Au cinéma : LE JOUR DES CORNEILLES

Adapté d’un livre québécois de Jean-François Beauchemin, Le Jour des Corneilles (aujourd’hui en salle, Gebeka Films) est un long métrage d’animation de Jean-Christophe Dessaint dont c’est le premier travail au poste de réalisateur. Il avait dirigé l’animation du Chat du Rabbin et du dernier film de Lucky Luke, Tous à l’ouest.

L’histoire nous entraîne au plus profond d’une forêt où vit un jeune garçon un peu sauvage, Courge, en compagnie de son père, un grand gaillard un peu bourru. Ses seuls amis sont d’étranges animaux à la posture humaine avec lesquels il ne parle pas, même s’il arrive à les comprendre. Courge n’a jamais franchi le cap de cette forêt au-delà de laquelle il ne survivrait pas. Du moins, c’est ce que lui a dit son père ! Et quand ce dernier se retrouve grièvement blessé, le jeune garçon va être obligé d’aller chercher de l’aide, bravant cet interdit…

Le Jour des Corneilles est un film animation 2D traditionnelle, “à l’ancienne”, où la part belle est faite aux décors et à l’ambiance. D’ailleurs, impossible de ne pas penser aux productions du Studio Ghibli quand on voit Courge évoluer dans une végétation luxuriante ou encore la façon dont son père rigole. La seconde partie du film, lorsque Courge entre en contact avec d’autres hommes et femmes habitant un village, est plus conventionnelle. L’histoire, si elle s’adresse à un public familial, ne s’interdit pas d’aborder certains sujets comme la mort.

Voilà pourquoi Le Jour des Corneilles est un film à part dans la production de longs métrages d’animation. Il nous transporte dans un univers riche et étrange, parfois cruel, rappelant les contes et légendes d’autrefois. Notons enfin la performance des acteurs, des voix célèbres qui ont prêté leur voix aux personnages : Jean Reno est parfait dans le père de Courge incarné lui par Lorànt Deutsch, tandis que Claude Chabrol joue ici son ultime rôle au cinéma.

Voir la bande annonce.