plus conservateurs. Comment !? Oser présenter un père au foyer reposant sur le salaire de son épouse ? Face à leur colère, le manga débuté en 2015 a dû être mis en pause ! Ce qui n’empêche pas Akiko Higashimura de continuer son analyse des mœurs japonaises, un domaine qui semble de famille : sur un ton plus comique, son petit frère Takuma Morishige s’est fait remarquer avec Seki, mon voisin de classe (éditions Akata) !
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