[Entretien] Keishu Minami : « Toriyama a été très impliqué dans le jeu Sand Land »

C’est par mail et avec l’aide de Bandai Namco que nous avons pu poser quelques questions au producteur Keishu Minami afin d’en savoir un peu plus sur le développement du jeu vidéo SAND LAND. L’adaptation vidéoludique du titre d’Akira Toriyama est désormais disponible en France sur PS5, XBOX SERIES X|S et PC.

[Note : Nos questions ont été envoyées avant que nous ayons pu essayer le jeu ou obtenir les premières infos-clés. Aussi, nous n’avions pas de précisions sur le profil de l’intervenant qui allait y répondre. Nous ne savions donc pas si un développeur ou un producteur prendrait la parole.]

AnimeLand : Nos lecteurs sont particulièrement intéressés par le développement du jeu SAND LAND. Quand est né le projet ?
Keishu Minami : Nous ne pouvons pas partager le timing détaillé, mais nous avons obtenu suffisamment de temps pour développer ensemble le jeu vidéo et l’anime afin de pouvoir plaire aux différents publics.

AL : Combien de temps a duré le développement du jeu et combien de personnes ont été impliquées dans le projet ?
KM : Nous ne pouvons pas non plus donner le chiffre exact ici, mais je peux vous dire que nous avons développé le jeu avec soin, en prenant suffisamment de temps et d’équipes pour créer les vastes cartes de Sand Land et Forest Land et permettre aux joueurs de profiter du monde des œuvres de Toriyama.

AL : Quel est le budget pour ce genre de jeu ?
KM : Nous ne pouvons pas non plus répondre à cette question, mais si vous regardez les modèles de Beelzebub et les véhicules, vous verrez le souci du détail. Par exemple, les ombres ont été créées avec des dégradés de lignes comme celles qu’on trouve dans les mangas, les cinématiques sont richement conçues pour transmettre le style Toriyama.

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©BIRD STUDIO/SHUEISHA ©Bandai Namco Entertainment Inc.

AL : Comment et pourquoi avez-vous choisi le studio ILCA pour produire ce jeu ?
KM : Nous avons parlé à ILCA parce qu’ils ont développé le jeu One Piece Odyssey et qu’ils disposent des capacités de développement nécessaires pour améliorer davantage le travail de l’auteur lors du développement d’un jeu de personnages.

AL : Avez-vous pris des libertés par rapport à l’œuvre originale et l’anime ou s’agit-il d’une nouvelle histoire ?
KM : Bien sûr, le jeu couvre l’histoire du manga, mais nous voulions étendre le monde de SAND LAND, c’est pourquoi nous avons créé Forest Land, imaginé par Toriyama lui-même. Le scénario a été supervisé par Toriyama spécifiquement pour le jeu vidéo et l’anime.

AL : En termes de gameplay, quelles sont vos inspirations ?
KM : Nous avons essayé de recréer le style Toriyama dans le jeu, comme les véhicules méticuleusement dessinés et les visuels des personnages. De plus, nous nous sommes inspirés des puissantes batailles de Dragon Ball et avons essayé de mettre en valeur la force de Beelzebub de la même manière pour ce jeu.

AL : Qu’est-ce qui rend SAND LAND unique par rapport aux autres jeux du même type ?
KM : Tout d’abord, les joueurs peuvent explorer le monde de Sand Land à leur manière à travers Beelzebub. Ils peuvent personnaliser mecha-Toriyama (“Toriyama-mech” en anglais dans le texte, NDLR) qui n’apparaît pas dans le manga, en choisissant de nouvelles couleurs et en changeant les pièces pour l’adapter à leur propre style de jeu. Avec ces véhicules originaux, ils pourront explorer à leur manière les cartes de Sand Land et Forest Land, ils découvriront également les relations entre les démons et les humains dans un monde impitoyable, c’est l’un des atouts uniques de Sand Land. La progression dans cette aventure peut prendre la forme d’une mise à niveau des compétences de Beelzebub et de ses amis pour surmonter les difficultés, mais ils doivent également penser à utiliser les différents mecha de Toriyama et leurs capacités. Par exemple, lorsqu’ils sont coincés devant un pont cassé ou de hauts rochers, ils peuvent utiliser le Jump-bot !

