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En Hongrie, deux familles mafieuses rivales se font face : les Hongrois face aux Tsiganes. Au milieu de toute cette agitation, on retrouve Ritchie et Julie, fils des chefs de familles tsiganes et hongrois. Ils sont attirés l’un par l’autre, mais sans le sou. Or, c’est bien connu, l’argent fait tout… Ritchie réunit donc tous ses amis pour trouver un maximum d’argent, et vite.
Dit comme ça, on croirait retrouver la trame principale de Roméo et Juliette, tout juste modernisée. Mais il n’en n’est rien. Tout d’abord, le film commence par une présentation de la petite ville hongroise dans laquelle se passe l’histoire et celle-ci n’a rien de romantique. Prostituées, flics ripous, gangs, violence… Bienvenue dans l’Europe de l’Est post-communiste. Mais après tout, cette vision ne diffère finalement que sur la forme de celle d’un Baz LHURMAN dans son Roméo + Juliette avec Léonardo di CAPRIO et Claire DANES. La pièce de William SHAKESPEARE peut se réinterpréter à l’envi, et faire des deux familles des mafieux se tient parfaitement… En fait, le problème ne se situe pas vraiment là, mais plutôt dans le déroulement du scénario en lui-même. Disons que le film part vite dans le grand n’importe quoi.
Tonton, j’ai fumé la moquette
On doit la réalisation de The District ! à Aron GAUDER, diplômé en 1999 du département des arts appliqués de Hongrie, et réalisateur d’une animation pour le musée national hongrois (!) en 2001, ainsi qu’une série télé en 2003… Le jeune homme s’est entouré pour signer son script d’un certain Laszlo Jakab ORSOS, malheureusement inconnu au bataillon.
Les deux hommes, ayant sans doute abusé de la cigarette qui fait rire se sont visiblement dits que pour moderniser SHAKESPEARE, il fallait aller loin, vraiment loin. Alors, pour trouver de l’argent, un ami de Ritchie va avoir l’idée suivante : remonter le temps à l’époque de la Préhistoire, tuer des Mammouths passés à la lotion capillaire, et les laisser pourrir le temps que, dans le futur, tout cela se transforme en pétrole ! Et oui ma bonne dame… Remarquez, ne connaissant rien à la création du pétrole, laissons leur le bénéfice du doute. Toutefois, même en acceptant cela, il faut aussi compter avec la scène durant laquelle un des ados tue des mammouths à mains nues…
Comprenez donc que le film sombre très vite dans le grand délire, notamment lorsque, le pétrole coulant à flot, les puissances occidentales que sont la Russie, l’Angleterre, Israël et les Etats-Unis veulent s’en emparer, quitte à raser Budapest pour cela…
C’est donc du gros, du très gros auquel on a droit, le tout saupoudré de séquences de rap dans le genre de 8 miles, ou de séquences mettant bien l’accent sur les protubérances mammaires des bitchs de service et de leur capacité à se servir de leur bouche…
Stand the gettho
The District ! se révèle intéressant pour plusieurs raisons : tout d’abord, techniquement parlant, le film fait assez fort. Filmé en 2D et 3D, il utilise des personnages découpés comme héros, affublés de photos retouchées en guise de visages. Cell-shading à l’appui, les jeunes héros se déplacent avec une fluidité intéressante et se révèlent expressifs. Qui plus est, l’humour vache et l’aspect délirant du film changent agréablement de ce qu’on a l’habitude de voir, exhalant une grande bouffé d’air et une furieuse envie de voir plus de jeunes talents s’exprimer.
Se pose néanmoins un problème : le film n’arrive pas à conserver l’intérêt du spectateur. Les séquences de rap ralentissent inutilement l’action, et le film change trop souvent de rythme et de ton. On sort de la projection amusés, mais pas emballés, espérant plus et mieux.
See you next time ?
Assurément, avec Aron GAUDER, on a affaire à un jeune talent prometteur. Indiscipliné, et politiquement incorrect, GAUDER ressemble à un jeune frondeur… Lui reste désormais à mieux canaliser son énergie afin que son film garde la même puissance et ne disperse pas trop. Il lui faudra aussi faire attention à son discours politique (BEN LADEN vit dans la cave d’un des héros et se révèle être un sympathique terroriste. Ben voyons !), versant trop facilement dans la caricature alter mondialiste… D’ici là, jetez un oeil à The District.
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