Cette fois encore, le Forum des Images nous propose un large panel de réalisations, parfois peu accessibles, mais très originales et qui témoignent de la jeune création japonaise en matière d’animation. Jeune, car les réalisateurs et animateurs ont 25 ans en moyenne, et en dehors d’auteurs indépendants et autoproduits, ils proviennent pour la plupart d’écoles d’animation « indépendante » (où l’on apprend davantage à faire aboutir un concept, qu’à acquérir un savoir faire technique compétitif). Certains furent notamment découverts à l’Inter College Animation Festival, qui comme son nom l’indique, permet de confronter lors d’une manifestation, différents travaux d’école, dans le domaine de l’animation.
Fishermen
Parmi les chefs d’oeuvres présentés à l’édition 2003, le court-métrage qui a retenu le plus l’attention du public fut sans conteste Fishermen de SAKAMOTO Saku. Ce un poème graphique et humoristique de 14 minutes, à la réalisation très soignée, conte les mésaventures d’une tribu de pêcheurs de poissons géants extraordinaires, évoluant dans l’air. L’univers post-apocalyptique et désertique rappelle les décors de Ken le survivant, avec ses bateaux plantés dans le sable (dont le célèbre Yamato, un énorme destroyer, fierté de la marine japonaise pendant la seconde guerre mondiale). De plus les musiques, la 3D, les effets spéciaux, et l’animation étaient vraiment impressionnants.
Flags
Pour poursuivre avec l’humeur des spectateurs, un accueil chaleureux fut également réservé à un court pourtant déroutant, Flags, mettant en scène de manière très minimaliste des drapeaux, dont l’enchaînement ramenait avec un humour risqué les spectateurs à une actualité internationale inquiétante mais risible.
Buonomo
Dernier plébiscite du public : Buonomo, de TOMINAGA Mai, le pionnier de la « pastanimation » ! Monté comme une sorte de publicité sans annonceur, ce film très amusant, proche d’une comédie musicale, propose une chorégraphie sur une musique bucolique, dans laquelle les acteurs sont des nouilles de différentes formes (idée cadeau de Noël pour maman ?) dont les membres ramollis sont animés de manière très fluide et maîtrisée.
Akai jitenshia
Enfin, Akai jitenshia (Le vélo rouge) et Bip et Bap, de WADA Toshikatsu, étaient tous deux des courts-métrages amusants et très bien réalisés, mais qui manquaient du « génie » qui aurait pu les sortir du rang.
Si ces programmes jouissent de leur diversité, ils en pâtissent tout autant, et ceux qui n’ont pas eu ici de description détaillée ne déméritent pas pour autant. Il est toujours difficile de rendre compte d’un court-métrage tant le concept et le parti pris visuel prennent souvent le pas sur un scénario construit et narratif. C’est donc surtout sur l’originalité ou sur la facture de certains films de ce cru 2003 du Panorama des courts-métrages que nous nous sommes attardés. Vivement 2005 !
A noter : sur les trois séances de courts-métrages proposées par le Forum des Images (voir les autres : Open Art et Digital Stadium), celle-ci était la plus indispensable, puisque les deux autres ont un portail en ligne permettant de visionner les courts en question, alors que cette sélection-ci ne sera plus accessible.
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