AL : Les joueurs peuvent-ils aborder le combat de plusieurs manières ?
KM : Au combat, il existe deux types d’actions : le combat manuel avec Beelzebub, qui peut généralement affronter un seul ennemi à la fois, et le combat en véhicule, qui combat plusieurs ennemis à la fois. Chaque véhicule a ses propres caractéristiques, certains sont spécialisés dans les attaques de vitesse ou de mêlée, afin que les utilisateurs puissent utiliser ceux qui conviennent à leur style. Par exemple, lorsqu’ils sont submergés par des ennemis difficiles à vaincre avec seulement Beelzebub, ils peuvent utiliser la puissance de feu élevée apportée par le char de combat. Je pense que nous avons réussi à créer un équilibre qui permet aux utilisateurs de profiter à la fois de l’exaltation d’éliminer les ennemis avec des véhicules et de la sensation formidable d’enchaîner des combos avec Beelzebub. Puisque celui que vous utiliserez le plus dépend de vous, j’espère que vous pourrez profiter des deux types d’action dans ce monde désertique !

AL : Nous voyons beaucoup de possibilités créatives, pouvons-nous créer les véhicules et/ou robots de nos rêves ?
KM : Vous pourrez personnaliser les « Mecha de style Toriyama » en choisissant vos pièces préférées en fonction de votre style de jeu, ainsi que modifier son esthétique, avec des couleurs et des décalcomanies pour créer et faire fonctionner des véhicules uniques !

AL : Pouvons-nous posséder plusieurs robots et véhicules en même temps ?
KM : Vous pouvez transporter jusqu’à cinq véhicules à la fois ; vous pouvez avoir les cinq comme chars, ou vous pouvez avoir une flotte bien équilibrée de chars, de motos et d’armures de combat, en basculant entre eux en fonction de la situation.

AL : Peut-on se déplacer librement dans le monde ou parcourir les zones les unes après les autres au fur et à mesure de l’histoire ?
KM : L’histoire commence par une aventure pour trouver la source légendaire, donc l’histoire progresse avec le scénario principal. Au fur et à mesure que vous acquérez plus de véhicules, la zone dans laquelle vous pouvez vous rendre s’étendra et vous pourrez explorer des zones en dehors du scénario et visiter les ruines. Une fois que vous aurez acquis un certain nombre de véhicules, vous pourrez vous rendre librement dans n’importe quelle zone où vous souhaitez vous rendre.

AL : Au fur et à mesure que nous progressons dans le jeu, nous pouvons reconstruire une base. Quel impact cela a-t-il sur le gameplay ?
KM : Les bases sont l’un des éléments très importants dans les différentes aventures du monde de Sand Land. Au fur et à mesure que vous développez votre base, des magasins s’ouvriront où vous pourrez acheter des objets, des ateliers de peinture pour vos robots, des magasins de synthèse de matériaux pour les pièces nécessaires à la personnalisation de votre véhicule, ainsi que des objets consommables qui peuvent restaurer vos HP ou votre véhicule. Au fur et à mesure que vous vous aventurez à travers Sand Land et Forest Land, vos ennemis deviendront plus forts. Développer des bases, renforcer des véhicules et acheter des objets sont des éléments très importants, mais nous n’avons pas conçu un équilibre où vous ne pouvez pas terminer le jeu si vous ne développez pas du tout votre base, c’est donc à vous de décider si vous souhaitez la développer pleinement ou non. Nous vous encourageons à explorer cette vaste carte et à trouver des résidents où s’installer et reconstruire pour vous offrir de nouvelles options !

