#TBT : Transparent

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Sorti il y a vingt ans au Japon, Transparent a fait partie des titres pionniers en France. Tombée injustement dans l’oubli, cette pépite mériterait une réédition : AnimeLand vous explique pourquoi !

Ils sont présents depuis longtemps mais ce n’est que depuis quelques décennies qu’on les a remarqués. Extrêmement rares (il en naît un sur dix millions de personnes), les Transparents sont victimes d’un symptôme étrange. Incapables de maintenir leurs émotions, à l’image d’une carafe qui déborderait sous un filet d’eau constant, ils propagent leurs pensées aux alentours : toute personne dans un rayon d’une cinquantaine de mètres les captera, qu’elle le veuille ou non ! Mais comment réagiraient-ils en réalisant que, depuis leur naissance, on lit en eux comme dans un livre ouvert,  leurs moindres sentiments et émotions se transmettant au public ? Les premiers spécimens en ont perdu la raison, voire se sont suicidés ! Afin de protéger ces trésors nationaux (car, en contrepartie, les Transparents sont de véritables génies aux capacités mentales hors du commun), les gouvernements mettent tout en place pour qu’ils ne découvrent jamais la vérité sur leur cas…

Dès la scène d’ouverture, Transparent pose les nombreuses dimensions qu’implique son concept en apparence tout simple. Dans la foule, Yukio Nishiyama remarque une femme à l’ample poitrine et, devant cette paire de seins, ne peut réfréner ses pensées érotiques agrémentées d’une érection, qu’il cherche au mieux à cacher. Peine perdue, tous les badauds autour de lui ont grillé les pensées du Transparent (y compris l’accorte demoiselle)… mais doivent faire comme si de rien n’était, afin de ne pas éveiller ses soupçons ! Si Yukio est un personnage fil rouge, dont on suivra l’évolution au fil de Transparent (Yoko, la femme chargée de le surveiller finira par devenir son épouse), le manga alterne des histoires indépendantes focalisées sur un personnage différent, le plus souvent narrées d’un point de vue extérieur par une connaissance du Transparent mis en lumière.

Critique sans fard d’une société où le mensonge fait partie intégrante des rapports humains, Transparent est le premier manga de Makoto Satô, ce qui explique un graphisme pas toujours abouti, et parfois largement inspiré du style de la mangaka josei Yumiko Suzuki pour qui il a longtemps été assistant. C’est le 21 janvier 2001 que sort au Japon le premier des huit tomes de la série, qui aura droit à une courte suite en 2006 hélas inédite en France. Preuve de son succès au Japon, le manga sera adapté très rapidement au cinéma en 2001 (avant la sortie du tome 2) dans un long métrage mettant en scène Masanobu Ando, Satorare : Tribute to a sad genius puis, l’année suivante, en drama avec Joe Odagiri ! Hélas, aucun dessin animé n’a été produit autour de ce titre que sa portée psychologique rend toujours autant d’actualité. Pourquoi pas à l’occasion de ce vingtième anniversaire ? Cela inciterait peut-être une réédition française de ce titre hors-norme, après celle que Glénat lui avait offerte en 2004

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon