~~Banquiselard~~ Slytherin's side.
Chapitre 7 : "Fort heureusement, le ridicule ne tue pas"
La soirée avait été mouvementée. Tous les élèves avaient participé au sauvetage de la forêt interdite à leur niveau et la marque apparue de nouveau était dans toutes les conversations. Beaucoup pensaient à un pyromane qui serait aussi porté sur la mégalomanie. Baklael lui se sentait étrangement vide alors qu'il lançait des aguamenti sur les cendres qui menaçaient de s'enflammer de nouveau. Quand la nuit tomba, les élèves furent renvoyés à leurs études tandis que des sorciers du Ministère terminaient le travail.
Baklael s'était laissé porter par ses pas, incroyablement morose et s'était retrouvé non loin des toilettes du 7eme étage devant la Salle sur Demande. Un de ses sourcils se souleva devant l'incongruité de la situation (la salle commune des Serpentard était au sous sol, pourquoi sa démarche mécanique l'avait-elle fait gravir des escaliers quand il était perdu dans ses pensées ?) puis il fit demi-tour et se rendit dans les cachots avant de rester bloqué devant un mur vide qui refusait de le laisser passer.
Le mot de passe avait changé et personne ne l'avait prévenu… Par chance, un des préfets de Serpentard le rejoint rapidement, lui demanda ce qu'il attendait.
– J'attends quelqu'un qui connaisse le mot de passe.
– Qu'est ce que tu racontes ? Je te l'ai donné hier juste avant que tu ne commences à faire le clown.
– Je m'en souviendr… Le clown ?
– Oh non !
– Quoi ?
– Tu ne te souviens de rien ?
– Je ne me souviens, ni d'avoir fait le clown, ni que tu m'aies donné le mot de passe, si c'est ta question.
– Et merde !
– …
– Si j'étais toi, Baklael, je chercherais qui me déteste dans le château. On dirait que quelqu'un a utilisé une potion de polynectar avec "un bout de toi" dedans…
Baklael n'en sut guère plus durant la soirée. Il était anormalement fatigué et il tomba sur son lit, s'endormant sans même prendre la peine de se déshabiller. Sans même prendre le soin de fermer totalement son esprit par occlumancie, même s'il était si fatigué qu'il avait déjà l'esprit particulièrement vide quand le sommeil s'abattit sur lui. Sans savoir comment, il se retrouva dans une salle de classe qu'il ne reconnaissait pas. Il parlait avec la directrice de sa maison. Elle lui expliquait que les entrainements de Quidditch étaient annulé parce qu'il ne se souvenait plus du mot de passe pour monter sur son balai. Il essaya un mot de passe au hasard et son balai se transforma en un serpent de feu, il s'entendit crier "Nael" n'ayant aucune idée de ce qu'était un "Nael" mais le serpent de feu s'envola et se dirigea vers la forêt. Baklael le poursuivit en moonwalk mais des escaliers apparurent et il tomba. Il était trop tard, la forêt était en feu. Soudain une baguette géante apparut et lança un aguamenti qui provoqua un raz de marée qui emporta Baklael jusque dans une grotte. Il y faisait sombre. Bientôt ses sensations se transformèrent. Il n'avait pas eu la sensation de sécher, mais ne se sentait plus vraiment mouillé. Il faisait toujours aussi noir mais le manque de lumière ne l'inquiétait pas… Il ne savait plus vraiment qui il était, mais il n'avait pas peur. Ni froid. Un bruit sourd se répandait régulièrement. Un bruit plus complexe qu'un simple coup. Plus vivant aussi. IL entendait le bruit revenir, encore et encore. Régulièrement. Soudain IL entendit autre chose. Encore LE bruit. Ou plutôt, LES bruits. Cela sembla durer une éternité. Il était terrifié. Le bruit sourd et vivant était devenu frénétique. IL avait envie de pleurer mais aucun son ne sortait de sa bouche. A moins que… Il entendait des cris. Ils étaient lointains. Baklael les entendait surmontant une voix en Fourchelang qui parlait de lumière ! Il se sentit tomber.
Et se réveilla, par terre. Des visages l'entouraient.
– Désolé, tu criais alors on t'a poussé pour te réveiller mais…
– Mais on a peut être poussé un peu fort…
– Pas grave. Merci. C'est bon je vais bien. Désolé, pour le bruit. Il est quelle heure ?
– Trop tard pour se recoucher, mais on est en avance.
