Double anniversaire pour le manga de science-fiction de Takao Saitô ! Ou plutôt, ses deux adaptations télévisées : 50 ans pour le drama, et 20 pour la série animée.
Depuis des millénaires, deux forces s’affrontent à travers l’univers : Kopu, qui incarne la paix et la justice, et Doruge, le pouvoir du mal. Suite à leur longue bataille, Doruge s’écrase sur Terre et se réfugie sous son sol. Depuis la Doruge Cave, il corrompt les humains en leur offrant des pouvoirs néfastes afin qu’ils répandent le mal sur la planète. Deux adolescents, amis d’enfance qui partagent la même date de naissance, Takeshi Kido et Kentaro Shiratori, se retrouvent ainsi à devoir affronter une créature insectoïde, fuit des exactions de Doruge. Impressionné par leur courage, Kopu leur octroie la possibilité de fusionner, en joignant leurs mains, en une créature surpuissante, Barom-1 ! Il leur offre également un détecteur capable de repérer les créatures engendrées par Doruge, afin de les détruire jusqu’au dernier…
Takao Saitô fut un mangaka particulièrement précoce. Il publie son premier manga à 19 ans en 1956, crée l’atelier « Gekiga Kôbô » avec sept autres piliers de ce nouveau genre d’expression en 1959, et fonde son propre studio de production l’année suivante, afin de garder son autonomie et son indépendance. C’est là qu’il développe à partir de 1968 Golgo 13, saga mythique qui dépassera les 200 volumes. Par conséquent, l’artiste est déjà bien installé en 1970 mais doit continuer à produire afin d’alimenter les 19 employés de Saito Production. C’est dans ce contexte qu’il conçoit un titre de science-fiction pour l’hebdomadaire shônen Bokura Magazine de Kôdansha, Barom One. Le manga ne comporte que 35 chapitres répartis sur deux tomes reliés et ne dure qu’un an, mais il laisse une impression durable sur les lecteurs au Japon. On y retrouve en effet beaucoup de composantes des séries tokusatsu qui cartonnent sur le petit écran, notamment dans la débauche de gadgets du héros : le radar de Barom-1 peut ainsi se transformer à l’envi en pistolet ou en hors-bord, de sorte que le scénario ne ralentisse jamais.
Il était donc logique que le manga donne naissance à une série TV. Diffusée entre avril et novembre 1972 sur Yomiuri TV, elle prend beaucoup de libertés avec l’œuvre de Saitô. Outre un ton plus léger, elle reprend également des clichés du tokusatsu que le mangaka avait évités, comme la débauche de sous-fifres masqués qu’affronte le héros avant l’intervention du boss. Son succès soulève une polémique restée dans les mémoires au Japon : le fils d’un professeur de musique allemand, nommé Dorge, subit le harcèlement de la part de ses camarades en raison de son homonymie avec le grand méchant ! Suite à son témoignage dans le quotidien Asahi Shimbun, un message d’avertissement est diffusé avant chaque épisode du feuilleton live. Aucun disclaimer n’apparaît en revanche dans l’adaptation animée dont la diffusion débute le 7 décembre 2002 ! D’une durée réduite à 13 épisodes, elle doit aller à l’essentiel et rappelle, dans sa narration, l’époque de parution du manga, les seventies – une sensation renforcée par le style de vie des personnages. Disponible légalement sur Facebook, elle accuse aujourd’hui son âge : et si ce cinquantième anniversaire était l’occasion d’une nouvelle adaptation TV ?
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