Coupe des Quatre Maisons de Banquiselard.
Dernier repas à Ibuta, résultats du quatrième jeu et retour à Banquiselard
Dans l’immense salle qui regroupait tous les élèves autour de nombreuses tables basses accueillant chacune une douzaine de personnes avait été déposée une urne où chaque élève de Banquiselard avait dû déposer le nom des trois personnes dont il avait préféré le récit, lui-même excepté. Il y avait eu évidemment quelques petits malins pour tenter de se favoriser ou de favoriser leur maison, mais il fallait reconnaitre à l’ensemble des élèves une certaine tenue — si on mettait de côté le chauvinisme dont ils faisaient preuve, évidemment — le dépaysement y était certainement pour quelque chose.
Baklael avait réussi à être admis à la table de Hagrid et se régalait d’un délicieux poulet au curry (il avait préféré rester dans des saveurs connues ce soir là) en compagnie d’une demi-douzaine de sorciers d’Ibuta dont deux professeurs. Il connaissait les élèves, un jeune garçon d’une petite douzaine d’année, un autre garçon qui avait fêté sa majorité la veille et deux jeunes filles d’une quinzaine d’années qui avaient l’air de ne jamais se quitter, depuis le lendemain de son réveil. Il avait en effet été sorti du lit par Hagrid qui l’avait pratiquement traîné à travers toute l’école bouillant d’excitation et quand ils arrivèrent à destination, Baklael avait perdu toute envie de se rendormir et comprit l'excitation du demi-géant : Il avait face à lui les quatre élèves en question qui s’affairaient autour d’un cerf mesurant au bas mot trois mètres au garrot.
Le plus jeune des élèves appliquait un baume sur une blessure de l’animal à la patte avant gauche. Le plus âgé était assis à côté de l’animal, l’air inquiet et l’attention se portant sur une carte. Pendant ce temps là, les deux jeunes filles semblaient très concentrées, leurs baguettes pointées sur le flanc caché de l’animal. Poussé par la curiosité Baklael se détacha de l’étreinte de Hagrid qui avait oublié de le lâcher, tourna précautionneusement autour du cerf monumental et constata que les deux amies travaillaient à soigner une blessure profonde. Baklael n’avait pu en déterminer la nature exacte à cause des baumes qui limitaient la visibilité et il se demandait comment les deux jeunes filles pouvaient réussir à travailler correctement sans une blessure visible. Il apprit par la suite que les jeunes filles travaillaient avec les onguents, en modifiant la nature selon la blessure. Il passa par la suite toutes ses journées avec ces quatre élèves régulièrement rejoints par l’un des deux professeurs qui avaient la charge des créatures magiques à Ibuta. (L’un était spécialisé dans les Yokai, le second dans les manifestations de l’esprit de la nature.)
Baklael assista au rétablissement du cerf qui se révéla être l’Esprit Gardien de la Montagne la plus proche. Ce dernier avait eu un désaccord avec un Yokai particulièrement puissant et ne l’avait chassé de la terre qu’il protégeait qu’au prix d’une terrible blessure. Un Mushishi avait été dépêché sur place avec une escorte de plusieurs sorciers pour protéger et entretenir la montagne en attendant le retour du gardien des lieux. Il croisa aussi un Tanuki déprimé qui refusait de se transformer en autre chose qu’une femme très pâle aux longs cheveux noirs lui tombant devant les yeux. Il eut aussi l’occasion partir en expédition à la recherche d’un Kappa qui accepterait de venir vivre dans le marais d’Ibuta, l’ancien ayant « des affaires à mener à l’extérieur d’Ibuta ». Ce qu’un Kappa pouvait bien avoir à faire « à l’extérieur » restait cependant un mystère aux yeux de Baklael.
Le dernier repas à Ibuta avait une saveur particulière. Suite à l’accident lors de leur arrivée, il avait été décidé que les élèves de Banquiselard partiraient quelques jours plus tard, le jeudi, en début de soirée. La majeure partie des élèves avait perdu les premiers jours de la semaine pour arriver à Ibuta ou chercher ceux qui s’étaient perdus accompagnés de sorciers d’Ibuta. Il avait semblé dommageable aux membres des corps professoraux des deux écoles de voir l’échange ainsi gâché et il avait été décidé de le rallonger de quelques jours. Ce qui repoussa, donc le départ au Jeudi soir, qui était arrivé encore bien trop vite selon les élèves des deux écoles.Cela ne les empêchaient cependant pas de se montrer ravis des animations qui leur furent proposés pour fêter le dernier soir.