AL : Le cycle jour-nuit est-il en temps réel ou dépendant d’un scénario ?
KM : Le cycle jour/nuit changera en temps réel. La météo est fixe dans certains événements et cinématiques, mais elle changera en temps réel au fur et à mesure de l’aventure de Beelzebub. Lorsque la météo et l’heure changent, vous ressentirez une sensation différente sur la même carte. Par exemple, certains Raptors sont plus susceptibles d’apparaître la nuit. Vous devrez penser à utiliser les feux de vos véhicules lorsqu’il fait noir.

AL : Pourrons-nous voir un DLC dans le futur ? Avec, pourquoi pas, des cameos d’autres œuvres de M. Toriyama ?
KM : Nous tous, dans l’équipe de développement, avons déployé beaucoup d’efforts pour nous assurer que vous êtes satisfait du jeu principal. Nous espérons donc que vous apprécierez d’abord le jeu principal. Quant aux potentiels DLC, nous y réfléchirons après avoir reçu les avis de chacun. Pour l’instant, nous espérons que vous apprécierez le monde de Sand Land !

AL : Le marché du jeu mobile devient de plus en plus important dans le secteur du jeu vidéo, quelle est votre politique à ce sujet ? Est-ce que ce sont deux choses différentes ou sont-elles compatibles ?
KM : Je pense que l’expérience que reçoivent les utilisateurs est différente entre les jeux mobiles et les jeux sur consoles/PC. Les jeux sur consoles/PC offrent une expérience de jeu plus immersive, tandis que les jeux mobiles permettent aux utilisateurs de tirer le meilleur parti du monde du jeu en moins de temps. Les utilisateurs disposent d’un temps limité, le défi commun aux deux est donc de savoir comment leur rendre le jeu accessible, le défi est de savoir comment fournir du divertissement via le support du jeu et comment susciter l’intérêt. Bien que SAND LAND ait été créé il y a 20 ans, je crois qu’il comporte des thèmes universels qui sont toujours d’actualité aujourd’hui. Il dépeint la destruction de la nature due aux actions insensées des humains et des personnes vivant dans la pauvreté à cause des intérêts personnels de quelques personnes. À première vue, le monde peut sembler sombre, mais les démons humoristiques tels que Beelzebub et les relations entre les démons et les humains sont représentés dans ce monde, et cela montrera quel est le style Toriyama. Un autre élément qui rend SAND LAND si intéressant sont les Mechs Toriyama, qui peuvent être contrôlés par les joueurs. Nous espérons que les gens ressentiront l’expérience immersive et l’attrait du travail de Toriyama.

AL : Allez-vous continuer à adapter les courtes œuvres de M. Toriyama à l’avenir ?
KM : Je ne peux pas répondre sur les projets futurs, mais j’espère que vous apprécierez SAND LAND, pour lequel toute l’équipe de développement consacre toute son énergie.

AL : Comme vous l’avez dit précédemment, Akira Toriyama a été impliqué dans le développement du jeu… Dans quelle mesure ?
KM : Nous avons demandé à Toriyama de vérifier le scénario sous forme de supervision générale. Nous lui avons également fait regarder des vidéos de gameplay pour voir à quoi ressemblent les véhicules et à quel point le jeu était terminé. Il a également planifié le décor original de Forest Land, ainsi que la conception des personnages de la mécanicienne Ann et de l’ange Muniel. Toriyama a donc été très impliqué dans le développement du jeu.

AL : Suite à l’événement tragique, l’actualité autour de Sand Land a-t-elle été maintenue ou modifiée ?
KM : Nous avons lancé SAND LAND en tant que projet comprenant un jeu vidéo, un anime et des produits dérivés pour apporter le charme de SAND LAND dessiné par Toriyama à de nombreux fans du monde entier. Le jeu sortira le 26 avril et sera bientôt disponible, mais nous continuerons à travailler dur pour le proposer au plus grand nombre de publics possible.

Entretien préparé par Anthony de la Cruz.
Remerciements appuyés à monsieur Keishu Minami ainsi qu’à Audrey De La Rocque et William Marcault de Bandai Namco France.
Retrouvez SAND LAND en test et en poster (de l’anime) dans notre AnimeLand X-Tra 73 à paraitre début mai !