Les différents styles Disney

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La raison en est aussi la mode graphique et artistique, qui tend vers le cubisme et le réalisme dans les années 20. A ce jeu, les frères FLEISCHER sont les meilleurs que Walt DISNEY, qui d’autres part n’est pas doué pour le réalisme, bien qu’il veuille l’obtenir. Probable explication de son abandon du dessin. Il ne peut ainsi concurrencer une certaine Betty Boop, cette flapper jazzy plongée dans des aventures incohérentes et dans un monde malléable comme un accordéon.

L’obligation du réalisme. Rendre le dessin animé parlant et chantant est déjà une prise de position réaliste de Walt DISNEY, ce dès Steamboat Willy. Puis les Silly Symphonies approfondissent cet effet de réel qui éblouiera le public avec Le Vieux Moulin. Blanche Neige, Pinocchio et Bambi augmenteront toujours plus cette tendance : caméra multiplan, rotoscope, travail sur modèles humains et animaliers. Cette période va de 1930 à environ 1943, mais elle englobe Fantasia où DISNEY se livre à des expériences variées (des pastorales art déco à l’abstraction pure de la bande sonore défilant à l’écran). Peu de gens l’ont remarqué, mais c’est aussi à partir de cette triomphale période que DISNEY exclut le Jazz, musique qu’il n’aimait guère.

Le style rond, à deux dimensions. A la suite des problèmes économiques dûs aux échecs de ces longs métrages artistiquement ambitieux (Pinocchio ou Fantasia), Walt DISNEY abandonne la recherche du relief ou de la profondeur et se contente de films animés plats, humoristiques et dansants. Peu concluante est son expérience d’incrustation de prises de vue réelles de Carmen Miranda dans Saludos Amigos, ou avec La Mélodie du Sud. Le dessin reste souple et curviligne jusqu’en 1959.

Après la rondeur encore affirmée dans Peter Pan et La belle et le Clochard, ce sont des études préalables d’une animatrice (Mary BLAIR) qui amènent un nouveau style pour presque toutes les années suivantes : personnages longilignes, anguleux, d’allure un peu sèche. Ils y gagnent en force, en expressivité, mais ce résultat ne sera pas atteint avec le premier de ces films, La Belle au Bois Dormant, à cause de héros trop stylisés. En fait, on peut aller jusqu’à dire que c’est le tout récent Tarzan qui réalise le mieux cette promesse. Par ailleurs dans la production postérieure à la mort de Walt DISNEY, il faut détacher le remarquable style ” sinisé ” de Mulan, grande réussite également.

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