Baklael sentit un vif sentiment de plaisir lui traverser l'échine ! Il allait pouvoir profiter de ce temps libre pour… Pour quoi, d'ailleurs ? Il avait envie d'aller voir quelqu'un, mais il ne parvenait pas à savoir qui. Il mit cela sur le compte du rêve, ou du cauchemar, ou quoi que ce soit d'autre et chercha un moyen d'utiliser la demi heure d'inactivité qui se profilait devant lui.
Il n'eut cependant pas le temps de trouver lui même la réponse qu'on s'empressait de la lui apporter.
– Au fait qu'est ce qui t'a pris hier ?
– Hier ? Je ne vois de quoi tu parles, Arthur.
Arthur Shacklebolt, fils de Kingsley, un des membres les plus importants de l'Ordre du Phénix avait été envoyé à Serpentard avec sa sœur jumelle, Keira, au grand dam de leur père qui avait envoyé plus de Sorciers issus de cette Maison à Azkaban durant sa carrière d'Auror que de toutes autres origines confondues. Comme son père, il était grand et avait une peau d'ébène. au contraire de son père, cependant, il avait de très longues tresses de cheveux noirs, lui descendant jusqu'à mi-dos.
– Tu te moques de moi ? On croyait que c'était encore un de ces paris débiles. Tu as dégringolé des escaliers, tu t'es pris la tête avec Kinara…
– Avec Kinara de Serdaigle ? Pourquoi j'aurais fait ça ?
– Tu l'aurais bousculé et envoyé dans les roses quand elle ne s'est pas écrasé. Ensuite tu aurais parlé de du-du-du-du-duel…
– J'aurais imité un dialogue de Yu-Gi-Oh ? Ce dessin animé débile ? Moi ? C'est une nazerie ce truc, pourtant.
– Jamais entendu parler.
– C'est un truc de Moldu.
– Ça ne donne pas spécialement envie d'être un Moldu.
– Tout n'est pas aussi mauvais que Yu-Gi-Oh dans les trucs de Moldus.
– C'est toi l'expert. En tout cas, il y a des tas de témoins de tes frasques d'hier.
– Ce ne sont pas mes frasques. Quelqu'un a apparemment vraiment utilisé du polynectar pour prendre mon apparence. Et il ne voulait pas uniquement le mot de passe de notre Salle Commune, il voulait aussi me ridiculiser.
Baklael passa sa journée à chercher à comprendre ce qui s'était passé. Il finit par avoir une bonne idée de comment la journée s'était déroulée. L'imposteur avait pris son apparence en fin d'après midi. Il avait croisé le préfet de Serpentard qui lui remit l'ex nouveau mot de passe (il avait été changé dès qu'on l'avait su ébruité), il avait ensuite enchainé les actions ridicules et avait dansé le Moonwalk. Baklael avait retenu ce détail car il avait son importance. L'individu qui avait pris son apparence était un très bon danseur qui avait une bonne connaissance du monde Moldu. c'était son indice le plus prometteur. Il n'était cependant pas très pressé de découvrir qui lui avait joué ce tour. Il n'était pas allé bien loin, songea-t-il.
Il ne s'endormit pourtant pas avec ses sentiments.
Alors qu'il revenait de la salle de bain, les cheveux en vrac et humide, il croisa le regard de Crabbe. Ce dernier ne lui avait pas adressé un seul mot de la journée et Baklael le réalisa à cet instant, lisant un grand trouble chez le jeune garçon. Maintenant qu'il y prenait garde, Baklael sentait une terrible anxiété chez le petit Serpentard (il était assez grand pour son jeune age, mais restait petit comparé à Baklael qui avait atteint sa taille adulte depuis quelques années déjà.)
– Qu'est ce qu'il y a Crabbe ?
Crabbe sursauta.
– La vache ! Qu'est ce qui s'est passé avec l'imposteur ? Qu'est ce qu'il t'a fait ? Je t'assure que ce n'était pas moi, plus la peine d'avoir peur !
– Tu ne te souviens de rien ?
– Si, je me souviens de ma journée normale. Si on considère qu'aller aider à éteindre un feu alors qu'une marque étrange flotte dans le ciel est une journée normale, bien sûr.
– L'imposteur d'hier… C'était probablement un Gryffondor.
– Merci Crabbe. Tu es toujours d'une aide précieuse… Evidemment que c'est un Gryffondor ! Qui irait faire une blague de ce genre là ! Chez Poufsouffle on ne trouverait pas ça très Fair Play, chez Serdaigle, on aurait trouvé quelque chose de pire à me faire faire (Crabbe pâlit de nouveau, Baklael fit semblant de ne rien remarquer) alors qu'une humiliation aussi débile, c'est signé Gryffondor sans le moindre doute !
