Vedette absolue du début du siècle au Japon, Kumi Kôda est passée, incognito, au Parc des Expos de Villepinte durant Japan Expo. Peut-être l’avez-vous croisée ?
Enfant de la balle, Kumi Kôda rêve d’une carrière musicale comme celle de ses parents, joueur de flûte en bambou et chanteuse. Après avoir échoué à plusieurs castings, elle finit deuxième sur 120 000 participantes de « Dream Audition » et signe chez Avex. Elle y débute sa carrière en 2000, à 18 ans, avec le single Take Back. Deux ans plus tard, son premier album, Affection, parvient à la douzième place de l’Oricon. Grâce aux titres Real Emotion et 1000 no kotoba, qui apparaissent sur le jeu Final Fantasy X-2, la jeune chanteuse atteint la 3e place de l’Oricon. Malgré d’autres tie-up (notamment la chanson thème du film live Cutie Honey réalisé en 2004 par Hideaki Anno ou le générique de Gilgamesh, Crazy 4 U), Koda n’atteint toujours pas le sommet. Elle décide alors de changer d’image, après avoir reçu l’approbation de ses parents.
Grâce à son clip Kiseki, la chanteuse devient alors une icone sexy et lance le mouvement « ero-kawaii ». Dans la lignée des vedettes féminines américaines, Koda apparaît en tenues courtes et provocatrices qui lui permettent de tenir face aux chanteuses de K-Pop en pleine ascension. En assumant son sex-appeal, elle souhaite également transmettre un message féministe aux Japonaises pour les pousser à s’émanciper à travers les paroles de ses chansons qu’elle écrit elle-même, abordant la sexualité et d’autres sujets tabous. Résultat : Kôda s’impose dans les charts ! De 2005 à 2015, tous ses albums finissent au sommet de l’Oricon. Fin 2005, elle entame un projet colossal : sortir douze singles d’affilée, un par semaine – parmi eux, No Regret sert de générique à La loi d’Ueki. Son succès devient triomphe en 2006 et 2007, où elle détrône Ayumi Hamasaki en nombre de CD vendus (son album Black Cherry restera même quatre semaines d’affilée n°1)… et en popularité auprès des Japonaises.
Elle est ainsi sacrée meilleure porteuse de jeans, et reine des ongles : toutes les jeunes femmes s’inspirent de son look, alors qu’elle multiplie les couvertures des magazines de mode. Revers de la médaille : à 25 ans la jeune femme se retrouve embarquée dans plusieurs polémiques, suite à des propos déplacés et à une relation qu’on lui attribue avec un membre de SMAP. C’est pourtant un membre de BACK-ON, Kenji03, qu’elle épouse en 2011 et avec qui elle a un enfant l’an suivant. Cinq ans plus tard, en 2017, une nouvelle génération découvre la chanteuse grâce au générique de Black Clover, Guess who is back. Ironiquement, c’est à partir de cette même année que la carrière de Kumi Kôda vacille quelque peu : autrefois systématiquement au sommet des charts, ses albums atteignent « uniquement » le top 10. Futée, l’artiste pourrait donc prendre une nouvelle voie artistique. D’ailleurs, elle était présente à Japan Expo sans avoir prévenu ses fans, qui l’ont découvert via Twitter et Instagram, en même temps que le groupe inconnu blank paper qui, durant son showcase, a repris plusieurs chansons de son répertoire. Simple coïncidence ? La question est posée…
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