Sakuran

Le manga de Sakuran commence lorsque Kiyoha attend dans une pièce à barreaux où sont exposées les prostituées. Les promeneurs du quartier des plaisirs d’Edo observent les belles avant de faire leur achat, en quelque sorte. Kiyoha, elle, rêve de devenir oiran, le summum de la hiérarchie de la profession, qui lui permettra d’accéder à de nombreux avantages. Mais avant d’en arriver là, il faut faire ses preuves. Malgré le caractère fort voir de cochon de notre jolie héroïne, Kiyoha va susciter le désir auprès du mâle et connaître le succès. Mais lorsqu’elle rencontre un certain fleuriste, son cœur se fissure. Le garçon lui plait et l’éveille au plaisir. Kiyoha pourrait bien tomber amoureuse…

Vous avez connu le film réalisé par Mika NINAGAWA avec pour actrice phare l’irremplaçable Anna TSUCHIYA découvrez le manga, dans une édition grand format avec des pages couleurs, où la mangaka Moyoco Anno vous éblouit de son talent. L’auteur est connue pour ses personnages féminins « grande gueule ». Avec Sakuran, elle met en scène une virulente critique de la société japonaise contemporaine sous couvert d’un scénario historique. Ces femmes exposées à la vue de tous et qui doivent composer un rôle et simuler pour attirer un homme ne sont en rien différentes des office ladies manipulatrices devant se marier à tout prix avant trente ans. Comme dans Happy Mania – vision corrosive de la femme japonaise –, Sakuran révèle la supercherie du jeu amoureux et la main mise indirecte des hommes sur une société féminine toute dévouée à leur bon plaisir.

8.33