– Je l'ai vu avec des Gryffondor.
– L'imposteur ? Tu sais qui c'est ?
– Il était toujours toi.
– …
– Tu es sûr que ce n'était pas moi ? Hier j'ai discuté avec des Gryffondor pendant un moment…
– Non, c'était lui. C'était juste après les trucs étranges que tu… Qu'il avait fait.
– Crabbe, je suis désolé. Je n'aime pas faire cela, mais là il faut que je "voie" cela par moi même. Legilimens !
Baklael avait levé sa baguette et lancé le sort en instant et s'était retrouvé dans les souvenirs de Crabbe. Il se vit agir n'importe comment à travers les yeux de Crabbe et fut interloqué par le niveau de ressemblance de son sosie. Il bougeait comme lui la plupart du temps à l'exception de quelques occasions où il semblait presque agir comme un robot qui aurait attendu des instructions le regard vide avant de les exécuter les gestes vifs qui ne lui ressemblaient pas du tout. Cependant le reste du temps, il avait l'impression de regarder un film dont il était le héros débile et méchant. Il se vit soudain approcher de Crabbe… Près. Trop près. BEAUCOUP TROP PRES !
Sous le coup de la surprise de l'offense, Baklael faillit quitter l'esprit de Crabbe, mais se ressaisit. Il revient sur l'évènement. Il s'était vu, Crabbe l'avait vu, en train de lui déclarer sa flamme… Crabbe avait été profondément étonné. Baklael fouilla dans le cerveau de Crabbe pour comprendre ce que ce dernier ressentait réellement et trouver les mots pour réparer ce que le "plaisantin", mais le mot était bien trop faible, constata Baklael, avait détruit. Il y était évident que le jeune Serpentard admirait son ainé. Les sentiments étaient embrouillé mais Crabbe "n'aimait" pas Baklael. Celui ci soupira de soulagement. L'amour c'est bien mais dans ce cas présent, il préférait ne pas le voir compliquer les choses.
Il se concentra de nouveau sur les souvenirs de Crabbe et se vit disparaitre de son champ de vision. Crabbe resta quelques instants sans réaction. Soudain, comme si on venait de lui enfoncer une aiguille dans le fondement, il s'agita, ouvrit son sac et en sortit deux objets. Baklael n'en reconnut qu'un seul. Une cape d'invisibilité ! Baklael se demanda comment il l'avait obtenu. Un souvenir lui apprit que Crabbe l'avait trouvée dans le bureau de son oncle avec l'autre objet, une sorte de flacon. Crabbe avait compris que le flacon contenait un produit qui supprimait les odeurs pendant plusieurs minutes ! Voilà comment Crabbe avait pu suivre Baklael quand il était allé dans la forêt pour chercher un œuf de basilic qu'il pensait n'avoir jamais trouvé. De retour dans le souvenir qui l'intéressait Baklael observa Crabbe s'asperger minutieusement tout le corps de déparfumeur, enfiler sa cape d'invisibilité et se diriger vers le parc, suivant la direction vers laquelle Baklael était sorti. Une fois à la porte d'entrée du Chateau Baklael se vit en compagnie de trois Gryffondor dont deux qu'il ne connaissait absolument pas et la fille de cette tarée de Lestrange. Mais la cloche sonna et Crabbe qui avait un cours de rattrapage en sortilège dû courir pour s'y rendre avant la seconde sonnerie.
Baklael quitta le crâne de Crabbe, lui glissa quelques mots de réconforts qui firent mouche (il est plus facile de réconforter quelqu'un quand on sait ce qu'il a dans le crâne) et s'excusa de lui être entré dans le crâne comme ça. Il avait maintenant bon espoir de trouver qui était l'imposteur, un proche d'Akiko Lestrange sachant danser le Moonwalk, il ne devait pas y en avoir des tonnes… Il déchanta rapidement le lendemain, après une nuit encore particulièrement agitée par le rêve qu'il ne comprenait pas — tout en ayant l'impression d'avoir eu un élément de réponse par le passé, mais sans pouvoir remettre le doigt dessus (ayant oublié qu'il mettait ce rêve sur la peur qu'il avait de perdre son Basilic ou sa capacité à communiquer avec) — quand il ne trouva personne correspondant au profil. Akiko Lestrange avait beaucoup de proches, mais aucun ne semblait pouvoir effectuer le Moonwalk. Baklael, débordé par ses cours de rattrapage en métamorphose et les devoirs des autres matières décida de mettre cette histoire de côté et d'y revenir plus tard. Il n'allait certainement pas offrir à l'usurpateur d'identité le plaisir de rater son année scolaire.