Une troupe de Tanuki s’était d’abord donné en spectacle, se métamorphosant à rythme effréné et moquant les travers des humains dans des sketches pour le moins réussis qui avaient plongés la salle dans des vagues de rire qui montèrent crescendo jusqu’au dernier sketch durant lequel les Tanukis contèrent, à leur manière, les rites amoureux des humains et qui fut accueilli par des rires tonitruants et un nombre considérables de larmes de rire. Ils avaient été suivis par des démonstrations de sorciers d’Ibuta et de Banquiselard qui connurent comme point d’orgue un duel amical entre les directeurs des deux écoles qui se termina sur égalité comme le commandait la bienséance mais qui n’en fut pas moins époustouflant. Il fut ensuite temps de manger, la nourriture n’apparut pas comme à Banquiselard mais était apportée par des élèves qui s’entrainaient par la même occasion aux sorts de lévitation et, pour les débutants, de récurage. Durant le repas, Baklael aperçut un des professeurs d’Ibuta qui apportait un shamisen qui semblait très ancien, quoique bien entretenu.
Quand le repas fut terminé, Baklael annonça les résultats des votes. Il allait commencer son discours en demandant de l'attention, par simple réflexe, mais réalisa à temps que de l'attention, il en avait. C'en était même gênant. Ce fut donc un Baklael rougissant sous le regard fixe de toutes les personnes présentes qui commença maladroitement son discours :
"Vous avez dû tous voter… Enfin, ce n'est pas forcé, mais… Bref. Hum." Il murmura un juron en Fourchelang et repris plus tranquillement la parole. "Sans plus vous faire attendre, je vais vous annoncer les résultats. Il y a eu douze votes, dont un blanc. Les onze autres ont été estimés valables."
Ayant récolté 0 point : Bub, Gexian et Sebulon.
Ayant récolté 1 point : Sotelo
Ayant récolté 4 points : Kinara et Vongola
Ayant récolté 6 points : Sellenee
Ayant récolté 7 points : Feanor
Ayant récolté 11 points : Félicitée
Arrive enfin, à la deuxième place, avec 13 points : Otakugirl Lestrange
Des applaudissements polis s'élevèrent un peu partout, tandis que d'autres beaucoup plus enthousiastes venaient célébrer les premiers points de la Maison à laquelle les élèves enjoués appartenaient.
Et la grande gagnante de ce jeu, avec 20 points, est sans réelle surprise...
AKIKO LESTRANGE (ndlr : fufufu !)
Les Gryffondor éparpillés sur de nombreuses tables se levèrent en criant, applaudissant, tapant du pied et sifflant. Il fallut que Baklael recourusse au sortilège d'amplification vocal, murmurant "Sonorus" une fois sa baguette posée sur sa gorge, pour se faire entendre dans le vacarme.
"Suite à ce quatrième jeu, Pouffsoufle est donc crédité de 3 points et Gryffondor de 7 points." Un tonnerre d'applaudissement retenti de nouveau. "Ce qui nous donne donc, en tête de la Coupe des Quatre Maisons, Serdaigle avec 27 points suivi à la deuxième place de Gryffondor avec 10 points (quelques cris et applaudissements se firent entendre). Arrive ensuite Poufsouffle à la troisième place suite aux trois premiers points marqués aujourd'hui. Et (le ton de Baklael changea en quelque chose de plus lugubre qu'à l'accoutumée) à la quatrième place (on entendit distinctement des élèves crier "Tu peux dire la dernière place !"), je disais donc, à la quatrième place, Serpentard qui n'a pas encore eu l'occasion de se distingu…"
Mais Baklael ne put terminer sa plaidoirie, des sifflements et des rires montant de nombreuses tables. Il décida donc de laisser tomber. Il seraient bien obligés de reconnaitre la valeur de sa Maison quand elle brillerait. Et ce jour finirait par venir grommelait-il lorsqu'il vint se rassoir à sa table chassant sa mauvaise humeur en regardant la dernière animation au programme de la soirée, une représentation de Kabuki magique particulièrement spectaculaire qui narrait les aventures du sorcier Soichiro Ibuta, fondateur de l'école et reconnu comme le plus grand sorcier du XIIIe siècle.
Le directeur d’Ibuta — un très vieil homme totalement chauve, mais compensant cette absence capillaire par une longue barbe blanche, aux yeux bridés d’un noir de geai — prononça ensuite un bref discours qui fut soutenu par un air lancinant et triste qui gagnait en force alors que la fin du discours approchait. Bientôt seul le shamisen répandait sa douleur à travers la salle. Pendant quelques minutes personne ne put se résoudre à faire autre chose qu’écouter la musique qui retournait les sens. Baklael remarqua que des larmes coulaient malgré lui sur ses joues mais ne pouvait même se résoudre à les essuyer de peur d’esquisser un bruit qui trouble l’air prodigieux que l'instrument ensorcelé jouait seul.
