Le Toulouse Game Show a été créé par Sébastien Laurens et Frédéric Deveze. Depuis quelques années, ils travaillent en étroite collaboration avec Cédric Biscay de Shibuya International, un cabinet de conseil qui met en relation des entreprises françaises et japonaises. C’est grâce à lui que des personnes comme Yu Suzuki (Virtua Fighter, Shenmue) et Katsuhiro Harada (Tekken) ont fait le déplacement. C’est à la veille de l’ouverture que nous les avons rencontrés tous les trois. Ils nous expliquent le fonctionnement et les raisons du succès de cet événement.
Qu’avez-vous apporté de plus à cette 5e édition du TGS ?
Sébastien Laurens : Cédric (Biscay) nous permet d’avoir des invités exceptionnels, à travers sa société Shibuya International. Nous avions fait un premier test ensemble l’année dernière, avec Shinji Hashimoto (président de Square Enix, NDR). Cette année, nous avons cette fois encore des invités issus du jeu vidéo, mais à terme, nous aimerions proposer aussi au public de rencontrer des auteurs de manga. Idéalement, ce serait bien d’en avoir un de chaque !
Comment faites-vous vos choix d’invités ?
Frédéric Deveze : Tout d’abord, on se fait plaisir en invitant des gens qu’on a envie d’avoir. Bien sûr, on fait attention à ce que le public les connaisse, mais on veut des gens qui nous ont fait rêver.
Depuis deux ans, au-delà du TGS, il y a de plus en plus d’événements en province. Pensez-vous qu’on a fait le tour des salons parisiens ?
SL : Il faut déjà mettre à part Japan Expo qui existe depuis longtemps et s’est imposé comme le plus grand salon européen. En région, on avait du mal à avoir des événements d’envergure, professionnels, avec des invités. Mais quand on a monté le TGS la première fois avec Frédéric, c’était un véritable pari. On est partis dans l’inconnu le plus total. On savait qu’il y avait des fans de manga, mais on ne pensait pas qu’il y en avait autant. Ensuite, c’est le bouche à oreille qui a fait son œuvre.
Pourquoi le TGS se démarque-t-il aujourd’hui des autres salons ?
Cédric Biscay : Je pense que c’est dû au fait que nombre d’événements, en province, étaient au départ gérés par des associations. Par ce biais, c’est toujours plus difficile de convaincre des partenaires, des exposants, etc. TGS est organisé par TGS Événement et, quand on a une société, on est d’emblée plus crédible. Cependant, même s’il y a un business derrière, cela n’empêche pas de travailler avec des gens passionnés.
SL : J’avoue que je ne pourrais pas organiser un salon sur une thématique que je n’aimerais pas !
FD : On explique souvent qu’on cherche à mettre en place ce qu’on aimerait voir si on se promenait dans ce genre de salon.
Est-ce difficile de faire venir des invités japonais dans un salon qui ne se tient pas à Paris ?
CB : Shibuya International a suffisamment de contacts et de connaissances pour convaincre des Japonais de venir, que ce soit à Toulouse ou ailleurs. Néanmoins, notre rôle est de s’assurer qu’ils soient traités correctement une fois sur place. Sinon, tout le monde est discrédité et perdant. Aujourd’hui, je suis sollicité par de nombreux salons, mais pour l’instant, je ne fais venir des invités qu’avec ceux en qui j’ai entière confiance, c’est-à-dire le Toulouse Game Show et Annecy. Il faut savoir choisir les bons hôtels, les classes d’avion… Ces détails comptent beaucoup pour réussir la venue d’un invité. J’apprécie quand les organisateurs le comprennent et ne cherchent pas à économiser quelques euros par-ci par-là. Bien sûr, tout ceci a un coût, mais on peut décider d’avance si c’est faisable ou pas. L’important, c’est de ne pas revenir dessus ensuite. Et une fois sur place, l’invité qui est bien reçu donne toujours le meilleur de lui-même. Ça n’a malheureusement pas toujours été le cas en d’autres circonstances.
Quelle est la prochaine évolution ?
FD : Le salon s’est encore bien agrandi cette année. Il faudra peut-être réfléchir à une future extension, mais ce n’est pas forcément possible ici (au Centre Diagora, dans la périphérie de Toulouse, NDR).
