Personnalité de la semaine : Yûna Hirasawa

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Sa présence au Toulouse Game Show à la fin de novembre 2024 vient d’être annoncée. C’est l’occasion rêvée de revenir sur le parcours hors norme d’une mangaka particulièrement appréciée en France.

Avez-vous déjà envisagé de changer de vie ? N’hésitez pas à prendre exemple sur Yûna Hirasawa, qui a su prendre son destin en main. Commençons donc par la première partie. Né en 1985, Yûna Hirasawa s’oriente tout d’abord dans des études scientifiques. Pointues. Il faut dire que le jeune homme possède un QI particulièrement élevé, au point d’intégrer le club Mensa, accessible uniquement aux personnes dotées d’un QI de 131, soit 2% de la population mondiale. Une fois diplômé, il entame donc une carrière d’ingénieur. Pendant quatre ans, il travaille pour une société ferroviaire, développe les logiciels de gestion de réservation des sièges, ou l’édition des cartes d’abonnement. Mais rien n’y fait : malgré son confort, cette vie n’est pas celle dont il a envie.

Yûna Hirasawa rêve en effet depuis sa plus tendre enfance de créer des mangas. Il prend donc une année sabbatique pour se lancer dans cette nouvelle voie professionnelle. Mais aussi pour entamer un tournant personnel. Car plus le temps passe, moins Hirasawa se sent à l’aise dans son corps d’homme. Il entame donc en 2013 un parcours de transition de genre, tout en proposant en parallèle ses premières histoires courtes à des éditeurs… avec plus ou moins de réussite. Il dessine donc encore et toujours, sur un maximum de sujets, y compris sa transition. Quand, en 2015, l’obtention d’un prix d’encouragement aux Tetsuya Chiba Awards lui ouvre enfin les portes de la profession, ce thème convainc Kôdansha. Hirasawa narre donc, en 2016, toutes les étapes de sa transition de genre, notamment son voyage en Thaïlande où il subit l’opération qui fera de lui, définitivement, une femme, dans Devenir enfin moi-même.

La nouvelle vie de Yûna Hirasawa débute donc réellement en 2019, quand la mangaka développe sa première œuvre de fiction, Shirayuri wa ake ni somaranai, qui s’inspire des combats aériens au-dessus de la Russie durant la seconde guerre mondiale – deux tomes qui ne devraient pas rester longtemps inédits en France. En parallèle, elle dessine Terrarium, œuvre de science-fiction poétique et désenchantée qui la fera connaître en France grâce aux éditions Glénat. Désormais épanouie, la dessinatrice puise dans son passé de scientifique pour ses designs – les machines à rayons laser de Terrarium viennent directement de ses études ! Changement radical de d’atmosphère, à nouveau, avec Luca, vétérinaire draconique, entamée en 2022. L’univers fantasy lumineux de cette nouvelle série ravit puisqu’elle est toujours en cours au Japon et dépassera donc les quatre volumes, un nouveau record pour Yûna Hirasawa. À l’aube de ses quarante ans, c’est donc une vie personnelle et professionnelle épanouie qui semble attendre l’artiste !

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A propos de l'auteur

Matthieu Pinon