Interview : SUDA 51

C’est au Toulouse Game Show, où il était l’invité d’honneur en décembre dernier, que nous avons rencontré Gôichi Suda, alias Suda 51. Ce célèbre créateur de jeu vidéo (No More Heroes) nous a livré des propos très intéressants sur les otaku, ce qu’il se revendique être pleinement. Nous vous proposons un extrait de l’interview qu’il nous a accordée, l’intégralité étant visible dans le dernier numéro d’AnimeLand (n°190), actuellement en kiosque.

Vous écrivez vous-même le scénario des jeux que vous réalisez. Aimeriez-vous un jour raconter une histoire à travers un film d’animation ?
En effet, j’aimerais un jour pouvoir faire un long métrage en images de synthèse. C’est un domaine dans lequel j’ai un peu d’expérience ; quelque part, on fait déjà de la mise en scène dans les jeux. D’une manière plus générale, j’aimerais imaginer un jeu vidéo qui existerait aussi sous forme d’anime. J’apprécie cette évolution des franchises sur plusieurs médias comme on a pu le voir dernièrement au Japon, avec des titres comme Persona ou Steins ; Gate.

Quand vous étiez plus jeune, étiez-vous consommateur d’anime ?
Oui, j’étais même complètement pris par cet univers. J’ai connu la première vague de ceux qu’on appelait les otaku. C’est en assimilant toute cette culture que j’en suis arrivé là aujourd’hui. Je suis même fier d’être un « sempai des otaku » !

Continuez-vous à regarder ce qui se fait en matière d’anime ?
Pas autant qu’avant, malheureusement ! J’ai eu la chance de voir l’excellent Puella Magi Madoka Magica. Je trouve que les anime ont gagné une certaine reconnaissance au Japon, ce qui n’était pas le cas auparavant. Je me souviens que ce n’était pas facile d’être un otaku. D’abord, on ne s’en vantait pas : c’était une identité qu’il fallait garder secrète. Ensuite, on se battait pour donner une légitimité aux productions animées. C’est arrivé peu à peu grâce à des magazines traitant d’animation comme Animage ou Out. Aujourd’hui, tout est plus facile : les otaku ont leur quartier à Akihabara, ils peuvent faire du cosplay, il y a de l’animation plein les écrans, etc. Je trouve d’ailleurs incroyable qu’en France, il paraisse aussi normal de s’intéresser à des anime.

Suite de cette interview dans AnimeLand n°190.

Propos recueillis par Olivier Fallaix.