Les espoirs de l’animation 2004

0

« Soumettre les étudiants à un travail répondant à une charte, tout en leur laissant libre cours quant à la technique choisie », tel est le credo des Espoirs de l’animation, permettant ainsi aux élèves en écoles d’animation de se confronter aux réalités du monde du travail qui les attend à la sortie de l’école.
La charte de l’année 2004 ? Une durée limitée (de 45 secondes à 1 minute), un mois en tout et pour tout pour la réalisation et un thème : l’égalité entre filles et garçons, qui a délié les esprits.

Un succès grandissant

Initiée en 2002, l’opération ne comptait pour sa première édition que l’école de la Poudrière de Valence. Cette année, elle 4 écoles ont participé au concours (les Gobelins de Paris, La Poudrière de Valence, l’Ecole des métiers du cinéma d’animation d’Angoulême et Supinfocom de Valenciennes, cette dernière étant toutefois hors concours, les films ayant été rendu hors délai. Néanmoins, ce sont 30 films qui ont en tout été rendus, pour ensuite être diffusés durant le mois de mai sur l’antenne de Canal J (et sur le site www.canalj.net), soumis au vote des téléspectateurs et internautes. 9 306 votants ont été enregistrés cette année, soit presque deux fois plus que l’an dernier !

Et comme les films s’adressaient néanmoins à une tranche d’âge relativement jeune, un Jury Junior a aussi été constitué, parmi les participants à l’Atelier d’animation d’Annecy (AAA), un atelier formant les jeunes à la réalisation de courts métrages.

Une influence japonaise

Parmi les 30 films envoyés à Canal J, 13 ont été diffusés ce mardi lors de la conférence de presse : les 4 les plus plébiscités par école, ainsi que le seul film hors concours de Supinfocom. Mélange des techniques (de l’animation en volumes au tout ordinateur, en passant par le papier découpé), différence de visions entre filles et garçons (les techniques de séduction chez les moins de 15 ans…). Encore une fois, les spécificités de chaque école pointaient timidement sous la charte : travail très moderne (techniques 3D, graphisme largement influencé animation japonaise) chez les Gobelins, attention portéé aux détails chez La Poudrière (travail de direction d’acteurs, en l’occurrence des enfants, et de voix)…

Parmi les films préférés du jury, on retiendra notamment le rusé Alors, c’est qui le p lus fort ? d’Anaïs CHEVILLARD s’adressant toutefois davantage à un public plus âgé, à travers une relecture des codes qui ont régi notre enfance (dessin d’enfant reprenant la quitessence de nos fantasmes d’alors : magical girl aux grands yeux lançant des coeurs pour les filles, Bioman rouge pour les garçons), qui aura certainement échappé aux plus jeunes ; et bien sûr les lauréats, respectivement de l’EMCA et de La Poudrière, à savoir Pa’cap, de Patricia MICHEL et Anne-Catherine OTT, 2 gamins qui refusent de reconnaître leurs peurs dans un train fantôme, en rendu original de papier découpé assez speed ; et le mignon Je suis un lion, de Audrey BRIEN, au graphisme très simple.

Le grand gagnant de cette édition aura été Olivier DAUBE, des Gobelins, qui signe avec Jeux d’rôles une petite animation speed, bien maîtrisée graphiquement (du tout Flash) et surtout au scénario astucieux : lorsque la princesse voit enfin arriver son Prince charmant, que fait-elle ? Elle s’empresse d’échanger les rôles grâce à sa baguette magique, parce que c’est pas drôle tous les jours d’être une princesse oisive qui se languit devant sa fenêtre ; la miss préfère courir le monde !
Une sympathique inversion des rôles, à contre courant des idées reçues. Le tout saupoudré d’influences manga (de la goutte de sueur au graphisme kawaï, assumé par son créateur, « dans l’idée de s’adresser aux enfants, donc de retirer une esthétique cliché ») qui a remporté l’adhésion du public, mais également celle du Jury Junior. « L’idée, c’est qu’on donne des rôles aux gamins, qui ne correspondent pas forcément à la réalité, commente le double lauréat. J’ai remarqué qu’un film de l’EMCA traitait d’ailleurs du même thème. » Les enfants ne s’y trompent pas !

A noter : les 3 films lauréats du concours seront diffusés dimanche 13 juin à 14h sur Canal J, et tout l’été en inter programmes.

Parlez-en à vos amis !

A propos de l'auteur