Il percevait pourtant comme une vague sourde de murmures qui s’élevait des tables voisines mais ne pouvait imaginer que quiconque puisse se détourner ne serait-ce qu’une seconde de la musique. Un visage en pleurs vint pourtant entrer dans son champ de vision. C’était le jeune garçon qui était assis à côté de lui et qui s’approchait pour lui donner une accolade secouée de sanglots. Son esprit se détacha alors de la délicieuse complainte de l’instrument sans le moindre problème et il passa la demi-heure suivante à faire ses adieux aux personnes qu’il avait croisées durant ce séjour.
Le vieux directeur d’Ibuta avait expliqué sans même sembler prendre la parole, comme dans une conversation qui aurait eu lieu entre lui et toutes les personnes présentes, que le shamisen avait été ensorcelé par une sorcière qui avait dû parcourir tout le pays durant sa vie entière suite à la mort de sa famille avec qui elle s’était disputée lors de leur dernière rencontre. Elle avait alors transmis son chagrin à son instrument qui avait continué à jouer les airs que son ancienne propriétaire pinçait autrefois et qui plongeait les gens dans une transe durant laquelle toute gêne disparaissait au profit de la seule volonté de témoigner du manque que l’absence de l’autre nous causerait.
Alors que le Shamisen ensorcelé jouait encore sa musique, aigre, belle et terrible, Feanor avait rassemblé ses élèves et leur avait mis une corde entre les mains, quand il fut certain que tout le monde s’y accrochait bien, il annonça le départ : un, deux, troi…
Tout se troubla et commença à tourner autour de Baklael. La corde était devenue rigide et il s’y agrippait autant qu’il le pouvait. Il se senti cogner les personnes qui l’entouraient et soudain toucha lourdement un sol humide, la corde redevenue lâche entre ses mains. Il avait réussi à atterrir debout, devant la grande porte de Banquiselard, contrairement à une petite moitié des élèves qui pataugeaient dans la boue. Ce n’était pas la première fois qu’il empruntait un Portoloin, mais il songeait cette fois encore qu’il fallait vraiment travailler à l’arrivée de ces artefacts. Il aida à se relever Crabbe qu’il avait déséquilibré à l’arrivée malencontreusement et quelques première et deuxième année qui était encore secoués par le mal du portoloin. Bientôt tout le monde dans son entourage discutait avec énergie de l’arrivée, Baklael entendit un jeune garçon non loin de lui raconter qu’il avait réussi à atterrir sur un seul pied, alors que ce dernier avait été relevé par Baklael alors qu’il se massait le derrière. Ses camarades avaient cependant relevé la boue sur l’arrière de sa robe de sorcier et son mensonge n’avait pas fait long feu. Baklael aperçut soudain du coin de l’œil, alors que les portes s'ouvraient, quelque chose s’élever dans le ciel. C’était le directeur, Feanor Curufinwe qui venait d’enfourcher son balai pour se diriger vers le château… en feu.
Des cris s’élevèrent parmi les élèves qui avaient suivi du regard le directeur. Nombre cherchèrent l’origine des cris qui s’amplifiaient autour de Baklael, pensant à des élèves blessés par l'atterrissage, mais bientôt tout le monde avait le doigt pointé vers le château. Un cri d’épouvante vint alors supplanter le brouhaha que la vue de l’aile droite en feu du château avait suscité. Une jeune élève de Poufsouffle en était l’auteur, Baklael qui dépassait d’une ou plusieurs têtes les élèves n’eut aucun mal à la repérer elle avait portée sa main gauche sur sa bouche tandis que la droite s’élevait vers le ciel. D’autres mains se levèrent alors vers le ciel et ce fut bientôt la panique parmi les élèves. Baklael lui aussi avait les yeux fixé sur le ciel nuageux où quelque chose bougeait… Pendant une seconde, comme tous les élèves, il pensa à la marque de Voldemort. Mais cette marque là, ne représentait pas une tête de mort et un serpent. On pouvait voir huit flèches sortir d’un cercle contenant trois lettres. M, Z et C. A moins que ce Z ne soit un N couché, songea Baklael qui lui trouvait une allure étrange. On pouvait aussi constater que la moitié de la marque était d’un noir implacable tandis que l’autre moitié brillait d’un blanc immaculé.
Il serait plus tard considéré que la Première Guerre du Chaos avait débuté le jour où les élèves de Banquiselard revenant d’un échange mouvementé avec Ibuta pour trouver leur château en feu — qui avait survécu à l’incendie grâce à la rapidité de réaction du directeur de l’époque Feanor Curufinwe et du travail acharné des sorciers qui étaient restés sur place pendant l’échange et qui avaient ralenti la propagation du feu d’origine magique certaine — avaient aussi découvert dans le ciel une marque encore inconnue du monde magique mais qui deviendrait rapidement aussi célèbre, voire plus, que celle de Celui-Dont-Il-Ne-Fallait-Pas-Prononcer-Le-Nom : La marque des Mages Noirs du Chaos, raccourcie par l’usage en « Marque du Chaos ».