Le 11 octobre 1986 était diffusé au Japon le premier épisode de Saint Seiya. Trente ans et deux générations plus tard, l’univers créé par Masami Kurumada brille encore au firmament de la japanimation.
Suite au succès considérable du manga, Toei décide de mettre aussitôt en chantier une adaptation animée, diffusée en parallèle de sa publication dans le Shônen Jump. Réalisée tout d’abord par Kôzô Morishita, qui partira ensuite superviser un autre mastodonte, Dragon Ball Z, Saint Seiya est confiée à partir du 74e épisode à Kazuhito Kikuchi qui héritera pour sa part de Dragon Ball GT.
Mais ce sont trois autres noms qui marqueront les fans. Shingo Araki et Michi Himeno, tout d’abord, qui modifieront les traits trapus du manga pour faire des Chevaliers des héros longilignes, aux designs frôlant l’androgynie, pour le plus grand plaisir de toute une génération de filles. Mais ce qui transcendera réellement l’œuvre d’origine dans cette version animée reste la BO offerte par Seiji Yokoyama, compositions symphoniques alternant entre thèmes musclés et mélopées mélancoliques.
Rattrapant souvent l’histoire originale, la série animée doit développer des arcs inédits (des fillers) pour laisser la priorité au manga. Apparaîtront ainsi les Chevaliers d’argent ou d’Asgard, absents de la BD de Kurumada, mais respectant à la lettre son cahier des charges. Cette inclusion de la mythologie nordique provoque encore aujourd’hui de vastes débats parmi les fans, divisant ceux qui bénissent cette intrigue rafraichissante et bouleversante et ceux qui conspuent cette « trahison ».
Asgard aura même l’honneur du grand écran, avec La guerre des dieux, deuxième des quatre films produits en parallèle de la série : entamée avec La légende de la pomme d’or, la tétralogie se termine avec Les guerriers d’Abel et Lucifer. Malgré le stakhanovisme de l’équipe de production, qui aura réalisé 114 épisodes et quatre films en moins de trois ans, la version animée de Saint Seiya n’adapte pas la fin du manga original, au grand désespoir des fans !
Il faudra attendre le 21e siècle pour que le chapitre Hadès s’anime enfin en OAV séparées en trois arcs (Sanctuaire en 2003, Inferno en 2005 et Elysion en 2008) ! Le plébiscite de fans en sevrage est tel qu’un cinquième film voit le jour en 2004, Tenkai-hen josô : Overture… qui froissera tellement Kurumada que le mangaka reprendra les pinceaux pour rectifier le tir et la cohérence de son œuvre avec Next Dimension.
Après le créateur, ce sera au tour des fans de la première heure de prendre la mouche devant La légende du Sanctuaire, dernier long métrage en date. Sorti en 2014, le film en images de synthèse triture sans concession le matériau originel pour l’adapter au goût du jour : ouvrez l’AnimeLand n°202 pour découvrir les multiples raisons (justifiées ou non) de leur colère !
Toujours vaillante, Saint Seiya continue plus que jamais de tracer sa route sur le petit écran… et d’engendrer des variations dans son sillage. Outre l’adaptation du spin off The Lost Canvas en 2010, une nouvelle lecture du mythe apparaît en 2012, Saint Seiya Omega, focalisée sur des personnages différents, et proposant diverses alternatives aux canons de la série, notamment des colliers magiques contenant les armures. Autant d’entorses que ne digèrent pas les fans, pour qui sera conçue Soul of Gold en 2015, série jubilé fêtant les 30 ans du manga et s’intéressant majoritairement aux Chevaliers d’or. Mais tous n’attendent qu’une chose, l’adaptation animée de Next Dimension, à la fois retour aux sources et projection dans le futur d’une franchise aussi inoxydable que les armures de ses héros. Ce serait certainement le plus beau cadeau d’anniversaire pour la série animée qui, bien qu’elle souffle ses trente bougies, n’a quasiment pas pris de ride.
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