Open Art

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La sélection présentée au Forum des Images comporte 13 films, de 2 à 16 minutes,
exploitant tour à tours pâte à modeler, marionnettes, animation digitale ou
montage vidéo avec incrustation. La volonté des OpenArtistes se focalise
sur l’ouverture à tous les niveaux. Géographique d’abord, puisque l’Europe de
l’Est que l’on sait particulièrement aguerrie à l’animation en volumes a
fourni à Open Art quelques recherches de qualité. Et plastique ensuite,
puisque toutes les formes d’expérimentations filmiques, et toutes les tendances,
sont les bienvenues. Nous pouvons donc télécharger sur le portail des travaux
de représentants de l’animation indépendante internationale, toutes disciplines
et tous styles confondus. La France n’a pour le moment qu’un seul film, un épisode
de France five (1) réalisé par Alex PILOT.

Si pour le moment, le public est essentiellement japonais en raison des barrières
inhérentes à un site disponible uniquement dans cette langue , les responsables
nous ont annoncé la mise en ligne prochaine d’une version anglaise. Au vu de
la qualité de certains films, nous ne vous conseillons que trop de vous procurer
une ligne haut débit pour visionner le catalogue des quelque 450 films disponibles
en permanence sur le site ! Pensez à émettre des avis et des commentaires sur
les films visionnés, les auteurs et les organisateurs du portail tiennent beaucoup
à avoir le point de vue des Français sur leurs travaux. Pour la sélection effectuée
par les programmateur du festival des Nouvelles Images, n’ont étés conservées
objectivité éditoriale oblige , que des réalisations japonaises, variées
certes, mais toutes plutôt difficiles d’accès, ou en tout cas peu « spectaculaires
».

Les coups de coeur

Shellet, une série de 4 petits courts très brefs absolument adorables,
nous propose des minis sketches très poétiques, d’un minimalisme digne de Gaston
CHAISSAC (2). Un bébé éléphant doit affronter la vie, la solitude, et survivre
dans une ambiance très pesante ; on se prend d’affection et d’angoisse pour
cet éléphanteau fragile qui évolue dans un décor dépouillé aux
tons noir, blanc et ocre.

Mention spéciale ensuite à Mr Smith, de TSUJITA Yukihiro : la journée
d’un salaryman, entre cohue du métro et tâches répétitives du bureau, le tout
servi par une musique tantôt jungle tantôt trip hop, qui colle parfaitement
aux images. Animation minimaliste, personnages extrêmement stylisés en noir
et blanc, au trait tremblotant, rappelant les clips animés de Moby : l’efficacité
en 4min20. TSUJITA Yukihiro faisait également partie de la sélection pour une
autre oeuvre, Un restaurant où l’on commande beaucoup.

Double adaptation

Le Forum des Images a en effet pris le parti de mettre en exergue deux courts
métrages illustrant la même histoire, Un restaurant où l’on commande beaucoup
: respectivement de TSUJITA Yukihiro et de NAGATA Nawomi, le premier plutôt
grotesque et pathétique, le deuxième plus noir et angoissant. Deux chasseurs
rentrent dans un étrange restaurant au coeur d’une forêt ; pour accéder à la
porte, ils se voient contraints de traverser une multitude de portes, sur lesquelles
sont inscrites diverses injonctions. Très obéissants, les chasseurs finissent
déshabillés, se tartinent de beurre jusque dans les oreilles et se salent même
la peau, avant de comprendre qu’ils ne sont pas les clients mais le menu du
jour !

Cette histoire est l’oeuvre du célèbre écrivain MIYAZAWA Kenji : une source d’inspiration
pour des animateurs de grand renom, tels YOSHIFUMI Kondô avec Mimi o Sumaseba,
produit au Studio Ghibli ou encore le célébrissime KAWAMORI Shôji (Macross,
Escaflowne), avec son hommage Kenji no haru. S’il est judicieux
d’avoir relevé sur le portail la présence de ces deux courts, la volonté de
les diffuser au sein de la même séance implique forcément,
une comparaison qui ne sert peut-être pas forcément les auteurs.

Une curiosité enfin, l’OVNI Les Frères Komadori : reprenant le principe
éculé du jeu “pierre, feuille, ciseau”, OKAMOTO Akio et ÔHASHI
Hirofumi mettent en scène un montage épileptique d’images live hachurées,
usant et abusant d’images passées en accéléré et au ralenti, des bruitages de
foule ou des images dramatiques pour souligner le gage auquel devra se soumettre
le perdant… Surprenant, débilitant et totalement jouissif.

Un pas vers le professionalisme

Site ouvert au public mais également aux professionnels, Open Art amène parfois
ses talents à se faire repérer : nous avons ainsi appris que SATÔ Dino, le réalisateur
de Treedom un travail hautement technique de morphing d’images numériques
fut contacté par une major pour réaliser une publicité pour la promotion d’une
idol au Japon, Aya Matsuura. De quoi motiver les animateurs indépendants !

Voir le site Open Art.

Rermerciements au NdJ.

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A propos de l'auteur

Meko