SL : Ce lieu a connu la naissance du TGS et nous y sommes très attachés alors on cherche des solutions pour le maintenir, mais une fois qu’on a rajouté un chapiteau extérieur, cela devient difficile, à moins de déborder sur les routes…
Vous avez lancé, en décalé, le TGS Ohanami qui se tient en avril. Quelle est la place de cet événement ?
FD : C’est une version plus intimiste du salon, plus axé sur la thématique de la culture japonaise. Dès 2012, nous allons développer des thématiques autour de la science-fiction, du jeu vidéo et du manga, mais de façon différente de ce qu’on propose sur le TGS “classique”.
SD : On gardera évidemment des espaces scéniques dédiés au culturel car c’est une demande qu’on nous a faite sur le TGS : des gens voulaient voir des démonstrations d’arts martiaux, de cérémonie du thé… Il se tient lui aussi dans ce centre de congrès, un lieu qualitatif avec des salles de conférences, de projection, un amphithéâtre… Mais cet endroit a un coût et le TGS Ohanami rentabilise à peine la location de cet espace. Sans le dénaturer, on voudrait donc rajouter quelques touches du TGS pour attirer un plus grand public.
TGS Événement et Shibuya International vont s’associer pour lancer le Monaco Anime Game Show qui se tiendra les 2 et 3 mars 2013 à la Principauté de Monaco. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
CB : Je voulais faire depuis longtemps quelque chose à Monaco et, au lieu de me prendre pour un fou, Frédéric et Sébastien m’ont suivi ! Nous sommes allés visiter les locaux du Grimaldi Forum, un centre de congrès absolument magnifique. Cet événement regroupera le jeu vidéo et l’animation, mais aussi le manga, la culture japonaise, etc. On veut faire quelque chose d’ultra-qualitatif. Non pas que les autres ne le soient pas, mais celui-ci sera d’avantage tourné vers ce que peut faire un Festival d’Annecy avec des réalisateurs américains, français, japonais… Idem pour la partie jeu vidéo.
On se fait une certaine image de Monaco. Est-ce qu’un public jeune ira fréquenter un tel endroit ?
FD : On ne vise pas spécialement les résidents monégasques. En périphérie, on a de grandes villes comme Nice et même le nord de l’Italie.
SD : Monaco est un petit écrin : par sa situation géographique, par le lieu du salon, on sait qu’on vivra un moment fort. On pourra partager sa passion tout en découvrant de nouvelles choses. L’événement sera inspiré de ce qu’on sait faire au TGS, mais adapté à Monaco.
Il y a encore des grands absents sur les salons de province, ce sont les éditeurs. Pourquoi ?
FD : Il faut déjà qu’un premier joue le jeu pour que les autres suivent. Nous sommes très contents d’avoir, pour la première fois cette année, un stand Square Enix.
SD : Souvent, la raison est qu’ils ne nous connaissent pas. Ce n’est pas péjoratif, mais ils ont l’impression que sur une taille un peu plus petite, ils ne toucheront pas suffisamment de monde. Quand Square Enix a vu l’année dernière l’amphithéâtre avec son écran de 15 m de diagonale et ses projections HD, ils ont regretté de ne pas avoir amené plus de choses à montrer. En fait, on a du mal à convaincre les éditeurs de déjà simplement venir voir une première fois. Néanmoins, cette année, plusieurs se sont déplacés pour prendre des repères. Je pense qu’on aura de bonnes surprises sur les prochaines éditions.
Souhaitez-vous vous étendre à d’autres villes ?
SD : Non, Monaco est un coup de cœur pour démarrer quelque chose qui n’a jamais été fait jusqu’ici, mais nous n’avons pas l’ambition d’aller sur d’autres villes.
PROCHAINS RENDEZ-VOUS :
TGS Ohanami Edition : les 28 et 29 avril 2012 (site officiel)
6e Toulouse Game Show : les 1er et 2 décembre 2012 (site officiel)
Monaco Anime Game Show : les 2 et 3 mars 2013 (site officiel)
Pas de commentaire
Ca va le faire
Vive le TGS ! \(*u*)/
oh!!^^
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