Palumu no ki

L'arbre de Palme

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Ce long-métrage de 135 minutes incomparable, inclassable, et plutôt déroutant,

nous a été proposé exceptionnellement sous titré en anglais, un an après sa sortie

au Japon. Oeuvre étonnante de NAKAMURA Takashi, l’un des pionniers de l’équipe

fédérée autour de ÔTOMO Katsuhiro et RINTARO, L’arbre de palme

rappellera pour certains l’étonnant Catnapped, du même réalisateur, en

duo avec INOUE Toshiyuki, un character design très particulier (également à l’oeuvre

sur la série japonaise de Peter Pan).

Un design enfantin… pour un propos mature

L’univers, les personnages et le dessin font très enfantins, très « conte de fées

», les personnages rappellent ceux de L’autre monde   au design très

simple pour pouvoir facilement réaliser des animations complexes  , et les décors

très bucoliques sont d’immenses espaces avec une faune et une flore improbable

et très colorée, comme dans Nausicäa de la vallée du vent. Mais la violence

de certaines scènes, et la maturité des propos de fond, écartent diamétralement

les plus jeunes des spectateurs potentiels. Il y a peu d’humour, mais beaucoup

d’action, à un rythme très déroutant. Tout le film est un enchaînement de scènes

contemplatives, cassées systématiquement au moment où l’on s’y attend le moins,

par des explosions, des combats, enfin bref, toutes formes de catastrophes extraordinairement

bien animées. Les personnages très attachants sont tous torturés et névrotiques,

c’est un monde rude ; et le film aborde discrètement des thèmes très lourds, pédophilie

et enfants esclaves entre autres.

L’histoire est parfois difficile à suivre, sur une trame de fond très Seigneur

des anneaux
: le personnage principal va faire son road-movie en

s’entourant de compagnons pour amener à bon port un « talisman » contenant un

esprit vengeur. Mais Palumu no ki tient quand même d’avantage de Pinocchio,

le héros étant un petit pantin de bois, forcé d’errer pour s’accomplir et devenir

un humain. Si le scénario n’a pas l’air captivant, les rebondissements et les

conflits en fond procurent un réel plaisir.

Un film trop long ?

Le réalisateur NAKAMURA Takashi était directeur de l’animation sur Akira.

C’est un détail, mais au regard de la fin du film, des similitudes se font jour

avec l’oeuvre de ÔTOMO : on se retrouve encore une fois avec une convergence

scénaristique un peu dure à suivre, et un final spectaculaire qui s’étale un peu

trop en longueur, rappelant tout de même que la durée du film aurait sans doute

mérité quelques raccourcis. Un autre problème parasitant la fluidité de l’histoire

réside dans la profusion de noms propres de personnages, de sociétés, de créatures

et de divinités. On n’assimile pas un TOLKIEN en deux heures…

Palumu no ki est très beau, adulte, et c’est un travail d’auteur. On

voyage, à travers les décors fantastiques et les haines farouches que se vouent

les personnages. Palumu deviendra-t-il enfin humain pour plaire à la belle Popo

?

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A propos de l'auteur

Meko