Pastiche des magical girls, Tonde Burin a conquis par son humour le monde entier il y a 25 ans … à l’exception de la France, en plein embargo sur les « mangasses » !
Comme à peu près tous les matins, Karin Kokubu est en retard ! Néanmoins, sur le chemin vers son collège Sei Ringo Gakuen (le collège de la sainte pomme), elle tombe sur un adorable petit cochon jaune portant un nœud papillon rouge, et apparemment blessé. Le porcinet, qui n’était en fait qu’affamé, se rassasie de la pomme que la jeune fille emportait avec elle et, glissé dans son cartable, fait les 400 coups une fois qu’elle est arrivée à l’école. Quand elle recroise le petit animal quelques jours plus tard, Karin découvre que celui-ci peut voler et parler ! Il lui révèle alors être le prince Tonrariano III de la planète Buringo (en forme de pomme), et offre à la jeune fille un petit poudrier, le « Dream Tonpact ». Quand elle l’ouvre, un groin en surgit pour se greffer sur son nez et, en prononçant la formule magique « Ba Bi Bu Be Burin ! », elle se transforme en petite cochonne dotée de super pouvoirs et d’une cape ! La déception est amère pour Karin, qui rêvait d’être une magical girl comme son idole Cutey Ciao ! Cependant, si elle parvient à récolter 108 perles en effectuant de bonnes actions sous sa forme de Burin, Karin pourra choisir sa métamorphose. De quoi motiver l’adolescente à secourir toute personne en détresse…
Les étoiles filantes sont celles qui laissent les plus beaux souvenirs. Tonde Burin est de celles-ci, célébrant cette semaine un double anniversaire, celui de son début… et de sa fin ! Débutant le 3 septembre 1994, quelques semaines après le manga, la série TV se termine à la fin du mois d’août 1995, un an plus tard… une semaine avant la publication de son dernier chapitre. Malgré sa courte durée (3 tomes), la mangaka Taeko Ikeda réussit à y parodier de nombreuses séries connues de tous les Japonais. Outre l’évidente Sailor Moon, Tonde Burin renvoie également à Perman de Fujiko Fujio, dont le héros risque d’avoir le cerveau grillé si on découvre sa véritable identité – ici, la collection de perles peut disparaître à tout moment si Karin abuse de ses pouvoirs. Cependant, c’est grâce à sa brièveté que la série réussit à être diffusée simultanément à la télévision (51 épisodes produits chez Nippon Animation) et dans le magazine Ciao de Shôgakukan !
Pastichant une bonne partie des tropes de l’animation japonaise, et réussissant à développer une intrigue parfois émouvante sous sa couche d’humour absurde et néanmoins kawaii (comment ne pas fondre devant Burin ?), Tonde Burin franchit rapidement les frontières du Japon pour conquérir dans un premier temps l’Asie continentale (Chine et Corée). Rachetée par Saban en 1997, sa version anglaise sera adaptée à son tour en Europe (Pays-Bas, Pologne, Italie, Allemagne, Espagne, Russie), en Amérique du Sud (Brésil) et au Proche-Orient (Israël). Hélas, à cette même époque, le Club Dorothée tire sa révérence en France où les dessins animés japonais ne sont plus les bienvenus à l’antenne. Notre pays ratera donc un phénomène d’ordre mondial, et ne découvrira Taeko Ikeda qu’en 2013 avec Kilari Star aux éditions Glénat. En célébrant son quart de siècle, AnimeLand rend hommage à la super-cochonne, qui fait plus que marcher au plafond, et milite pour son introduction sur le sol français !
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