Souvent décrié à raison, le fan service n’empêche pas une œuvre d’être drôle et/ou émouvante. Vingt ans après sa sortie, Hand Maid May en est le plus parfait exemple.
Étudiant en école d’ingénieur, Kazuya Saotome essaye de développer une intelligence artificielle pour un de ses robots, avec pour objectif de réaliser son propre Doraemon. La référence directe à une mascotte de manga suffit pour comprendre que le jeune homme est un indécrottable otaku ! L’opposé de son rival, le gosse de riche Kotaro Nanbara, qui lui fournit pourtant un programme qui devrait aider Kazuya dans ses recherches. Ledit programme s’avère être un virus, qui risque de ravager toutes les données dans son ordinateur ! En luttant contre l’infection, Kazuya commande par mégarde sur le site de Cyberdyne Corporation une cyberdoll, androïde qui tient dans le creux de la paume et s’alimente en USB. À peine a-t-il cliqué qu’on sonne à sa porte pour lui livrer son modèle, la jolie Hand Maid May…
Les illustrations donnent le ton : Hand Maid May est une ode au fan-service. Avec son costume de soubrette à la jupette ultra-courte et au décolleté plongeant, May incarne les fantasmes nippons popularisés dans les années 90 avec l’émergence des maid-cafés. Pourtant, la majorité des situations reste gentillette, et les rares blagues salaces viennent ironisent sur le genre. Kazuya, introverti et gentiment loser, rappelle d’ailleurs Keitarô Urashima, héros de Love Hina, toujours mal à l’aise face à la horde de jolies filles qui l’entoure. Car Hand Maid May s’inscrit également dans la droite lignée des anime harem, avec l’arrivée d’une voisine gironde malgré ses airs de garçon manqué, Kasumi, d’une employée glaciale chargée de récupérer May car Kazuya ne peut régler sa facture, Sara, et d’une ribambelle d’autres automates en tenue de servante !
La seconde moitié de la série, qui voit May atteindre la taille humaine, bascule ainsi dans la romance au détriment de l’humour, et offre de jolis moments d’émotion que le spectateur n’aurait pu prévoir durant les premiers épisodes. Une marque de fabrique de Pionneer, qui avait construit son succès grâce à cette formule dans les années 90 sur le marché de l’OAV avec des titres tels que Tenchi Muyô ou El Hazard. Pourtant, diffusée à partir du 26 juillet 2000, Hand Maid May marque le chant du cygne de ces séries à la fois drôle, sexy et émouvantes derrière des designs colorés et une animation soignée, particulièrement pour un format TV. Ce qui n’empêchera pas le réalisateur Shinichirô Kimura de persévérer dans cette voie sur des titres comme Cosplay Complex, Popotan ou Maburaho. Rétrospectivement, si Hand Maid May accuse ses vingt ans d’âge, la série tient encore la dragée haute aux harem contemporains, probablement grâce à une insouciance oubliée aujourd’hui, et à la profondeur de son héroïne, dont la psychologie prendra le pas sur sa plastique parfaite.
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