ATTENTION SPOILERS INSIDE!!!
Bonjour tout le monde!
Bon j'ai lu ce topic plus ou moins en diagonale, m'arrêtant pour lire un peu plus en détail dès qu'il y avait un truc qui m'énervait et j'avoue que je suis très surpris tant mon avis et mes arguments s'opposent à certains qui se sont dégagés des divers posts.
Entre autres, dire que Haruhi Suzumiya ne serait : qu'un anime pour le fun, un truc uniquement pour Otaku, un machin repompé et banal plein de personnages stéréotypés, sans scénar', avec une mise en scène banale, des petits détails qui sont rigolos oui mais qui servent à rien, etc…
Tout d'abord je vais parler de ce qui me semble le moins important dans la discussion, à savoir la qualité technique. C'est quand même un petit peu au choix de l'hypocrisie/de la mauvaise foi/ du dénigrement pur et total de dire que l'animation de “La Mélancolie…” est rien sauf bof, ou du moins pas du tout impressionnante… Oui, sans doute, c'est vrai, il existe quelques animes qui sont autant ou plus réussi que cette série (j'ai lu Ergo Proxy, comme ça sans réfléchir je rajouterais Cowboy Beepop, de nombreux films d'animation et sans doute 5/6 autres animes) mais quand même faut pas non exagérer! Il est clair net précis que “La Mélancolie” se tient dans le haut du panier (d'un point de vue graphique et de l'animation) regardez la plupart des sorties nippones et comparez : vous n'allez pas me dire qu'elles sont de même niveau et du même souci de perfection (d'un épisode à l'autre d'ailleurs) quand même ?
Passons au scénario. Nous avons là une histoire à 3 niveaux de lecture différentes :
– Un bon petit anime Otaku soupoudré SF de tout ce qu'il y a de plus banal (avec comme thème cette théorie de la création du monde comme quoi il ne serait né que de l'imagination d'une personne qui en devient du coup son Dieu, sauf que celle-ci pour le coup vit elle même dans ce monde et est totalement inconsciente de son pouvoir, tout en l'utilisant malgré tout sans sans rendre compte.)
– Un “mirroir” déformant de la société otaku et de ses rapports avac les autres, nous montrant leur vices, leur manies, leur terrain de jeu, leur lubie, leur rêves, etc… le tout sur le plan de l'ironie attendrie (ah mais qu'est-ce qu'ils sont bêtes ces otakus… 🙄 Mais en même temps sont-ils pas mignons ?) On a parfois le regard des adultes ou des non otaku sur cet univers qui soit n'y comprennent rien du tout soit en rigolent gentiment. De part là on comprend l'aspect stéréotypé de la plupart des protagonistes.
– La maturité et les problèmes d'une jeune fille hors du commun (à savoir Suzumiya Haruhi) : en reliant les théories *de “Haruhi est la déesse du monde des humains mais elle ne s'en rend pas compte, elle créé donc à ses dépend un monde plus ou moins équilibré entre ses lubies et un système logique et réaliste dans lequel tout le monde pourrait y vivre en harmonie… Mais attention! Si un jour la déesse se sentirait mal, entrerait en dépression, en aurait marre de sa vie, du monde dans lequel elle vit – qu'elle à elle-même inconsciemment crée – et bien dans ce cas plus de monde! Plus d'humains! Plus d'êtres vivants! On rase tout!)* avec la relation qu'elle a établi avec Kyon * le négatif de l'aimant, cet homme qui n'a absolument rien en commun avec elle, qui l'a tempère, le critique, parfois même l'engueule, mais auquel elle ne peut pas s'empêcher d'être attirée, irrémédiablement, tout simplement parce qu'il instaure un équilibre dans son esprit* nous montre qu'en fait la véritable histoire de cette anime, ce n'est pas les servantes venues du futur, ce n'est pas les extra terrestres magiciennes ni même les psionniques. Ce n'est même pas cette critique attendrie de la société otaku et japonaise en général. Non, en fait, c'est simplement une histoire d'amour. Haruhi est trop énergique, se lasse trop vite, finalement n'arrête pas de se chercher sans jamais se trouver et soulage ce mal de vivre dans une compulsion frénétique à toujours s'essayer à de nouvelles activité avant des les jeter à la poubelles et d'en rechercher des plus “originales”. Elle même se referme même dans une espèce d'autisme sous l'excuse que les autres sont trop ennuyeux et que du coup ELLE, fille trop géniale pour ce commun des mortels, refuse tout simplement de trainer avec eux. Et tout d'un coup apparait Kyon qui est certainement le plus banal des banals, mais en même temps le plus cynique, le plus terre à terre et en même temps le plus blasé, celui que plus rien n'étonnera pas même les lubies d'Haruhi. Au fur et à mesure de leurs aventures, Haruhi sortira Kyon de sa routine habituelle, Et Kyon lui fera comprendre qu'il ne sert à rien de courir partout sans jamais s'arrêter et que se poser de temps en temps avec ses amis est très bien aussi.A la fin de la série, Haruhi à clairement évolué même si elle ne s'en rend pas forcément compte : à la fin du concert, elle se pose sur un arbre, mélancolique (et oui tout était dans le titre : Haruhi sous ses airs de folle furieuse est en fait une mélancolique) et se pose des questions sur son futur, quel métier elle pourrait donc bien faire, un métier seul et unique qu'elle exercera toute sa vie. Elle commence à en avoir marre de papillonner d'une activité à l'autre, et Kyon qui l'a remarqué dans cet état de légère tristesse, ne manque pas de lui faire une remarque cynique, pleine de vérité mais à la fois pleine de tendresse. Haruhi le prend mal et lui jette une poignée d'herbe dans la figure… qui est repoussée par le vent et va contraire en plein dans SA figure A ELLE. Et la, si l'on considère que le monde est en fait géré par l'inconscient de la jeune fille, on en arrive à la conclusion que c'est ELLE MEME qui s'est punie en repoussant les brin d'herbe dans son visage. Effectivement, elle ne pouvait pas se résoudre à faire ça à Kyon parce que :
1.) Il a raison et l'aide à grandir, à réduire le mal qui est en elle.
