Il y a vingt ans sortait au Japon le premier volume relié de Planetes. Ce manga visionnaire, qui a révélé son auteur au grand public, s’avère encore plus réaliste aujourd’hui !
L’espace, frontière de l’infini, fascine toujours autant à la fin du 21e siècle, alors que les vols orbitaux se sont démocratisés. Hachirota Hoshino rêve ainsi de faire partie de l’expédition annoncée vers la planète Jupiter. Prêt à tout pour accomplir son souhait, le jeune Japonais intègre Technora Corp, société spécialisée dans la récupération des débris spatiaux : la moindre pièce issue d’un satellite hors d’usage ou de la séparation d’une fusée à étage peut engendrer des catastrophes s’il rencontre la trajectoire d’une navette ! Il intègre alors l’équipe cosmopolite du vaisseau Toy Box, aux côtés de la capitaine américaine Fee Carmichael et du Russe stoïque Yuri Mihalkov, qui le surnomment rapidement Hachi, soit « bandeau » en japonais, accessoire qui ne quitte jamais son front. Le quotidien des éboueurs de l’espace, sous-considérés et mal payés, se modifiera peu à peu avec l’arrivée d’une nouvelle recrue, l’empathique et positive Ai Tanabe…
Près de 29 000 débris spatiaux d’une taille supérieure à 10 centimètres polluent aujourd’hui l’orbite géostationnaire, un nombre qui ne cesse d’augmenter avec les années ! Les risques d’accidents ne cessent donc d’augmenter, comme lorsque le satellite de communications Iridium 33 a percuté un satellite militaire russe désaffecté, Kosmos 2551, en 2009, générant 1800 déchets orbitaux supplémentaires. C’est pourtant dix ans plus tôt, en 1999, que Planetes a commencé sa publication dans les pages du magazine Morning de Kodansha. Particulièrement documenté, il ne laisse aucun détail au hasard dans sa conception de l’espace « au quotidien » : réalisme des vaisseaux, design des scaphandres, développement de la nourriture… Son auteur, un jeune inconnu d’à peine 25 ans à l’époque, Makoto Yukimura, subjugue alors le lectorat par son dessin minutieux bien qu’encore un peu raide dans la représentation des visages – un défaut qui s’effacera au bout de quelques chapitres.
C’est donc le 23 janvier 2001 que sort le premier volume relié sur les quatre qui constitueront le manga Planetes – on notera d’ailleurs que le titre est écrit avec l’alphabet grec, renvoyant ainsi à l’origine étymologique du terme désignant ces corps célestes, « Vagabond ». De par sa crédibilité et sa documentation, le manga se retrouve adapté en anime pour la chaîne publique NHK en octobre 2003. Produits chez Sunrise, les 26 épisodes s’ouvrent sur un générique pédagogique qui retrace en accéléré les principales étapes de la conquête spatiale, rêve caressé par l’humanité depuis des millénaires. Elle consacre Goro Taniguchi au poste de réalisateur, trois ans avant qu’il ne mette en scène Code Geass, où il retrouvera la même équipe, à commencer par la directrice de l’animation Yuriko Chiba et le compositeur Kôtarô Nakagawa. L’anime n’adapte hélas pas l’intégralité du manga, disponible chez Panini, qui aborde aussi bien les thèmes de l’espace, de l’emploi, du terrorisme que de la place de chacun dans la société. Un foisonnement qui lui permet, vingt ans plus tard, d’être toujours autant d’actualité.
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