2.) Elle l'aime.
Enfin, finalement, et si le coup de la déesse qui gouverne son monde d'une manière inconsciente ne serait qu'une métaphore du monde dont chacun en est le maitre : à savoir son monde personnel, ses rêves, ses amis, ses habitudes et sa vie de tout les jours ? Mais là je vais trop loin pour un simple messages coup de poing. 😉 Bref…
Voilàààààà! C'était très long je vous l'accorde, mais tout ça pour vous prouver que somme toute oui c'est un scénario très simple (quoi que pour arriver là il faut passer par tout les détours des 2 précédents niveaux de lecture) mais c'est somme toute très beau. Enfin, niveau originalité, bah disons qu'un sujet se centrant tout simplement sur les problèmes existentiels d'une adolescente se centrant juste sur la place qu'elle se recherche dans la monde en temps qu'étudiante NORMALE (à grand renforts d'effets otakus évidement, mais bon il n'y à rien d'épique à la Naruto ou à la Evangelion : le centre de l'histoire est clairement le mal de vivre de la jeune fille, la mélancolie de Suzumiya Haruhi… 😉 ) donc OUI, pour moi, c'est un scénario original dans l'univers nippon car il est à mon sens, un mélange entre un scénario occidental voire limite à la française (qui se centre juste sur les problèmes banals mais vrais d'une personne banale mais VRAIE) et un scénario de manga (avec des monstres, des fins du mondes et des combats pour la sauvegarde de l'humanité). Non seulement original, mais que j'aime en plus. Donc : merci Kyoto Animation!
Bon, du coup mon message est déjà très long, mais en même temps j'ai quasiment tout dit. Je vais juste dire quelques mots sur la mise en scène et le coup des détails.
Je sens mon coeur hurler quand j'entends des gens oser clamer que la mise en scène de “La Mélancolie” n'est pas, si ce n'est originale (quoique là j'ai déjà j'ai du mal) INVENTIVE!!!! Mais enfin les gens ouvrez les yeux quoi!!! Déjà que les points de vues de la caméra et la manière dont les scènes s'enchainent sont d'une rigueur faisant bien plus penser au montage d'un film occidental (je me laisse même parfois penser “d'un film CLASSIQUE occidental”) plus qu'un anime japonais avec des plans figés (genre les chevaliers de zodiaques) avec un choix des points de vues de la caméra fait uniquement au service de l'action sans autre réflexion derrière, du moment que ça fasse fun (un peu à la manière des clips aussi) et puis ces changements de plans toutes les deux secondes encore une fois dans les scènes d'actions ce qui nous empêche d'apprécier la possible beauté des images ; vous vous osez me dire que la mise en scène d'Haruhi est tout juste BANALE!!!!? Il y à de la profondeur de champ, des travellings, des plans séquences interminables à la Godard (souvent avec Yuki, qui ne fait évidement rien! Moi ça me fait mourir de rire! Je suis peut-être bizarre ? 🙄) Ce sens du détail avec plein de petits symboles laissés partout (que certain ici voient comme des détails…..) qui donnent des tas d'informations sur la vie de nos héros sans en être obligé de passer par des ennuyeux et O combien peu originaux FLASH BACKS ou encore DISCUSSIONS A N'EN PLUS FINIR! Et j'en passe et j'en passe! Cettet espèce de mise en abîme de la réalité qui s'opère parfois, la vie dont fait preuve le monde de l'anime dans lequel tout les figurants ont leur propre vie et ne sont pas juste figés pour faire beau, ce réflexe qu'on doit se prendre de regarder partout sur l'image à la recherche du petit détail humoristique ou pas qui va nous donner des pistes sur la suite du scénario ou tout simplement nous prouver que oui, ce monde est décidément foisonnant de VIE!
Le meilleurs exemple de tout mes arguments est l'épisode 1 (l'intro quoi), qui tout comme dans un film classique nous explique les outils de lectures de l'anime, l'ambiance qui va le traverser, et même l'histoire générale vu que la vidéo réalisée par les étudiants n'est autre qu'une mise en abîme de l'histoire! D'ailleurs c'est épisode 1 fait sans aucun contexte partie des tout meilleurs épisodes de manga que je n'ai jamais vu, pour son intelligence dans la réalisation, son humour, son ironie incroyable et sa prise de risque également (pendant les 10 premières mn je me suis retenu de cliquer sur le bouton stop en me disant “mais c'est quoi cet anime de merde ???? avant de finalement comprendre la vérité et simplement m'écrier “mais c'est ENORMEEEEE!”) donc bon je vais m'arrêter là car c'est déjà trop long et je commence à être confus dans mes propos.
Du coup je sais pas si beaucoup auront lu jusqu'à la fin, encore moins si il en à qui vont me répondre, mais bon je suis content je me suis encore une fois convaincu que “La Mélancolie de Suzumiya Haruhi” est bien la perle noire du monde manga que j'attendais depuis longtemps.
Et enfin, je ne connais quasiment rien à l'univers Otaku et cela ne m'a pas empêché de devenir un fan de cet anime. Donc vos arguments disant que c'était un anime appréciable uniquement par les otakus, bah… En fait j'y crois pas du tout! 😉
Salut!